Etre ou ne pas être, candidat et en colère !

France Inter
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Julien Dray adjure François Hollande de renverser la table et d'être un candidat en colère. Les candidats les républicains le sont tous mais faut pas le dire.

8H30 la revue de presse, bonjour hélène jouan

Être, ou ne pas être, telle est la question ce matin dans la presse Hélène

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Pages centrales de Libération , une photo : Julien Dray face à la tête de Lénine, un objet de sa collection personnelle. Une tête en plâtre avec des fleurs dessinées dessus, «une manière de relativiser, un clin d’œil à la vie » confie t il…Et comme un dialogue qui s’instaure entre Dray et ce crâne, tel Hamlet déclamant « Etre ou ne pas être, Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir, La fronde et les flèches de la fortune outrageante, Ou bien à s’armer contre une mer de douleurs, Et à l’arrêter par une révolte ? », et bien Dray ce matin adjure François Hollande d’être candidat, en révolte !

Julien Dray canarde tous azimuts pour dénoncer un irresponsable « bal des ambitions à gauche », de Macron à Mélenchon qu’il met au défi d’accepter la primaire, prend acte d’un système qui a explosé et exhorte surtout son ami le président à « renverser la table ». « Le moment est venu de la colère dit il, de la saine colère comme disait Royal rappelle t il. Pour que la candidature Hollande ait un sens, à lui de revendiquer ce qui a été fait, de se faire le défenseur d’une France métissée contre ce « monstre réactionnaire en train de se constituer dans une alliance idéologique entre droite et extrême droite ». La fonction, dit il, imposait une retenue, mais Hollande n’est plus tenu par aucun équilibre. Il peut dire les choses comme il les sent. Il faut qu’il se lâche comme il le fait en privé, qu’il prenne des risques ». Pour Dray, il y a urgence, « la gauche qui perd c’est celle qui s’enferme dans les excommunications et les sommations. Mais la priorité ne peut pas être le débat à gauche, il n’y a pas de défaite salutaire. Il y a La défaite. Alors, il faut foncer » prévient il. Adresse ce matin de Dray/Hamlet à son ami François Hollande, à moins que son ami François Hollande n’attende que ce signal de départ…

Un François Hollande hanté par un fantôme ce matin. C’est ainsi que Bruno Dive présente l’ouverture du procès Cahuzac aujourd’hui. « Avec le recul écrit l’éditorialiste de Sud Ouest, ce qui frappe dans cette affaire cahuzac c’est de voir combien elle est au fond emblématique du quinquennat : comment le départ de ce ministre trop longtemps différé aura ancré l’idée, à tort ou à raison, d’une forme d’impuissance autant que de naiveté chez françois hollande. Il ne savait pas s’entourer, il peinait à trancher ; et puis il y a ce mélange des genres, les fréquentations bling bling de ce grand bourgeois parisien qui auront aussi contribué au divorce d’une partie de la gauche et des classes populaires avec le pouvoir socialiste. Le fantôme de Cahuzac revient hanter le quinquennat à son crépuscule » écrit bruno Dive ce matin

Enfin toujours à gauche, nouvelle passe d’arme ce matin dans le Parisien entre Manuel Valls et Ségolène Royal sur l’affaire des boues rouges rejetées par l’usine Altéo en méditerranée. Le premier ministre avait autorisé la poursuite de ces rejets polluants en mer, la ministre de l’environnement lui avait déjà reproché une fois, elle réitère ce matin « «cette décision n’est pas acceptable, je souhaite que la loi s’applique pleinement » il ne s’agit pas d’une parole polémique mais d’une parole légitime prévient elle…

« Y a t il plus de noblesse d’âme à subir ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ? » That is the question ce matin pour françois Hollande

A droite, un week-end politique diversement apprécié par la presse ce matin

« Pour l’unité, ce n’est pas gagné » s’amuse Aujourd’hui en France/le Parisien, quand le Figaro au contraire est convaincu, que pour la présidentielle « la droite s’apaise, la gauche se déchire » donne t il en titre de Une. L’éditorialiste du Figaro paul henri du Limbert salue « l’heureuse disposition d’esprit des candidats à la primaire les républicains à la Baule qui ont compris écrit il, qu’il n’était pas utile d’user entre eux de l’anathème et des attaques ad hominem » A lire le détail de l’article des envoyés spéciaux à la Baule, Jean Baptiste Garat et Marion Mourgue, c’est un peu moins évident. Ils racontent comment il a été impossible de prendre une photo de famille commune, comment Le Maire rencontrait les médecins quand fillon parlait, lui-même reparti quand Juppé montait à la tribune, Copé était absent, et sarkozy a fait un déplacement express». Nicolas Sarkozy qui de fait, à la tribune joue sur la forme, l’apaisement « je ne serai pas celui qui souffle sur les braises » promet il. Mais cet apaisement loué par l’éditorialiste du Figaro est beaucoup moins évident encore si on va dans le détail de son discours. « Je ne vais pas vous expliquer que ceux qui ont été dans mon gouvernement ont de grands défauts après vous avoir expliqué pendant 5 ans qu’ils avaient de grandes qualités » a-t-il asséné, pan sur Fillon, ou encore « je ne suis pas de ceux qui pensent qu’il faut un peu de gauche pour faire un peu de droite, je ne suis pas le candidat de l’hypothétique voix du juste milieu » et pan sur Juppé. Mais pour trouver trace de ces détails du discours, il faut revenir au Parisien, le Figaro avait envie ce matin de voir la vie en rose…

Nicolas Sarkozy à retrouver dans un entretien à la Voix du Nord. Le jour où les habitants de Calais manifestent, l’ex président de la république a trouvé la solution pour en finir avec la Jungle : « puisque la plupart des étrangers viennent à Calais pour passer en Grande Bretagne , je veux que nos amis britanniques assument désormais le traitement des demandes de ceux qui veulent l’asile chez eux, dans un centre fermé, en grande Bretagne. Ce n’est pas dit il, sur le sol français que l’on doit traiter des dossiers d’admission pour entrer sur le territoire britannique » « mon intention affirme t il, est de me rendre à Londres dès mon élection pour négocier les conditions d’un nouvel accord du Touquet avec l’ouverture de ce hotspot ».

Les réfugiés en Europe, avec une double actualité ce matin

Des militants de l’AFD, ce parti anti migrant arrivé devant la CDU d’Angela Merkel hier dans son propre fief électoral, des militants aux yeux ronds comme des billes, comme surpris par leur propre victoire à la Une de plusieurs quotidiens allemands le Frankfurter Allgemeine Zeitung ou Die Zeit, ou l’abattement du candidat CDU à la Une de Die Welt, assis, seul sur des marches.

Der Spiegel souligne en Une la défaite personnelle d’Angela Merkel dans ce scrutin, avec ce titre « les mauvais esprits de Merkel ». Les mauvais esprits, ce sont ces réfugiés accueillis massivement depuis 1 an, « nous y arriverons » avait elle dit. « Nous n’en voulons pas » lui ont répondu hier les électeurs de ce Land pourtant peu exposé à la problématique de l’accueil.

En écho, quand l’une a été brimée sur cette question des réfugiés, un autre a été primé : le photographe grec Aris Messinis de l’Afp a obtenu ce week end un Visa d’or à Perpignan pour ses photos sur l’arrivée des migrants à Lesbos en 2015. L’Une d’elle a fait le tour du monde, Des parents, leurs bébés dans les bras sous une pluie battante, traversant la mer Egée pour trouver refuge en Europe , vous la retrouvez ce matin dans plusieurs de vos quotidiens

On termine Hélène par notre question de départ, Etre ou ne pas être

Etre ou ne pas être…Connecté cette fois ! Le droit à être déconnecté de son smartphone, de ses mails, est inscrit pour la première fois dans la loi travail…en gros, est affirmé le droit de ne pas travailler…en dehors de ses heures de travail ! quel progrès me direz vous, sauf que c’est devenu une réalité pour beaucoup ; répondre à n’importe quelle heure du jour et de la nuit à des mails professionnels. Passionnant entretien du philosophe Maurizio Ferraris dans Libération ce matin qui nous révèle surtout comment en réalité cette servitude au smartphone est une servitude volontaire dit il. Le smartphone dit il c’est le bâton d’hier, l’arme dans la poche de l’homme, une arme qu’on dégaine parce qu’on est toujours en guerre. Alors l’homme reste cet animal soumis à sa pulsion de décrocher son téléphone, de répondre à un mail en pleine nuit. Une soumission docile difficile à rationnaliser d’autant que tout est désormais enregistré…c’est toute une pratique du Web qui reste à inventer dit il. Article 55 de la loi travail, passé assez inaperçu jusque là !

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