"Il avait ouvert sa main droite et il avait lâché celle de son enfant." Pleurer avec les migrants, la Croix

France Inter
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Aux Pays-Bas, les parents de Noa Pothoven, 17 ans, agressée et violée trois fois, l'ont laissé mourir, car elle ne pouvait plus, Elle. Libération raconte ce coin de Floride, cernée de cancers et de pétrochimie. L'Humanité dénonce un mensonge xénophobe. Belle ouvrage du Figaro sur le 6 juin 44!

On parle de parents...

Et la Croix raconte un père qui dans un naufrage a laissé mourir sa femme et ses petits pour se sauver lui-même, avait-il le choix.
"Suspendu entre la vie et la mort, il avait du penser calculer évaluer puis prendre une décision, s'il avait continué a nager, ils auraient coulé tous les quatre. Alors à la fin, il l'avait fait; il avait ouvert sa main droite et il avait lâché celle de son enfant; il l'avait vu disparaitre lentement pour toujours. Et tout le temps qu'il me racontait cela il ne cessait de pleurer et moi non plus, je ne parvenais pas a cesser de pleurer."  
Celui qui parle s'appelle Vincenzo Sorrentino, il est italien et il est philosophe et la Croix rend compte de son livre, "Face aux migrants, le silence et le regard", qui semble être un chef d'oeuvre où il entremêle récits de rescapés et réflexions venus de Dieu ou des hommes, Rousseau, Dostoïevski et la Bible, pour éveiller notre compassion envers ceux qui voguant vers nous se noient, ces femmes « retrouvées mortes les mains en conque sur la bouche des enfants, comme pour tenter de leur permettre de respirer quelques secondes de plus" ou ceux qui survivent ayant lâché une main...

D'autres parents ont laissé partir leur enfant, Noa Pothoven qui était hollandaise et avait 17 ans et qui voulait mourir pour fuir ses souffrances, agressée sexuellement trois fois dans sa courte existence, à 11 ans dans une fête d'école, à 12 ans chez un ami, violée à 14 ans par deux hommes dans la rue, elle écrivait ceci: « Je ne vis plus depuis longtemps, je respire mais je ne vis plus. Mon corps se sent toujours sale ». Ses parents ont accompagné Noa qui s'est laissé mourir de faim et de soif et est partie dimanche. On parle d'elle sur les sites de Elle, de Paris Match, de l'Obs et du Monde, on fait justice d'une polémique naissante sur l'euthanasie qu'elle aurait subie, non, c'était un suicide, assisté d'amour.

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En Amérique me dit Libération, d'autres parents élèvent leur famille dans un coin de Louisiane surnommé Cancer Alley, où les arbres fruitiers meurent et les hommes avec eux, entre Baton-Rouge et la Nouvelle-Orléans où les industries pétrochimiques enserrent jusqu'aux vieux cimetières qui attendent leurs proies mais on fuit pas, trop pauvres, ou trop dignes. "Tout le monde me demande pourquoi je ne vends pas mon foyer", dit Robert Taylor, dont le père la mère les grand-parents sont morts du cancer, dont la fille est gravement malade et la petite-fille respire mal. "Il n’y a que des familles afro-américaines pauvres, comme la mienne, qui accepteraient de venir ici. Ma conscience ne me laisserait pas vendre ma maison à des gens pour qu’ils se fassent empoisonner et que leurs enfants meurent." La conscience est ce qui reste aux persécutés de toujours, car la terre du cancer fut jadis d'esclavage et de racisme, les poisons se succèdent, quand pleurons nous? 

Il y a de la colère dans les journaux...

Qui est une solution pour continuer à vivre si l'on n'arrive pas à se nourrir d'espérances politiques. Nice-Matin sur son site s'indigne de ce qu'on fait à rené, de Saint-Laurent du var, atteint à la vessie, qui ne peut recevoir le médicament d'immunothérapie qui le sauverait , le pembrolizumab, car son prix n'est pas encore fixé par l'administration, et sans prix on ne peut le facturer à la sécu..

On parlait de migrants et donc des étrangers? L'Humanité dénonce à sa une un mensonge xénophobe qui s'est répandu cet hiver dernier, sur  les fausses cartes vitales d'assujettis nés à l'étranger, 1 million 800.000 fausses cartes disait un magistrat, qui coutaient au pays 14 milliards d'euros... Et ce chiffe était martelé par Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan. C'était faux, des faux numéros de Sécurité sociale existent bien, mais infiniment moins et cette fraude coûterait entre 200 et 802 millions d'euros, chiffre que l'Humanité invite a comparer avec les milliards de la fraude à la TVA ou aux cotisations sociales... La vérité a été rétablie d'un rapport du Sénat, la république fonctionne, l'Huma la porte en une mais après la rumeur, qui entendra cela, qui lit l'Humanité, qui veut une vérité?

On se requinque aussi par une femme  ce matin, Corinne Diacre, sélectionneuse des bleues qui entrent en lice demain en Coupe du monde, et dont l'interview dans l'Equipe fait plaisir car elle est exempte de cet émerveillement qu'inspirent les filles du foot; ce n'est qu'une interview de football, d'un journal de football, d'une professionnelle qui entraina en club à Clermont, des garçons, qui fut internationale, qui en tient pour la défense avant l'attaque et quadrille le terrain en 4-2-3-1, qui explique ses choix, elle a changé de capitaine, elle a écarté du groupe des filles qui sont des stars en club mais qui n'avaient pas la moelle d'une coupe du monde ou le sens du groupe...  Elle vient de Croix, ville ouvrière, et travailla en usine, et pus qu'à Didier deschamps, me fait penser à l'ancien ouvrier qu'était Aimé Jacquet... c'est une éternité...
Et je pense à elle et aux valeurs du sport quand je lis dans le Monde et dans la Charente libre cette découverte magique à Angoulême d'une pierre où des hommes préhistoriques gravèrent des chevaux 12000 ans avant nous... J'y pense pour cela. L'archéologue qui nettoya la pierre, délicatement du doigt, cria soudain, au chef d'équipe, “coach, il y a un bourrin!”»
Coach, quel joli mot. 

Et le 6 juin est évidemment à l'honneur!

Et il est pour l'ami des journaux la meilleure des nouvelles et suivez mon conseil. Achetez ce matin le Figaro ou téléchargez le et lisez le dans son entièreté, des pages événement au cahier littéraire, si vous voulez comprendre ce que signifie ce 6 juin 44 qui fut "le matin de la liberté", car le Figaro l'embrasse et le narre dans toutes ses dimensions, héroïques et militaires et humaines, et notre société changea avec lui: nous vinrent avec les libérateurs la jeep le coca les chewing-gums Wrigley et le stylo Parker aussi bien que les libertés promises par le Président Roosevelt, qu'un peintre réaliste de l'Amérique profonde illustra,  Norman Rockwell, dont les tableaux sur "les quatre libertés", sont exposés au mémorial de Caen. Ah! Cette liberté de vivre à l'abri du besoin, illustrée par cette mère de famille qui pose sur la table la dinde de thanksgiving... Ce fut aussi En Normandie un immense sacrifice humain, le Figaro s'interroge sur l'inutilité de ces milliers de mort et raconte, un journaliste du Quebec qui écrivait pour sa presse des articles enthousiastes sur la précision des armes libératrices, mais qui dans une lettre à sa femme se demandait: "J'espère que les civils normands ne nous en voudront pas de ce qu'on a fait". Les doutes de ce confrère, par-delà les âges, sont nôtres.

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