Il faut courber l'échine devant une maladie avant de la tuer, dit le vétéran Henri Pujol dans Midi Libre

France Inter
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Boris Cyrulnik s'inquiète de nous dans l'Opinion, fatigués par le retour du covid, en mal de certitudes, et peut-être un jour d'un dictateur? L'Obs interroge ces femmes et des hommes qui se sont retrouvés personnages d'un livre, dans un jeu de miroir et de séduction...

On parle de tomate...

Qui n'est seulement un bonheur gustatif , mais également une décoration, et c'est un décoré de la l'Ordre de la tomate qui nous parle dans Midi Libre, il le mérite, c'est lui inventa ce conseil sanitaire des 5 fruits et légumes par jour, mais pas seulement cela, voilà donc le cancérologue vétéran Henri Pujol retraité de la huit fois centenaire faculté de médecine de Montpellier, qui vient nous apaiser dans le sourire de la raison, il a  90 ans, sur le visage la douceur de son âge, encore un de nos vieillards qui savent qui nous sommes et d'où nous venons;  Pujol sait que la peur est transitoire et que l'humanité est science et patience et ruse, il dit Pujol qu'il faut savoir "courber l'échine" face aux maladie et se protéger avant de savoir les tuer... et c'est ainsi depuis la Peste au moyen âge quand naissait la science à Montpellier et c'est ainsi aujourd'hui face au covid 19, on l'aura dit-il, c'est écrit dans la technologie, et on aura aussi le cancer, assure-t-il la biologie est après lui. "On est en train de cerner le cancer. On le coupe en petits morceaux, il est encerclé.Il va être guéri. Il ne finira pas le siècle, peut-être même avant."  

Et puis Pujol ajoute, "Ça ne veut pas dire que d’autres maladies n’arriveront pas. On ne sait pas ce qui nous attend", il sait que nous courberons l'échine avant de vaincre..

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Mais il faut être fort pour courber l'échine sans s'abimer. Dans l'Opinion, Boris Cyrulnik, ce psychanalyste qui nous a souvent dit que nous savions survivre, s'inquiète de nous, fatigués usés par le retour du covid;  « les gens en ont marre », il va y avoir plus de pauvreté de ruines et de troubles psychiques, nous guette le besoin de réponses simples, de certitudes, nous menace l'envie d'un pouvoir, fort, totalitaire, un dictateur démocratiquement élu c'est cela dit-il, la certitude... 

Partout la patience me revient, il n'y a pas le choix. En attendant d'être vaincu, le cancer ronge, le Bien public raconte la résistance d'une belle jeune femme et raconte surtout la pénurie de médicament qui menace, au CHU de Dijon, un poste de pharmacien est dévolu à la seule recherche des molécules pour les malades... 

Il faut tenir, sur tous les fronts, travailler.  

Dans Midi Libre encore, on apprend qu'à Montpellier, décidément fière de sa science, on teste dans une serre de 5000 mètres carrés divisés en plusieurs chapelles et chambres de cultures ce qu'il adviendra de nos plantes dans le réchauffement climatique... C'est une expérience soutenue par le CIRAD, le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement; on joue sur les critères de température, de luminosité, de teneur en CO2 et d’humidité et l'on regarde comment résistent et évoluent le riz les palmiers le café, jacques vabre adore lis-je. On teste ce qui nous gardera possible dans les canicules, à Montpellier. 

Pendant ce temps Paris veut récupérer des places de stationnements en surface pour s'adapter à l'inéluctable réchauffement... C'est l'adjoint écolo David Belliard qui le dit au parisien, on va végétaliser, évidemment, pour demain... 

On parle aussi d'atmosphère... 

Dans une tribune que publie le Monde, signée de l'islamologue Gilles Kepel, il évoque le « djihadisme d’atmosphère" qui aurait présidé au meurtre du professeur Samuel Paty,  différent des attentats réglés d'autre fois,  les meurtres naitraient d'une société travaillée d'islamisme périlleux, Kepel s'inscrit dans l'école du ministre Darmanin, il le fait avec une invention langagière qui poursuit. 

J’apprends dans le Progrès que dans le quartier des Vernes à Givors, on a chassé une équipe venue tourner une web série sur les homosexuels, des gamins disent qu'ici, on ets musulman, et qu'un tel film, il vaut mieux le faire au centre ville, atmosphère.

Le Monde nous en décrit une autre, à la suite du New York Times et de l'Agence france presse, l'atmosphère sadique d'une fraternité d'étudiants en Belgique qui a conduit à la mort un jeune homme brillant et sportif qui rêvait d'y entrer, je ne vous dirai pas la liste des sévices infligés par les petits sadiques de ce club Reuzegom, qui ont achevé la vie  de  Sanda Dia , il était noir, cela a-t-il compté dans son supplice? Je le vois joyeux avant, j'apprend au passage un joli mot flamand qui raconte les enfants heureux qui traversent la vie en souriant, Sanda était un zondagskind, un « enfant du dimanche dit son frère, gardez ce mot au coeur.

Nous vivons de joies encerclées de regrets. Je lis dans l'Equipe que le grand club d'Arsenal a licencié Jerry Quy, son fidèle employé qui jouait sa mascotte, il habitait la peluche nommée Gunnesaurus depuis 27 ans, le voilà éteint, un monde perdu. Je lis dans l'Humanité que Lagardère va devoir vendre aux enchères la Matra MS 670, un bijou de son musée de l'automobile à Romorantin pour indemniser des ouvriers qui les construisaient, à Romorantin, ces Matras, avant d'être licenciés  en 2002, ils ont gagné en justice après une longue patience...  dans l'Est-éclair, je vois deux vieux ouvriers, Alain et Guy  tiennent à nous dire qu'autrefois on les appelait les Fenwick, ils fabriquaient les chariots élévateurs des usines de france, leur usine a fermé il y a trente-cinq ans et ce n'est pas encore passé voyez-vous, ils veulent se raconter. 

Et on parle de héros pour finir....

Qui n'ont pas décidé des mots qui les scelleront , l'Obs raconte six Héros malgré eux, hommes femmes vivant qui se retrouvent personnages de romans, de littérature, d’auto-fiction, et regardent transformés par un auteur parfois ami, amant à qui ils avaient aussi concédé ce droit, on se reconnait mais autre, ou non; c'est une article de séductions en miroirs et en vertiges où l'on aperçoit Emmanuel Carrère, une amie de Houellebecq, la chirurgienne de Philippe Lançon,  et Céline Balavoine qui toute jeune fut l'amoureuse de l'écrivain inventeur du mot auto-fiction Serge Doubrovsky, 45 ans plus vieux qu'elle =et aussi son personnage, qui par sa jeunesse signifiait l'entrée de l'homme dans la vieillesse, elle a fini pour donner sa version des faits... 

Voilà de la culture qui touche à l'intime, y en a t-il une autre. le Figaro est magnifique ce matin qui raconte la puissance et les affres de Michel Ange qu'une exposition célèbre au Louvre et qu'un film demain, de Konchalovski montrera  pataugeant dans des ruelles et des embrouilles sales pour extraire son David d'un bloc de marbre...

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