L'Equipe s'extasie du terrible, nouveau, col de la Loze, la Croix questionne ce goudron posé dans la montagne.

France Inter
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Reporterre interroge les cancers que créerait l'industrie polluante. On trouve des résidus de pesticides dans des vins certifiés "Haute valeur environnementale", le Monde. Le Bordelais souffre, les Echos. La vènerie se défend, l'Union. Pernaut et Aubenas, mêmes provinces, même journalisme? Le Parisien, Zadig.

On parle de goudron...

Que la station de ski de Méribel a posé là-haut sur la montagne, sur un chemin forestier qu'on parcourait à pied ou bien en 4X4 quand même précise Sud-Ouest pour entretenir les remontées mécaniques...  Mais ce chemin goudronné et réservé aux cyclistes est devenu un col, le col de la Loze que le Tour de France franchira aujourd'hui, et quand l'Equipe nous annonce une étape dantesque où la pente échappe à la raison commune et se fracture dans des pourcentages déments, 24% par moment avec vue sur le Mont Blanc, quand l'Equipe affirme que ce col deviendra une légende l'équivalent au XXI siècle du Galibier, mais redoute seulement que la difficulté étouffe les velléités offensives des champions, quand dans le Télégramme le sélectionneur de l'équipe de France espoir nous dit que pour vaincre, il faudra « avoir de la giclette » et relancer la machine « après les raidards », pour triompher d'une piste qui semble sortie de Mario kart -mince de référence... 

Bref, quand on me parle vélo, la Croix campe sur l'éthique et se montre rétive devant ce geste prométhéen. On a créé un col qui n'existait pas sur la carte, parce que Méribel  voulait compléter son offre ludique, et le patron du Tour de France Christian Prudhomme voulait varier les plaisirs pour ses coureurs.  « Le Tour toujours plus haut, toujours moins naturel » dit la Croix, le Tour à nouveau soumis au questionnement écologique, Il serait à l'envers de l'histoire... Et d'autant plus qu'il récidivera samedi en Haute-Saône, dans un contre-la-montre disputé sur une route  prolongée goudronnée dans le massif des Vosges, la Planche des belles filles. En même temps,  dans l'Est-Républicain, vous lirez qu'au bas de cette pense, une vallée respire qui avait été frappée par la désindustrialisation, on a rouvert une supérette au village pour satisfaire les touristes du vélo, le vélo est un sport où l'on fait souffrir des hommes pour le bonheur d’autres. 

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Je vois dans le Dauphiné une femme qui pourrait en remontrer, question souffrance et endurance, aux cracks du Tour, Andrea Mason 39 ans de Blackpool Angleterre a rallié l'an dernier nageant puis pédalant son île au Mont Blanc elle vient ce mois de septembre de boucler en 5 jours un triathlon XXXL, le tour du lac d’Annecy 38 km à la nage, une boucle cycliste dans la montagne plus de 300 kilomètres, et puis le tour du Mont-Blanc à la course... Elle fait cela Andrea pour que son corps exulte qui a déjà souffert, elle est atteinte  d'endométriose, elle a failli mourir d'un cancer de l'utérus, elle s'est promis malade d'être plus forte que ça, elle a avalé, au fait après son raid 100 nuggets, de la junkfood, cherchez l'erreur... 

Et on nous parle de pollution...

Et des cancers qui lui sont liés, peut-être, c'est sur le site Reporterre qui reprend des enquêtes de la revue Z et s'interroge et suggère. Pourquoi le Bouthan, sans industrie dans l'Himalaya est-il épargné par les cancers du seins qui prospèrent en Belgique, de taille comparable, mais remodelée par l'industrie, l'agriculture intensive et les pesticides, pourquoi des enfants deviennent -ils cancéreux dans un coin de Normandie, près d'usine de pâte à papier, de métallurgie et de produits vétérinaires, touchent elles ces usines les potagers de maisons individuelles, les légumes et les fruits des enfants... Le journal installe l'inquiétude sur l'artificialité de nos modes de vies, et souligne que les carences des statistique officielles sur le décompte des cancers,  les autorités sanitaires affirment qu'on peut les éviter en changeant nos comportements individuels, Reporterre affirme qu'il faudrait développer une science de l'exposition aux polluants...  

Je n'aurais pas lu Reporterre, mon cerveau aurait moins battu la campagne en découvrant, c'est dans le Monde, qu'on a trouvé des résidus de pesticides, dangereux pour la santé, cancérogènes parfois, dans 22 vins de Bordeaux, de Champagne du Languedoc, qui étaient pourtant certifiés « HVE »,« haute valeur environnementale », Bernique. Une association, alerte aux toxiques a fait procéder à des analyses et dénonce la vaste escroquerie.

Ce petit scandale ne va pas arranger les affaires du Bordelais, dont les Echos décrivent la crise, on songe à arracher des plants tant la demande faiblit, c'est une affaire de culture. Les viticulteurs vieillissent et l'image des vins avec eux, les trentenaires des villes s'en vont s'arroser aux vins de Loire, du Rhône, du Languedoc, qui ont bougé, eux, il n'y a pas assez de bio à Bordeaux, bref, il faut s'ouvrir à la modernité; on en est tous là. 

Le magazine du Monde, l'article est disponible en ligne, racontait la mue de la gastronomie à Lyon, allégée après la semi-disgrâce de Bocuse qui a perdu sa troisième étoile au Michelin, des jeunes lieux, jeunes chefs inventent une cuisine lyonnaise dans l'air du temps, ils assurent que la tradition est respectée.

Et on parle d'une autre tradition.

La chasse à courre, la vènerie, qui s'organise pour résister à l'injonction des amis du gibier, l'Union et l'ardennais nous emmènent dans l'Aisne visiter la meute du jeune et sympathique Rudy, qui entraine ses chiens en forêt depuis aouit pour qu'ils se remusclent et soient prêts, il les câline et nous dit qu'il organise souvent des journées portes ouvertes dans la tourmente, : il s'agit de repousser la menace d'un référendum demandé par des parlementaires, le Courrier picard constate que dans l'Oise, les élus sont rétifs à l'appel d'un autre jeune, Hugo Clément, vedette de télévision et porte-parole anti chasse dont les injonctions seraient trop péremptoires.

Cette limite au pouvoir de conviction d'un jeune m'amuse, suis-je vieux, le jour où le Parisien est allé dans la Somme au village natal, Quevauvillers, d'un septuagénaire à qui les anti chasse reprochaient de trop favoriser les chasseurs dans ses journaux télévisés, Jean-Pierre Pernaut au 13 heures de TF1 aura incarné une France de province que je reconnais dans les journaux que je lis. Il n'est pas loin, Pernaut, malgré les apparences, d'une grand reporter reportrice du Monde, Florence aubenas, qui dans Zadig raconte comment, grandie en Belgique, elles découvrit la France loin des grandes villes et son envie de dire, de parler, sa dignité... 

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