L'odeur de l'eau qui bout dans une bouilloire en acier inoxydable, madeleine et parfum chinois, le Figaro

France Inter
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Deux ans après, le Journal de Saône-et-Loire ressuscite Jérôme Laronze, éleveur idéaliste en cavale tué par un gendarme le 20 mai 2017. Des chauffeurs de taxis de New York se suicident, pris dans un endettement sordide, New York Times. Une femme raconte à l'Indépendant son déni de grossesse et son infanticide.

On parle de l'odeur du riz... 

L'odeur du riz en pleine cuisson, qui serait nous dit le Figaro aux peuples d'Asie ce que fut pour Proust le goût de sa madeleine, jolie comparaison ce jour où l'Echo républicain vibre encore au printemps proustien qui s'est conclu hier à Chartres dans un salon du livre où l'on parlera l'an prochain des "Méditations poétiques" de Lamartine. 

Mais ce n'est pas de littérature que nous informe Le Figaro mais de fragrances et de renouveau, car les parfums reviennent en Chine, qui furent jadis bannis par la révolution culturelle maoïste, mais le Boom est là. Les Chinois, qui célèbrent aujourd'hui le Wu er Ling, la fête des amoureux, une date purement commerciale, s'offrent des parfums et réinventent une culture. 

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Guerlain a en Chine de grandes ambitions, mais les jeunes chinois mélangent les eaux, de Cologne ou autres... car ils cherchent dans des odeurs leur part de vérité! 

Et c’est ainsi que Scent Library, une jeune firme locale, leur a composé cette eau du riz qui cuit, un parfum nommé LBK, qui reproduit exactement l'odeur de l'eau qui bouillonne dans la bouilloire en acier inoxydable LBK, souvenir indépassable des cuisines de l'empire...    

Embarrassante Chine, où l'on se cultive d'une odeur innocente, mais où l'on bannit le souvenir du sang. Libération raconte ce matin comment il y a trente ans et un jour, le 19 mai 1989, le pouvoir chinois fit appel à l’appel l'armée face aux étudiants en révolte, qui seraient, en juin écrasés. 

L'encyclopédie en ligne Wikipédia est bloquée en Chine depuis le mois dernier, pour que nul ne puisse retrouver les images du massacre. 

L'opinion publie une enquête du Wall street journal sur la répression que subissent les musulmans dans la région du Xinjiang, forcés de participer à des cours d'assimilation à la culture majoritaire dans les entreprises qui les emploient, mais ces entreprises sont partenaires de firmes occidentales, H&M, Gap ou Adidas et autres qui s'inquiètent de devenir complices d'une éradication culturelle. 

Ce n'est pas seulement en Chine que l'actualité dégage une fragrance atroce

Un enfant meurt à la une du New York Times tordu, de malnutrition, de paralysie des muscles, couché sur une couverture poussiéreuse sur l'Ile de Toas au Venezuela, où il n'y a pas de médicaments, cet enfant s'appelle Ainalin Navas... 

Sur son site internet, le même New York Times nous parle d'autres désespoirs, d'adultes cette fois, dans les prospères Etats Unis, mais ces adultes sont les plus démunis des hommes, des immigrants devenus chauffeurs de taxis à New York, auxquels on a fait croire qu'ils pourraient devenir maîtres de leurs destins en achetant des plaques, des licences, et qui se retrouvent endettés à hauteur d'un million de dollars, tandis qu'autour d'eux préteurs et spéculateurs prospèrent, et des taxis se suicident à New York... 

A lire en pensant aussi à nos taxis qui manifestent aujourd'hui. 

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En France, un journal se souvient d'un éleveur tué par des gendarmes...

Le Journal de Saône-et-Loire qui nous refait vivre ce 20 mai 2017, deux ans déjà, quand sur un petit chemin près du village de Sailly deux gendarmes tiraient sur une Toyota Yaris qui avait démarré en trombe et tuaient Jérôme Laronze et cette mort, deux ans après, n'est pas élucidée. 

Un gendarme a été mis en examen dans une instruction qui semble au point mort et on a manifesté hier à Cluny pour cet éleveur romantique que le Journal de Saône et Loire ranime dans un très beau travail, sur son site internet, Jérôme qui était féru de nature et de théâtre, et qui assiégé par des contrôles administratifs, finit par partir en guerre, en cavale, armé, et en est mort.

De la pitié dans la presse

A lire aussi dans la presse quand vient ce sentiment qu'on appelle la pitié. Pour Vincent Lambert en une du Figaro et de l'Union, et d'autres. 

Dans l'indépendant, une femme qui a tué son enfant raconte son histoire : celle d'une femme battue, mère de trois enfants, qui se retrouva enceinte sans le réaliser, sans que son corps ne change, dans ce que les psychiatres appellent le déni de grossesse, et un jour, dans sa voiture raconte-t-elle, « j’ai senti que quelque chose arrivait », elle s'est arrêtée sur le bord de la route et a emmailloté ce corps étranger qui était sorti d'elle, puis est rentrée chez elle et l'a enterré et s'est mis à saigner.  

J’espérais alors que je mourrais.

Elle a été jugée, elle a été en prison, elle revit avec ses enfants et se dit en enfer à perpétuité...

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Ce sont des histoires que l'on garde avec soi dans nos vallées de larmes : un jeune champion de rugby de Castres, lis-je dans la Dépêche a mis à mal et presque tué un jeune homme d'Albi qui courtisait sa copine; un champion de boxe ans La Dépêche encore, a été pris dans une fusillade à Purpan, il risque de mourir... 

Il est d'autres méchancetés, de basse intensité, qui viennent simplement écorcher l'existence. C'est ce boucher de Saint-Laurent, Robert Grossman, dans l'Ardennais, qui s'est fait voler son camion frigorifique garé devant chez lui, la nuit, avec à l'intérieur les repas destinés aux cantines scolaires... 

Ce sont ces futurs propriétaires de maisons, dans la Voix du Nord, dont les foyers en construction sont pillés pour les matériaux et les outillages. On vit avec cela.

Et on parle pour finir d'un éducateur...

Un conseiller principal d'éducation qui depuis vingt ans porte le lycée Louise Michel de Bobigny, il se nomme Kamel Belkebla et dans Libération raconte des mômes au mérite immense qu'il faut sans cesse arracher au néant qui les guette, et qui nous dit aussi qu'il ne fait pas de miracle, et cette dignité rachète la journée, comme celle d'un archevêque venu de Bobo-Dioulasso, au nom des églises du Burkina Faso et du Niger, qui nous dit dans la Croix que l'amour n'est pas chose facile mais que les terroristes ne peuvent pas nous empêcher de les aimer... 

Dignité encore de personnages publics dont on parle beaucoup mais mal, et ce jour où la politique bruisse de polémiques européennes, où le Monde commence en Grèce une riche enquête sur le blocage démocratique de l'union... 

On lit dans les Echos sur deux pages comment dossier après dossier, droits des consommateurs, surveillance des Gafa, pratiques commerciales, protection des donnée numériques, les eurodéputés font eux leur travail, et le parlement européen a un solide bilan.  

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