Libération a relu un livre troublant d'Evelyne Pisier, le Figaro visite un village arménien coupé en deux par la nouvelle frontière avec l'Azerbaïdjan, le Sénégal s'inquiète d'une étudiante qui a disparu (Le Monde, le Parisien, la Dépêche), l'Indépendant nous dit Shanna, morte à 13 ans par négligence...
On parle d'enfants qui n'existent pas...
Ils sont pourtant bien vivants mais sans existence légale, ils n'ont pas été enregistrés à l'état-civil à leur naissance et grandissent tels des fantômes administratifs, et les fantômes sont tristes quand la vie les rattrape... et la Croix nous raconte les larmes de Amado, un bonhomme du village de Guigho au Burkina Faso, qui n'a pas pu passer son certificat d'études ni aller au collège après son CM2, ses parents ne l'avaient pas déclaré à sa naissance... Et c'est une disgrâce banale sur cette planète, 166 millions d'enfants de moins de 5 ans n'ont pas été enregistrés, au Burkina, près d'un quart des bambins sont dans ce cas; 10000 gosses vivent dans la rue à Ouagadougou qui ne savent dire ni leur âge ni leur origine; les adultes sans état civil seront condamnés au travail clandestin.
La Croix dit que des enseignants de villages prennent sur leur temps pour redonner une existence légale aux enfants fantômes -au fait Amado ira en 6e... Le journal nous parle aussi d'une application pour smartphone que l'on distribue aux sage-femmes, elle génère un acte de défense çà partir d'un code QR inscrit sur un bracelet que l'on passe au poignet du nouveau né, rarement un code QR aura semblé aussi humain...
En France aussi l'Etat-civil a des absences, la Provence racontait en novembre la la petite Noa née à Marseille de parents positifs à la covid 19: ne voulant pas contaminer leur prochain, ils n'ont pas déclaré leur fille dans les délais légaux à la mairie, et ils ont du aller en justice pour que Noa existe. Ces anecdotes font le charme de notre administration... Sur les sites de France bleu du Progrès et dans le Républicain lorrain voilà Jeanne Pouchain qui a été déclarée morte par la justice il ya trois ans, elle vit mais c'est un cauchemar administratif et financier quand l'administration ne le sait pas.
Le Dauphiné libéré nous raconte une crèche à Grenoble dans le quartier de la Villeneuve, qui est fermée depuis une semaine, une histoire de violence banale. A côté de la crèche, il y a une chaufferie que des jeunes gens utilisaient pour trafiquer de la drogue et aussi dit-on des armes, quand la police les a délogés, ils se sont vengés sur la crèche en promettant qu'ils y mettraient le feu.
L'Indépendant raconte Shanna qui avait 13 ans et qui le soir de Noel s'est sentie mal, elle a vomi, et les deux jours suivants elle n'allait pas mieux, et le dimanche 27 plus mal encore, la fièvre montait à 40, mais les pompiers et le Samu ont dit à sa famille qu'on ne se déplaçait pas pour unz gastro chez une adolescente, la famille a supplié, et enfin une ambulance est arrivée, mais sans se presser, et surtout sans médecin ni matériel, on avait dit aux ambulanciers qu'il s'agissait d'une suspicion de Covid, "on est dans la merde" a dit l'ambulancière quand elle a découvert que Shanna faisait un malaise cardiaque. La jeune fille est morte après avoir été opérée à Perpignan puis transférée à Marseille, elle avait une péritonite, mais surtout son cerveau n'avait pas été oxygéné pendant quarante minutes, sa famille porte plainte.
Shanna aimait la K-pop, elle était bonne élève, elle apprenait le chinois, 18-19 de moyenne, elle rêvait d'y aller en Chine, quelle vie on lui a volée...
On parle aussi d'une étudiante...
Brillante elle aussi et dont tout un pays s'inquiète car elle a disparu, le Parisien, le Monde, le Figaro, la Dépêche Jeune Afrique et même Voici car on en a en parlé hier sur Touche pas à mon poste, tous nous racontent Diary Sow, qui a 20 ans et qui chez elle au Sénégal fut élue deux fois la meilleure lycéenne du pays, dans une cérémonie télévisée présidée par le Président Macky Sall.
Diary est le symbole de la réussite par l'étude des femmes sénégalaises, l'ancien ministre de l'éducation Serigne Mbaye Thiam se considère comme son parrain... Mais elle est désormais le nom d'un mystère. Diary Sow est venu étudier à Paris au lycée louis le grand, elle vise polytechnique... Mais elle n'a pas repris les cours après les vacances de Noel, elle s'est volatilisée au début du mois de janvier, la diplomatie sénégalaise s'est mobilisée, on dit qu'elle a badgé dans sa résidence universitaire , la Dépêche dit qu'on l'a vue à Toulouse, vivons nous un roman policier... Diary Sow, entre autres talents écrit, elle a publié en aout dernier un roman aux étudiants Lharmattan, "Sous le visage d'un ange"... Tant de promesses et de talent, où est-elle à présent?
Libération a relu, je dis bien relu, un autre livre écrit par une femme qui était de talent et on le sait désormais de mystère, Evelyne Pisier, mère de Camille Kouchner et épouse d'Olivier Duhamel... En 2005, Evelyne Pisier avait écrit "une question d'âge" un livre inspiré de son existence, qui racontait toutes les difficultés d'une adoption... Evelyne Pisier et Olivier Duhamel avaient eux-mêmes adoptés deux enfants chiliens; dans le livre, il ne s'agit que d'une petite fille, mais pour le reste, tout concordait. La narratrice du roman était comme Evelyne Pisier universitaire, en dépression, ayant des problèmes d'alcool, son mari était comme un double de Duhamel. Mais un aspect du livre n'avait pas été relevé à sa sortie... La petite fille adoptée accusait d'inceste son père adoptif, avant de se rétracter, mais ses accusations minaient le couple, ils se disputaient ainsi, "Tu vas encore chez les alcooliques anonymes?- Tu préfères les réseaux de pédophiles..." Le livre est sorti trois ans avant que Camille Kouchner et son frère ne viennent dire à leur mère qu'Olivier Duhamel avait abusé du garçon dans son adolescence, y avait-il une prescience? Mais comment lire les mots d'une morte.
On parle enfin d'un village...
Qui n'est pas celui de nos élites mais un village de paysans arméniens, il s'appelle Chournoukh, et il a été balafré en son milieu par la nouvelle frontière qui sépare l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le Figaro raconte avec un tact vibrant et dans une langue attentive cette déchirure survenue le 5 janvier, c'était noel, là-bas, des familles se retrouvent coupées de la source d'eau, on boit de l'alcool de mure en se consolant avec l'humour des vaincus. Et des soldats russes se fient oà leur GPS pour accomplir leur mission de gardiens d'une drôle de paix.
Dans l'Yonne républicaine, on nous parle d'une brave, une femme nommée Alice Ghuillem, qui fut tuée à Sens par un officier allemand qui l'avait invité à diner, le 10 janvier 1941, elle était interprète pour les autorités d'occupation, on mit sa mort sur le compte d'un accident, elle était en fait une résistante, elle volait des documents interceptait des lettres de dénonciations à la Kommandantur. Son réseau s'appelait "Eglantine, travaux ruraux", mais la France n'a pas encore reconnu son sacrifice, il serait temps qu'elle naisse à l'histoire. L'Yonne républicaine nous dit aussi que Guy Roux est volontaire pour se faire vacciner contre la covid 19, au nom du collectif, qui en doutait?
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