Il y a les chiffres et il y a les mots.
Deux Unes pour comprendre. Celle du FIGARO et de Libération ce matin.
Le chiffre, c'est celui donné par LE FIGARO.
1.954 mineurs sont signalisés comme radicalisés en France. Un chiffre en augmentation de 121% par rapport à janvier dernier. En une semaine, 4 adolescents sont tombés dans les filets de l'anti-terrorisme. Et tous étaient sous l'emprise de Rachid Kassim, le propagandiste du groupe Etat islamique. Un autre constat dressé aussi par la place Beauvau. Les filles sont désormais plus nombreuses à être radicalisée que les garçons.
Ces filles dont LE FIGARO fait écho, sont à opposer aux femmes françaises et musulmanes qui se racontent dans LIBERATION. Et on en vient aux mots.
Voilée ou non, croyantes ou pas, à l'heure où leurs corps et leurs libertés cristallisent le débat politique, elles osent. Elle osent dire comme Fatiha 33 ans, en recherche d'emploi à Nice, pourquoi elle porte le voile. "C'est un choix. Mon père était contre." Elles crient aussi leur révolte comme Amel 30 ans, mère au foyer dans un village de 300 habitants dans les Hautes-Pyrénées. "Les gens me disent : les Arabes ils sont fous. Mais toi, c'est pas pareil. Elles nous font chier avec leur voile. Mais toi, c'est pas pareil. Je suis mariée avec un Français, catholique. Pendant les repas de familles, y'a du pinard, du halal, du végétarien. On s'en fiche parce qu'on s'aime."
Il y a les chiffres et il y a les mots.
Deux Unes pour comprendre. Celle du FIGARO et de Libération ce matin.
Le chiffre, c'est celui donné par LE FIGARO.
1.954 mineurs sont signalisés comme radicalisés en France. Un chiffre en augmentation de 121% par rapport à janvier dernier. En une semaine, 4 adolescents sont tombés dans les filets de l'anti-terrorisme. Et tous étaient sous l'emprise de Rachid Kassim, le propagandiste du groupe Etat islamique. Un autre constat dressé aussi par la place Beauvau. Les filles sont désormais plus nombreuses à être radicalisée que les garçons.
Ces filles dont LE FIGARO fait écho, sont à opposer aux femmes françaises et musulmanes qui se racontent dans LIBERATION. Et on en vient aux mots.
Voilée ou non, croyantes ou pas, à l'heure où leurs corps et leurs libertés cristallisent le débat politique, elles osent. Elle osent dire comme Fatiha 33 ans, en recherche d'emploi à Nice, pourquoi elle porte le voile. "C'est un choix. Mon père était contre." Elles crient aussi leur révolte comme Amel 30 ans, mère au foyer dans un village de 300 habitants dans les Hautes-Pyrénées. "Les gens me disent : les Arabes ils sont fous. Mais toi, c'est pas pareil. Elles nous font chier avec leur voile. Mais toi, c'est pas pareil. Je suis mariée avec un Français, catholique. Pendant les repas de familles, y'a du pinard, du halal, du végétarien. On s'en fiche parce qu'on s'aime."
Il y a les chiffres, les mots et l'analyse.
L'analyse de LA CROIX sur l'identité française.
Vrai ou faux débat. En tout cas, le thème est relancé par la primaire de la droite et la perspective de la présidentielle. L'historien Patrick Boucheron, résume. On se pose la question de l'identité dès lors qu'on désespère de l'histoire. Lorsqu'on oublie qu'une identité nationale est le projet que collectivement on se donne.
Alors comment desserer l'étau ?
C'est le casse-tête qui occupe la maison Juppé selon L'OPINION qui hier s'est fendu d'un tweet rageur à l'endroit de Nicolas Sarkozy, en parlant de nullité du débat politique en référence au Gaulois.
Dans LE FIGARO Jean-Baptiste Garat s'amuse d'une anecdote lors de la visite hier, à Tours du même Alain Juppé. Des ados lui demandent : " Vous allez vous présenter à la présidentielle ? Vous n'êtes pas au courant ?" répond Juppé en se marrant. Puis sérieux : " Il faut qu'à la fin de vos études, vous puissiez trouver du travail. Je pense avoir des solutions. Et puis vous voyez, je suis désintéressé. Puisque même si je n'arrive pas à vous convaincre, vous ne pourrez pas voter pour moi." Réponse du tac au tac d'une jeune fille : " Moi non. Mais j'ai des parents."
Comment desserer l'étau ?
En affirmant qui l'on est. François Fillon dans LA CROIX : " Les catholiques peuvent constater que je suis le plus proches de leurs valeurs."
Comment desserrer l'étau ?
En votant pour la primaire des Républicains.
Incantation dans L'HUMA signée Philippe Torreton le comédien étiqueté à gauche.
Comment desserrer l'étau ?
En faisant de la pédagogie sur ce qui a été fait par exemple pour les jeunes. A lire dans LE PARISIEN, Patrick Kanner le ministre de la Jeunesse : " Il n'y a pas de raison de rougir du bilan de François Hollande vis à vis des jeunes." Encore faut-il que ça se sache !
Dire aussi ce qui va mieux.
Marisol Touraine, la ministre de la Santé le dit dans LES ECHOS ce matin, à propos des comptes de la Sécu. Le titre de l'article dit : "Nous avons sauvé la Sécurité Sociale." Le corps de l'interview est un peu plus précis. En 2017, nous AURONS sauvé la Sécu.
Comment desserer l'étau ?
Il faut dire aux jeunes que c'est important de s'impliquer. Michèle Rivasi, candidate à la primaire d'Europe-Ecologie-Les Verts dans LIBERATION : "Il ne faut pas dire au jeune qu'il peut devenir millionnaire. Sinon, il risque de devenir gras et con."
Comment desserer l'étau ?
En osant parler du renouvellement de la classe politique. Toujours dans LIBé, Karima Delli, candidate aussi chez les écolo : "Alain Juppé, il était ministre avant la naissance d'internet."
C'est sûr, là on fait avancer le débat.
A lire également dans la presse, deux histoires qui montrent les dérives et les gabgies financières.
La première est à découvrir dans L'HUMA sous la plume de Lina Sankari. L'histoire incroyable d'un cargo sud-coréen qui erre en mer, avec des milliers de marins et de conteneurs à son bord. Le navire appartient à un armateur Hanjin Shipping qui a fait faillite.
Près de 5 milliards d'euros de dette. Une dette que personne ne veut combler. Résultat, le porte-conteneur s'est vu interdire d'accoster dans les ports. Car ces derniers craignent à juste titre, de ne pas pouvoir se faire rembourser les frais de capitainerie et de manutention. Pour les 1.500 à 2.000 marins, cela signifie : obligation de rester à bord. A priori, ils auraient assez de vivres pour subvenir à leurs besoins pendant encore un à deux mois. Mais ça n'est pas tout. Car cette histoire humaine pourrait aussi avoir des retombées économiques que l'on n'imagine pas. Les conteneurs qui ne peuvent être déchargés représentent plus de 10 milliards d'euros de marchandises selon une journaliste du GUARDIAN qui a pu monter à bord. Marchandise étiquetée LG ou encore Samsung. S'ils ne parviennent pas à la récupérer, il faudra affrêter des avions. 16 pour les 1.470 tonnes de Samsung. Soit un surcoût de près de 8 millions d'euros. Surcoût qui sera répercuté sur les prix de ventes en magasins et donc, sur le consommateur. Il y a urgence donc à sauver Hanjin Shipping aujourd'hui. Car certains avancent que les risques qu'il encourre, sont comparables à la faillite de Lehman Brothers en 2008.
Et on sait ce qu'il s'est passé ensuite.
La deuxième histoire, est celle de l'aéroport de l'île britannique de Sainte-Hélène.
Sainte-Hélène, vous savez, l'île où Napoléon a fini ses jours en 1821. Sainte-Hélène situé à plus de 3.000 kilomètres à l'ouest de la ville sud-africaine du Cap. Réputée difficile d'accès, Sainte-Hélène se rêvait conquérante et voulait donc avoir son aéroport pour rejoindre le monde globalisé. Tout était prêt pour son inauguration en juin dernier écrit Adrien Jaulmes dans LE FIGARO. Mais quand les pilotes ont passé les tests d'homologation.
Tout est parti en vrille au sens propre. Les violentes turbulences ont empêché presque toutes les tentatives d'atterrissage. Le relief qui entoure la piste, produit un effet de cisaillement de vent. Résultat. Il a fallu remettre en service, le navire des Royal Mail qui assure le lien avec le continent toutes les semaines. Et qui approvisionne les 4.500 habitants notamment en eau potable. Mais quel gâchis ! Pour réaliser cette piste, il a fallu faire venir le matériel par bateau du Cap. Il a fallu remblayer une vallée dans l'île. Déplacer 8 millions de tonnes de rochers. Le tout à la charge des contribuables britanniques. 330 millions d'euros. Tout ça pour ça. Remarquez.
Sur Sainte-Hélène, certains habitants ne se plaignent pas. On les devine même plutôt heureux de ne pas voir affluer les touristes.
Car Sainte-Hélène est paisible. Le téléphone portable n'est apparu que l'an dernier. Les accès internet sont rares et d'une extrême lenteur. La vie y est tellement paisible, que parfois, le journal radio du soir annonce laconiquement : "Aujourd'hui, pas de nouvelles !"
On les envierait presque.
Bonne journée.
L'équipe
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