La revue de presse de Laetitia Gayet

La revue de presse de Laetitia Gayet
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Tout est une histoire de réparation ce matin, dans la presse. On commence par réparer l'oubli.

56 ans qu'on lui demande d'écrire ses Mémoires. Pour LE POINT ce matin, l'oubli est réparé. Jean-Paul Belmondo se raconte enfin. "Maman, je veux être clown." "Mais tu l'es déjà" lui répondit sa mère. Dans l'hexagone ronronnant de la 4ème République agonisante, Belmondo jure évidemment car il est hors norme, hors cadre. Le Magnifique raconte ses 400 coups avec Jean-Pierre Marielle, le grand frère à qui il tenait la main dans la rue. Les passants les regardaient lui, le chétif à côté du grand. Et quand le regard se faisait trop insistant,

Marielle gueulait : "Ca vous amuse de regarder mon petit frère malade !" Marielle qui s'énerve encore quand on ne veut pas faire entrer Bébel dans un restaurant chic.

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Et Belmondo qui passe malgré tout, qui simule un malaise et fait sauter les plats, les verres, les assiettes. Feu d'artifice de choucroute sur les mèches permanentés des vieilles rombières. Belmondo raconte aussi les galères avec Bedos. Les soirées à picoler. Et la déception que l'on n'ait par reconnu leurs qualités vocales aux terrasses des cafés. Les bouteilles de lait volées au couple Sarte-De Beauvoir, l'ami Delon, les crise d'Ursula Andress quand il rentre tard, imbibé d'alcool, il dit tout. Tout de cette France qu'il trouvait plus gaie avant. Et Dieu dans tout ça ? Il dira que j'ai mal vécu dit Belmondo au POINT. C'est vrai. Mais j'ai commencé à payer.

On a réparé l'oubli. On répare la police à présent.

Réparer un corps meurtri. Message bien reçu titre LA DEPECHE DU MIDI à sa Une. Le gouvernement a annoncé hier, un plan de 250 millions d'euros pour l'équipement et s'est engagé sur une évolution de la légitime défense. Reste que le gouvernement a les bleus aux trousses pour L'ECHO de HAUTE VIENNE. Pas convaincue, la base continue de manifester sa colère.

Mais que veut-elle cette base a-syndicale ?

Un officiel confie au PARISIEN-AUJOURD'HUI EN FRANCE : "On est surpris par la durée du mouvement. Et on se demande si les policiers eux-mêmes, savent ce qu'ils veulent."

Deux visions s'opposent dans la presse sur ce dossier. VALEURS ACTUELLES pour qui la France brûle dans ses banlieues et le gouvernement qui regarde ailleurs.

POLITIS qui sans renier la réelle colère des policiers... dénoncent ces mêmes policiers au-dessus des lois. Ils défilent dans des conditions dont nul corps de métiers n'aurait pu bénéficier. Il n'est pas impossible écrit Olivier Douvre, que les mauvaises conditions de travail augmentent l'agressivité tout en renforçant la la tendance de se croire intouchables.

S'il y a une conclusion à tirer du mouvement des policiers, elle est à lire sur MEDIAPART.

Ces renforts humains et matériels ne combleront pas le problème de fond. Il faut prendre le mal à la racine dit un officier. Rénover les quartiers et changer les relations avec les usagers.

Réparer les banlieues.

Réparer ce qui n'a pas été fait depuis 5 ans.

C'est le rendez-vous manqué de François Hollande pour LIBERATION qui dans un dossier de 7 pages dresse un bilan, pas très rose pour le président... le jour où il doit précisément tenir un discours sur les quartiers prioritaires. Il y a ceux qui pensent comme Patrick Kanner, ministre de la Ville que le gouvernement est en train de réparer les banlieues cassées après le quinquennat Sarkozy. Et qui en même temps, reconnaît que ça prend du temps. Et puis il y a ceux qui pensent comme François Lamy et Benoît Hamon, deux anciens ministres, qu'en reniant le droit de vote des étrangers,

qu'en reniant les récépissés pour éviter les contrôles au faciès, tout en parlant de déchéance de la nationalité, on a commis une faute. La banlieue a besoin de confiance explique Stéphane Troussel, le président socialiste du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis. Ne pas entendre ce besoin de reconnaissance des habitants de ces quartiers. C'est une erreur. Car la vitalité démographique et la créativité se trouvent là.

Réparer les dommages causés à la nature.

On en parlait tout à l'heure dans le journal de 8 heures avec le rapport du WWF. En 40 ans, plus de la moitié des espèces vertébrées a disparu de la planète. Mais LA CROIX montre aussi dans le même temps qu'on peut redonner vie à la nature. Exemple dans le Gard où les châtaigniers des Cévennes sont condamnés par le réchauffement climatique, la monoculture et l'épuisement des sols. Pour repeupler la forêt, un collectif a décidé de planter de nouveaux arbres : des chênes rouges d'Amérique, des cèdres, des pins. A Sevran en Seine-Saint-Denis, on a dépollué le site de l'usine Kodak pour le rendre à la nature. Dans la baie de l'Aiguillon entre Charente-Maritime et Vendée, on nettoie la baie des crassats, ces amas d'huîtres sauvages qui prolifèrent sur les tables de productions abandonnés par les ostréiculteurs. On les nettoie pour restaurer le garde-manger des oiseaux migrateurs. Réparer la nature ? Restons modestes, tempère un spécialiste dans LA CROIX. Ce qui a été détruit, est définitivement perdu.

Et la main de l'homme n'est jamais très loin pour continuer de détruire. Le site REPORTERRE pointe du doigt Justin Trudeau. Le premier ministre canadien qui au passage annule sa venue à Bruxelles, aujourd'hui, faute d'accord sur l'accord de libre-échange avec l'Union Européenne.

Justin Trudeau qui avait fait campagne en promettant de respecter l'environnement, soutient dans le même temps, un projet très contesté, d'oléoduc géant.

Et qu'est-ce qu'on répare pour terminer ?

Dans les réparations, il y a les réussites.

Comme l'OGC Nice, leader du championnat de Ligue 1 de football. Dossier à lire dans L'EQUIPE. Comment en l'espace de 10 ans, le club de foot a redressé ses comptes. Rare dans le monde du foot.

Dans les réparations, il y a ceux qui tâtent d'abord le terrain. Le site LES JOURS affirment ce matin que le banquier Mathieu Pigasse veut racheter iTélé. Pour réparer peut-être le mal causé selon les salariés en grève, par le patron Bolloré. Mais si Pigasse rachète, il faudra d'abord que Bolloré vende.

Parfois, il y a des réparations qui choquent.

L'impôt sur la fortune ? Si la droite revient au pouvoir, il sera supprimé. Nécessaire pour l'économie disent les Républicains. Impopulaire pour 72% des Français selon LE PARISIEN-AUJOURD'HUI EN FRANCE.

Et puis il y a des choses qui ne nécessiteront jamais réparation. Parce que c'est comme ça.

A lire dans L'OBS. Le 3 novembre prochain, quand l’Académie Goncourt révélera son nouveau lauréat, ce dernier touchera un chèque de 10 euros. Pas plus. Ce n'est pas une légende. Parce que de toute façon, le lauréat sait que cela va doper les ventes de son livre. Mais la question sous-tendue, c'est que fait le lauréat de ces 10 euros ? La plupart ne l'encaisse pas. Ils perdent le chèque, l'encadrent ou comme Lydie Salvaire, le gardent pour les jours difficiles.

Il y en a un qui l'a encaissé ce chèque, en franc à l'époque. C'est le Suisse Jacques Chessex, lauréat 1973 avec L'Ogre. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Un jour, on lui a demandé de montrer son chèque à la télé.

Il nous a réclamé un autre chèque dit un juré.

Chèque qu'on lui a fait. Il l'a exhibé. Avant de le mettre aussi à la banque. L'Académie Goncourt n'a pas demandé réparation.

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