Le patron de Palantir affirme sa puissance et revendique Heidegger, les Echos. L'Obs se souvient de son prophète écolo André Gorz, et Jean-Marie Gustave le Clézio puise dans un vieux chant créole de sa grand-mère, de quoi écrire des contes sur les enfants refusés, les migrants: la Croix, l'Humanité.
On parle d'une économiste..
Une prix Nobel, madame Esther Duflo, qui éparpille façon puzzle, la référence est de l'Opinion, notre politique de rénovation thermique: la meilleure isolation de nos demeures, point central de la lutte contre l réchauffement, serait vouée à l'échec prophétise Mme Duflo -qui pardon ne prophétise pas mais parle en scientifique... Elle nous dit qu'un économiste nommé Michael Greenstone a évalué des programmes ressemblant un peu aux nôtres mis en place aux Etats-Unis sous Barak Obama pour inciter à la rénovation des logements... Et bien, seuls 15% des personnes concernées avaient été intéressés par des crédits gratuits, la moitié seulement de ces 15% étaient allé au bout de la rénovation, et à l'arrivée, leurs factures énergétiques n'avaient baissé que de 20 %.
"Beaucoup d'argent dépensé pour des gains faibles sur peu d'agents économiques", conclut Esther Duflo qui poursuit dans ce jardon d'économiste: "les couts d'investissements initiaux sont deux fois plus élevés que les économies d'énergie, les économies projetés par le modèle sont trois fois supérieures aux économies réelles"...
Bref, on vend du rêve et de l'illusion et d'abord de l'illusion sur nos -mêmes... Car dans la vraie vie, quand on isole sa maison, on se sent mieux chez soi, confortable, et on augmente la température.
Mme Duflo a raconté cela dans un de ses cours au Collège de France la semaine dernière, on devrait suivre, merci à l'Opinion de le faire pour nous - elle trace notre économiste son chemin, qui plaide pour l'expérimentation, avant la théorie, elle dit que chez elle à Boston chaque mois, avec sa facture, elle reçoit un comparatif entre sa consommation d'énergie et celle des voisins, ça incite à faire des efforts...
On lit Mme Duflo quand depuis des jours nos journaux bruissent du désarroi provoqué par nos politiques énergétiques, dans le Loiret où 5000 logements labellisés passoire énergétique ne peuvent plus être loués, des propriétaires ont peur lis-je sur le site de la République du Centre, et le site de la Nouvelle république relaie les interrogations dans le Loir-et-Cher, faut-il passer de la chaudière au fioul à une chaudière à gaz ou une pompe à chaleur, le prix peut aller jusqu’à 15.000 €, les aides de l'Etat sont floues, on n' a pas envie de faire des travaux quand on est proche de la retraite, alors des logements vont rester vides? Vous le lirez sur les sites du Monde ou des Echos ou du Parisiens les mises en ventes de passoires thermiques explosent et bouleversent le marché immobilier.
J'attends le prochain cours d'Esther Duflo pour me prendre la main.
Pendant ce temps, le Point dans le genre décapant, arase la grande espérance de l'hydrogène dans lequel on investit en masse, car il serait le Graal de l'énergie propre, le couteau suisse du climat dit un chercheur, mais un couteau suisse ce n'est jamais le meilleur outil poursuit-il, détails à suivre dans le journal... En même temps, la Nouvelle République encore me montre en gare de Loches un train électrique qui fonctionne grâce à une pile à hydrogène, comment ne pas espérer alors -mais ce n'est qu'une expérimentation qui prend fin demain...
A côté de cela le Monde visite une entreprise destinée à devenir splendide ou nous n'aurons pas d'avenir, donc RTE, Réseaux de transport d'électricité, longtemps traitée par le mépris par la grande EDF, dont elle fut issue, mais quand même 106000 km de lignes à haute tension et 250.000 pylônes, et surtout 9500 salariés, 800 de plus prévus cette année, et à terme des étudiants recrutés après le bac, tant il y a urgence car RTE est au cœur et modélise un nouveau plan d'électrification massive que la France pour devienne neutre énergétiquement, il faudra aussi que les particuliers et les entreprises baissent leur consommation de 40% disent les études de RTE, tout ceci donne le vertige, Mme Duflo, incitez-moi?
On parle aussi d'un historien...
Qui travaillait sur les idéologies et les réalités post-coloniales, et qui en 2003, quand l'Australie a été ravagée par des incendies a changé de parcours pour penser la planète - lisez donc dans Libération Dipesh Chakrabarty, cet indien qui il y a 20 ans a fait sa révolution culturelle, nous n'y couperons pas... Il a cessé de penser que l'abolition du capitalisme sauvera la terre, mais nous invite à nous sentir tous dans le même bateau et à regarder les oubliés de l'histoire, donc les animaux, les microbes les végétaux, -ce n'est pas un combat différent de celui qu'il a mené pour intégrer les dalits, les intouchable de son pays...
Dans l'Obs qui s'interroge avec perplexité sur Chat GPT et sur ces intelligences artificielles qui nous parlent gorgées de données, mais dont la vérité n'est pas le sujet, toute la différence est là,, vous voyez soudain le regard doux d'un visionnaire d'antan, qui aurait 100 ans ce mois de février -il parlait d'environnement dès les années 70 et menait le combat contre les centrales nucléaires et le sociétés policières qu'elles allaient engendrer -que dirait-il aujourd’hui André Gorz, philosophe marxiste proche de Sartre, étudié par Habermas, et qui signait Michel Bosquet des articles dans le Nouvel Observateur qui faisaient référence; en 1978, sous une Une qu’aujourd’hui on dirait New age, "ce qui nous manque pour être heureux", appelait à une morale, il fallait écrivait-il définir une civilisation, une société dans lesquelles pourraient se déployer la vie, ou plutôt « les vies infiniment diverses et riches que nous voulons vivre »... Tout était déjà dit.
Dans les Echos je lis un homme riche puissant nommé Alex Karp, qui est directeur général de Palantir, société américaine de big data, des accumulations massives de données, née dans la mouvance du renseignement américain, la CIA avait investi sur elle 1 millions de dollars a sa naissance, elle cote à Wall street désormais, fait un milliard de chiffre d’affaire dans le privé, travaille chez nous avec Airbus, nourrit l'Ukraine en guerre de ses visions du terrain, repère les russes par ses satellites et la chaleur de leurs troupes - bref, Karp dit que nous sommes de facto déjà en guerre avec la Chine et la Russie, et que sans lui, nous subirions des attaques terroristes multiples qui amèneraient l'extrême droite au pouvoir, et qu’il a aussi sauvé des personnes obèses et pauvres en organisant les distribution de masques et d'oxygène pendant la pandémie du covid, et que pour évaluer son entreprise, il faut avoir une approche heideggerienne, de Martin Heidegger, un philosophe allemand que je vais revisiter, obligé.
On parle enfin d'un chant...
En langue créole de l'ile Maurice, « la chanson douce et amère » de la rivière Taniers, que chantait sa grand-mère à Jean-Marie Gustave le Clézio, encore un prix Nobel, lorsqu’il était enfant et qu’ils se protégeaient des bombardements dans une cave, à Nice... Et ce poème venu du fond des âges inspire à Le Clezio un parmi les contes de son dernier livre, sur des enfants qui fuient, des migrants de tous temps, des indésirables, dont la Croix et l'Humanité, ce matin, nous apportent l'évocation, consolation.
Vous lirez dans Nice-matin le destin d'un homme prénommé Thierry, qui était mort depuis quatre ans quand son propriétaire l'a retrouvé dimanche à Cannes, il était recherché par la police, ne se rendant plus aux convocations du juge d'application des peine, il avait eu une vie, un brevet de pilote, il avait joué du violon, de la guitare il avait aimé Django Reinhardt.
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