Et Serge l'amoureux des vieux mots, illumine quatre pages somptueuses du Figaro, autour des babillages rogues de Céline, que l'on écoute aussi. La Vie décrit une planète victime de la mode. Le Monde dit les mots braves d'un opposant russe qui devant ses juges a promis la prison à Vladimir Poutine.
On parle d’un petit garçon…
Qui à 6 ans, en 1949, à Saint-Etienne, travaillait déjà sur les marchés, nous dit le Figaro, pour aider Maman qui vendait des vêtements, Papa n’était plus là, les Allemands l’avaient pris et tué, le petit garçon Serge Waserzstrum était né en 1943, dans une famille de migrants juifs polonais. Il s’en était sorti, une amie de maman, comme elle veuve par les nazis, Mme Fiterman, dont le fils Chilek, Charles serait ministre communiste de François Mitterrand, emmenait notre Serge voir des films soviétiques. Mais Serge avait une autre passion: à 8 ans, il avait acheté son premier livre ancien, une histoire de la révolution française, il chérirait les vieux papiers…
Et bref, car hélas, je ne peux pas passer la matinée à vous raconter la vie de Serge Wasersztrum que m’offre le Figaro, bref, sept décennies plus tard, c’est notre Serge, qui tient une boutique de livres anciens à Paris, qui a déniché chez un confrère des mots inspirés ou hagards d’un homme qui aurait voulu sa mort autrefois.
Le docteur Destouches, le grand écrivain Louis-Ferdinand Céline, qui pratiquait me rappelle le Figaro un « antisémitisme hygiéniste », car il pensait qu’il fallait purifier la France du microbe juif… Céline qui avait été gracié après ses équipées collabos, par l’habileté d’un avocat ancien ministre de Pétain et la distraction d'un juge, Céline qui chez lui à Meudon, en 1960, un peu avant sa mort, recevait le journaliste Roger Mauge venu l’interviewer pour Paris-Match…
Et c’est cette interview à l'état brut que Serge a dénichée, un tapuscrit largement inédit, parce que Match avait publié une version édulcorée de la rencontre, et ce document scoop, Serge, l'a offert au Figaro, parce qu’il s’est souvenu qu’il y avait un copain…
Et la voici donc, quatre pages majestueuses, merci Astrid de Larminat, où brille Serge, où l'on nous restitue le contexte de Céline qui en racontant, d'un château l’autre, le huis clos des collabos en fuite, avait retrouvé la lumière, où l'on me rappelle aussi que Céline fut l'écrivain du chaos et d'une réalité qu'on sent, qu'on transpose, mais qu'on ne décrit pas, et dont de nouveaux textes nous viennent.
Et alors, éduqué, on peut aller vers ce babillage rogue que je vous laisse découvrir, où Céline trouve Balzac médiocre, Gide précieux, Anatole France, « un dégueulis » comme Paul Bourget, mais quand même « c'est gentil très travaillé », quant à Satrre et Sagan qui « donnent dans le sexe », ce sont de « pauvres petits merdeux »... Il y allait Louis-Ferdinand, qui n'avait d'indulgence que pour Morand Ramuz le suisse, et Barbusse, car ils avaient senti « la rupture du rythme ». Et ainsi, quand on passe au tamis le flot célinien, ses considérations sur Hitler qui « n'avait pas réussi son coup » parce qu’on lui avait désobéi, il reste de Céline quelques mots de littérature, sur l'émotion qui est à la base, et ensuite « le verbe emmène tout », et sur l'architecture des livres, les siens étaient construits comme une maison, et il racontait la visite, « il faut que ça soit construit ou ça tient pas debout ».
Et là sans doute on écoute. .
On parle aussi de musique...
Que l'uniformité menace dans ses festivals nous avertit l'Humanité, où je comprends que des puissances financières rachètent des catalogues et des fêtes musicales, et comme tout est rendement, pour rentrer dans leurs sous, des puissances privilégieraient les mêmes vedettes, tout finira si l'on n’y prend pas garde par se ressembler.
C'est un sujet la diversité,. J'ai appris sur le site de la Dépêche, qu'il faudrait, on y songe, réintroduire des ours dans les Pyrénées parce les mâles reproducteurs sont tous plus ou moins parents d'un dénommé Pyros, venu de Slovénie et il faut donc sortir de la consanguinité... Dans la Beauce, lis je dans l'Echo républicain on remet de la diversité dans les fermes céréalières en élevant à nouveau des moutons, comme autre ois...
Je lis dans le Monde qu'à Hong-Kong une variation musicale met en fureur les autorités, car on a joué à tort dans des manifestations sportives, le « Gloire à Hong-Kong », hymne des manifestants démocratiques, à la place de la « Marche des volontaires » chinoise, dissidence liée à des espiègleries de Google, étonnantes intelligences...
Mais les dictatures ne sont pas espiègles.
Allez voir dans le Point l’écriture heurtée de l'ancien président géorgien Saakachvili, empoisonné emprisonné dans son pays gouverné par des pro-russes, dont l'esprit se perd, mais qui a pu répondre de sa main aux questions du journal. "Poutine je l’ai rencontré plus de trente fois, je peux vous dire que la façon dont il se tient montre qu’il est dans une très mauvaise forme et proche de la fin"...
Ces mots me renvoient au courage stoïque dans la Croix de deux opposants russes, qui tiennent à Moscou en dépit des pressions, refusent de s’exiler... Quand un autre opposant, Ilia Iachine, emprisonné pour avoir critiqué la guerre d'Ukraine a apostrophé ses juges dans un procès un appel et a fait parvenir son texte au Monde, encore.
« Poutine est un criminel de guerre, et je suis toujours derrière les barreaux, mais il est tout à fait possible que je finisse par lui céder ma place en prison. Ce qui me donne de la force, c’est un sentiment de supériorité morale sur les voleurs et les assassins qui ont pris le pouvoir. Ils savent que je n’ai pas peur d’eux. Je ne les ai pas fuis, je n’ai pas demandé grâce et je n’ai jamais baissé les yeux devant eux. Si je finis libre, je serai l’un de ceux qui devront nettoyer ce gâchis sanglant. »
Dans l'Express, où Robert Badinter espère qu'un jour dans un procès on entendra « accusé Poutine levez-vous, on découvre aussi un entrepreneur herculéen au cerveau d'ordinateur, Mikhail Kokorich, qui a quitté son pays, bourlingué, vit en France et veut fabriquer pour nos armées des drones hypersoniques. La guerre donc?
On parle enfin de photos...
Qui nous frappent aux Unes… D’abord dans le Progrès édition du Jura, c'est une énorme masse marron, immonde, que soulève un engin, de la boue issue du traitement des eaux usées dans des stations d'épuration, et qu'on répand dans les sols, c'est l’épandage, car ces boues sont riches en phosphates mais elles porteraient aussi des résidus de médicaments… Les producteurs de comté n'en veulent plus.
A la Une de l'hebdomadaire la Vie... Vous verrez un homme qui ploie sous le poids dizaines de pantalons de toile qu'il porte sur ses épaules et sa tête: nos jeans. Et le journal, de cette photo, s'empare du dossier de la mode dont sont victimes pas seulement les consommateurs « addicts » mais des travailleurs, la nature, et les décharges des pays du Sud, qui comme au Bénin débordent de nos fripes.
Dans l'Obs qui consacre un long dossier à la mondialisation de la drogue qui vient frapper la France, vous lirez aussi un petit bijou signé de l’espiègle, oui, Sophie Fontanel, qui, ayant visité l'expo Basquiat Warhol, se demande ce que sont devenus les beaux costumes que portait Basquiat de son vivant.
L'équipe
- Production