Dans l'Obs, l'écrivaine Marie Desplechin et l'universitaire Jennifer Tamas me disent les larmes de Louis XIV quand Marie Mancini le quitta, dont le choix politique inspira Racine pour Bérénice... Dans le Monde, le vétéran de la bande dessinée Enki Bilal monte en défense de l'annulé Bastien Vivès.
On parle de théâtre...
Et d'une pièce qui s'appelle la Galipote, l’histoire d’une bête noire qui sème la panique dans un village de Haute-Loire, fruit de l'imagination du romancier Henri Pourrat, écrivain de l'Auvergne mort en 1959 et qui avait inventé la bête dans son chef d'oeuvre « Gaspard des Montagnes » -tout ceci je l'apprends dans l'Eveil de la Haute-Loire... La Galipote se jouera cette fin de semaine à la salle des fêtes d’Arsac-en-Velay, montée par une compagnie nommée les Souvassaires, ce qui signifie « ceux qui parlent », en patois, et c'est là le sujet de l'article, de la pièce et notre émotion...
La Galipote est jouée en patois vellave, issus de l'occitan qui fut une grande langue que Dante hésita à utiliser pour sa « Divine comédie »... Et ce patois que des vieux ou un peu moins comprennent encore, pour l'avoir entendu jadis à la maison, ce patois dont la prononciation varie sur les v et l d'un village à l'autre, ce patois, ne survit guère que sur scène, et par la foi de quelques-uns. Ainsi l'âme des Souvassaires, Gérard Roche, ancien président du conseil général et ancien sénateur et désormais auteur metteur en scène, qui pour sa galipote est donc allé chercher Henri Pourrat, mais aussi Jules Romains, qui était du coin, et puis un peu Molière pour faire la farce... Mais si l'on rit, Roche ne s'illusionne pas sur le sens de l'histoire; il dit que le français lui-même va subir le sort du patois, "dans cinquante ans, avec tous les anglicismes qui nous envahissent... Nous parlerons tous une espèce de langage moitié français moitié anglais..."
Il restera toujours, Gérard le théatre, pour entendre des voix...
Le théâtre, me dit le Dauphiné est devenu la voix de sept soignantes et infirmières de la Loire, qui pourtant dévouée disent-elles, ont été suspendues car non vaccinées contre le coivd, Christine Liétot comédienne et metteuse en scène leur a écrit une tragi-comédie, Marche ou crève... Le théâtre me dit la Voix du Nord est aussi la fierté et le courage des pensionnaires, handicapés mentaux d'un service accueil de jour d'Armentières, qui sont montés sur scène bafouillant parfois, riant, bravant marchant comme des ogres, pilotés par comédienne nommé Ondine...
Le théâtre, je le retrouve aussi dans l'Obs, dans un dialogue passionnant de deux femmes , l'écrivaine Marie Desplechin, et l'universitaire Jennifer Tamas, qui enseigne la littérature française aux Etats-unis, et veut « libérer nos classiques du regard masculin »...
Alors moi homme vieux je les écoute me parler des larmes de Louis XIV quand Marie Mancini qu'il aimait quitta la cour de France pour lui permettre d'épouser l'infante d'Espagne... Et ces larmes royales ont été gommées de l'histoire, on nous a raconté que Louis avait renoncé à l'amour par devoir, non, il suppliait Marie, qui fut plus ferme politique que lui... Et cette histoire inspira à racine Bérénice, l'histoire d'une Empereur qu'une femme aide à renoncer à l'amour pour le pouvoir -au temps du roi, la référence était évidente, nous l'avions perdue... Alors je m'instruis au dialogue des deux femmes woke, au sens propre du terme, elles m’éveillent. J'apprend aussi que dans l'esprit de Choderlos de Laclos, aux critères de son époque, Valmont n'était pas un dragueur avenant mais un monstre, prédateur certainement violeur de Cécile de Volanges. J'apprends que la princesse de Clèves n'était pas frigide mais pétrie de désir, mais forcée de résister aux convoitises des hommes qui dépouillaient les veuves. J’apprends aussi que Sade, que Marie Desplechin annulerait bien tant il maltraite dans ses livres les enfants, est enseignée par le mari de Jennifer Tamas, lui aussi prof, comme un contradicteur de Rousseau, qui croyait l'homme naturellement bon, sade lui montrait qu'un homme sans société détruit tout par le désir...
On parle aussi d'une fracture...
Qui traverse la bande dessinée quand s'ouvre le festival d'Angoulême où a été annulée une carte blanche dpnnée à Bastien Vivès, dessinateur surdoué mais accusé d'inciter à la pédo-criminalité, long lourd dossier qui fait apparaître une fracture générationnelle, décrit le Monde car ce sont de jeunes auteurs et autrices qui ont fustigé Vivès dans un texte publié sur Mediaoart -mais des auteurs chenus, jusqu'ici discrets par prudence qui ragent contre la suppression d'un artiste...
Mais Enki Bilal, un des papes de la bédé, monte au front: "Je serai toujours du côté des artistes, l'artiste on l'aime ou on ne l'aime pas, on le critique, même avec violences mais avec les mots, et surtout pas d'acharnement lache..." Et Bilal, qui a 71 ans;, charge aussi le wokisme « ce mac carthysme à l’envers », un mot de sa génération. Il dit aussi qu’il ne connaissait pratiquement aucun des auteurs qui signent contre Vivès -mais il ne lit plus guère de bd, cela dit aussi une époque... Un autre vétéran, Jacques Tardi, lui balaie l'idée que l'on pourrait mettre en scène des fantasmes -les vieux non plus ne sont pas unanimes....
Bastien Vivès, lui, parle dans Arrêt sur Images, à un Daniel Schneidermann mesuré, ému dirait-on d'un sale gosse trentenaire, qui dit qu'il fut un petit con, un punk, qui ponctue ses phrases des mots « truc" et « machin", qui lui demande: « Et toi t'en penses quoi, tu penses que je suis sincère, dangereux, un criminel, que j'appartiens au passé? Que je suis un artiste?" Artiste oui, mais sur l'avenir, le journaliste ne tranche pas.
La BD n'étant pas que les scandales qu'elle charrie prenez le temps d’un autre échange de l'Obs, entre dame Catherine Meurisse, bédéaste désormais de l'Académie des beaux-arts et Benoit Peeters, tintinophile qui donne des cours au Collège de France; elle compare, Catherine Meurisse,le « gros dégueulasse » de Reiser, à « l'homme de Vitruve » de Leonard de Vinci… Classieux.
L’Humanité et Libération nous célèbrent Julie Doucet, grande dame de BD reine canadienne de l'underground qui balançait le sexe des femmes, « la plotte », pour prendrer sa place dans un univers demec, et qui pour se réinventer se jugeant en panne, , a copié des livres d'anatomie...
On parle enfin d'un sportif déchu...
Dans le Parisien et l'Equipe vous lirez ce que fut un homme désormais condamné pour avoir entrainé dans un échange en ligne sexuel un enfant de 13ans ... Et vous retrouvez Bruno Martini, ce géant gardien de hand qui pouvait donner des coups de têtes dans un poteau, qui traversait le terrain pour entrer dans une bagarre qui était solitaire tourmenté en colère, qui mourait sur le terrain -et on se demande ce qui couvait en lui. La une de l'Equipe montre un gardien d'aujourd'hui, Rémi Desbonnet, qui a porté la France face à l'Allemagne en quart des championnat du monde -il ne devrait y avoir que cela.
Allons. Dans le Point vous lirez le beau portrait dune femme israélienne, Sophie Ben Dor, dpnt le père est un mythe national, l’espion Eli Cohen, infiltré à damas et que les syriens capturèrent et pendirent, en 1965... Elle cherche, aussi contre son propre pays, la vérité de son père, et où est-il enseveli, une ville aurait été posée sur sa tombe....
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