Le Télégramme et la Croix racontent la fin du rêve californien, que la tech a transformé en paradis hors de prix. Le Figaro et Arrêt sur images décrivent le monde parallèle virtuel que veulent inventer Facebook et consorts. Edouard Louis dit à Télérama sa honte d'en avoir fini avec Eddy Bellegueule.
On parle d'un monde menacé...
Et d'un peuple qui se demande s'il ne doit pas de lui-même renoncer au bonheur... Et les Echos et le site du Monde nous racontent qu'en Norvège où l'on vote aujourd'hui, une part de l'électorat , 16 à 19% disent les sondages, regarde vers des partis verts ou rouges qui veulent scier la branche sur laquelle repose la prospérité... Ces partis demandent la fin de l'exploitation du pétrole, cette manne découverte au large des côtes du pays en 1969 et qui a fait de la Norvège un royaume heureux puissant dont la cagnotte venue de l'or noir alimente un fonds souverain de 1170 milliards d'euros, le pétrole et le gaz naturel rapporteront cette année plus de 14 milliards, 14% des recettes de l'Etat, et font vivre et travailler directement 160.000 personnes sur 5 millions d'habitants, et à Stavanger, capitale de l'or noir, le prolétariat sait ce qu'Etat-Providence veut dire, deux semaines sur les plateformes d'extraction, quatre semaines de repos à la maison, la production est à la hausse, les réserves sont là, on pourrait être heureux au moins jusqu'en 2050... Oui mais les temps changent, le réchauffement climatique s'accélère, lisez à ce propos dans Ouest-France l'inéluctable disparition du glacier d'Ossoule dans nos Pyrénées... En Norvège les écolos brandissent le rapport du GIEC et disent qu'il est vain et hypocrite de financer les forêts amazoniennes d'un côté, tout en s'obstinant dans une production bientôt obsolète et dommageable au climat...
En Californie aussi les douces certitudes se brisent, et dans cet Etat phare du progressisme de l'hédonisme et de technologie, un référendum demain pourrait acter le renvoi du gouverneur démocrate qui serait remplacé par un animateur de radio trumpiste et ultra conservateur... C'est raconté dans le Télégramme et surtout dans la Croix qui décrit comment le rêve californien n'a pas résisté aux les géants de la Silicon valley. Twitter et Facebook, on noyé l'Etat de leur richesse et en ont fait un paradis hors de prix, les maisons manquent, la crise immobilière provoque l'exode de familles de la classe moyenne, tandis que dans les rues de San Francisco et ailleurs dorment des SDF, 110000 dans tout l'Etat, qui sont le visage grimaçant de la modernité... Mais au-delà même de la tech, le modèle du bonheur californien, la maison individuelle avec jardin, en étendant les villes toujours pus loin dans la nature, provoque des bouchons sur des routes interminables et rencontre les incendies... Un jeune poète de Berkeley, Terry Taplin, est entré en politique en demandant qu'on construise des immeubles bien verticaux pour loger les gens sans mordre sur la terre, pas comme à new York dit-il, mais tout de même...
Et on parle aussi d'un univers parallèle...
Qui s'invente, ce n'est pas un hasard, en Califonie, dans le monde de la technologie, comme s'il fallait fuir un peu plus le réel que l'on fabrique... Le Figaro sur un ton futuriste clinique, et le site Arrêt sur Images sur un ton acidulé caustique t, décrivent la nouvelle ambition en construction de Mark Zuckerberg de Facebook et consorts: construire le Metaverse... Un monde virtuel parallèle au nôtre mais mieux, un univers complet cohérent achalandé mercantile, où nos avatars, nous mêmes, pourrons évoluer grandir, jouir jouer dépenser des crypto monnaies, et interagir avec nos semblables par des serveurs puissants et de confortables lunettes casques de réalité virtuelle... Et nous y entrons déjà, Facebook a lancé Workrooms, des salles de réunions virtuelles qui je cite Arrêt sur images, "permettent aux cadres supérieurs de retrouver tranquillement assis chez eux l'ambiance inimitable des heures passées à pourrir sur place pendant une présentation power point de résultats financiers"... Le Washiungton Post a trouvé tout ceci, stupide... Mais l'ironie sera-t-elle suffisante pour freiner le projet? Le Metaverse est un concept né dans la science-fiction, dans notre monde il serait, je cite encore arrêt sur images, "une manière de conclure la transfusion néo libérale du public vers le privé, pendant que la réalité pourrit lentement à l'extérieur"...
Elle existe pourtant bien, la réalité, celle qui cogne et qui est belle. dans la Provence vous verrez la bouille d'un minot de 17 ans parsemée de poils le sourire à l'épate l'espérance dans l'œil, et pourtant Amine Kessaci porte en lui un grand frère assassiné dans la violence sordide des règlements de comptes de Marseille. Amine Kessaci est ce lycéen, doué de raison et de parole, qui porte celle des quartiers pauvres de Marseille qui revendiquent la sécurité, l'égalité, il a demandé la justice et le respect à Emmanuel Macron au début de ce mois, une grande sœur d'Amine est militaire, en poste au Mali, il est des familles qui servent et ne fuient pas...
Sur le site de Télérama un autre fils du peuple, lui devenu transfuge, qui en grandissant écrivain s'est retrouvé dit-il colonisé soumis à la bourgeoisie qui l'applaudissait, raconte sa métamorphose et sa honte dans son nouveau livre, "Changer:méthode", qui parait aujourd'hui, Edouard Louis qui en finit avec Eddy Bellegueule dit l'impossibilité du retour dans ce qu'il fut, dans le village de l'enfance... Il veut venger sa race désormais, la race est ici un concept social, Edouard Louis Léa sera votre invité demain, on peut le lire aujourd'hui avant de l'entendre. E
On parle enfin de musiques...
Qui pour deux tribunes sur le site du Monde et celui de So foot disent un arrachement, au Parc des princes le morceau "Who said I would" de Phil Collins n'accompagne plus l'entrée des joueurs du PSG sur le terrain, ainsi dit le marketing du club, et on lit sous deux plumes progressistes Nicolas Ksiss et Jerome Latta comment le conservatisme, les traditions, ont ce qui reste au peuple, en football ou ailleurs...
Sur le site de l'Equipe allez lire une enquête internet jouissive et transclasssiste qui raconte comment le bon vieux survêtement de nos cours de gym, est devenu fashionable chez nos footballeurs branchés et au-delà a conquis même la prêtresse de la mode Ana Winthour... L'Est républicain nous raconte Slow up, une gigantesque et lente fête où la Franche-comté rurale a célébré la bouffe les paysages et la lenteur, résistance... L'Yonne républicaine raconte le si joli village de Neuvy Sautour qui s'arcboute contre la construction d'un poulailler trop gros. Sud-Ouest raconte le gentil village près de Bordeaux de Saint-Vincent de Paul, qui accueille avec joie l'installation d'une usine de sacs à main de luxe de la maison Hermès, le luxe français va fort, mais les villageois apprécient moins l'arrivée d'un campement de gens du voyage près de la maroquinerie... Le réel, ça cogne.
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