"C'est la musique que j'aime, j'étais pianiste." Des femmes ralentissent la fuite de leur mémoire, Sud-Ouest.

France Inter
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Pour la journée mondiale d'Alzheimer, Elie Semoun se souvient de son père, le Parisien. Le Monde raconte la folie des pseudos Instagram cotés, qui se rachètent des milliers de dollars, ou s'extorquent dans le chantage. Des familles du Doubs pensent aux enfants du Népal, l'Est républicain.

On parle d'un rire...

Qui était celui du comédien Elie Semoun quand son amie Muriel Robin lui racontait la maladie de sa mère, atteinte d’Alzheimer, et qui dans sa maladie délirait doucement et disait n'importe quoi, ce n'étaient que des choses drôles encore, et il riait encore Elie Semoun quand son propre père rencontra cette folie douce du début de la fin, son papa disait,  « Un monsieur prend ma voiture, roule toute la nuit et vient la redéposer au petit matin", on s'amusait, puis un jour on ne s'est plus amusé. Elie Semoun est dans le Parisien en cette journée mondiale d’Alzheimer, il a réalisé un documentaire sur la vie et sur la fin de son père dont les beaux yeux parfois se perdaient de larmes quand soudain lucide, il comprenait son état... C'est un classique du journalisme de passer par une célébrité pour raconter ce qui nous arrive à tous, Elie Semoun sait qu'en parlant de son père et de sa famille, il parle de toutes les familles...

Ainsi celles que raconte le Journal du Centre, qui se regroupent autour de l'Ehpad Boudard à Clamecy qui a organisé un accueil de jour, pour les malades que les familles veulent garder, on boit un café, on regarde de vieux films à la télé, sans l'Ehpad Isabelle qui a 69 ans n'aurait pas pu tenir, elle qui retraitée s'occupe de sa mère qui a 95 ans, dont le cerveau ne se connecte plus bien, qui sait pourtant que quelque chose ne va pas...  « Il faut voir la démence sous un angle positif », dit au Populaire du centre un médecin que comprendront les familles - il est inutile de brutaliser pour la ramener dans notre logique une personne qu’Alzheimer a placé dans une bulle, il faut l'accompagner. 

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Dans Sud-Ouest on nous raconte la lutte patiente qu'un Ehpad de Talence mène pour ralentir la fuite de la mémoire :  un groupe de femmes remue méninges et mains en composant une salade de fruits, d'autres visitent par un casque de réalité virtuelle la foret amazonienne, d'autres entrainent leur orthographe ou font du calcul mental. Quand on demande à Juliette d'épeler le mot « fourmi » elle hausse les épaules. « C'est un jeu cela, je cherche à comprendre, moi c'est la musique que j'aime,j'étais pianiste, Schuman, Albéniz, mais je n'ai plus de partition. » Juliette était prof de français latin et grec, elle se souvient encore d'elle-même, on entend dans l'Ehpad Joe Dassin qui chante « l'été indien »...  

On parle aussi de chantage...

Et d'une folie qui a pris des êtres humains, qui sur internet veulent s'accaparer des objets virtuels, ou simplement des pseudonymes Instagram qui feront d'eux des gens influents, cotés dans la virtualité...  Sur un forum nommé OGUsers, nous raconte Le Monde, on achète des artefacts pour le jeu Fortnite mais aussi des pseudonymes qui ont une valeur parce qu'ils sont rares, parce qu'ils comportent peu de lettres, parce qu'ils portent le nom d'un personnage ou d'une marque célèbre... Ah, être  @cocacola ! Les enchères peuvent monter jusqu'à des milliers de dollars... 

Mais parfois, ce ne sont pas des enchères, juste du racket... Et le Monde raconte comment un internaute français, Romain, dont le pseudonyme Instagram est jugé intéressant, a été menacé, harcelé par un autre internaute, un américain, qui l'avait averti, il le poursuivrait jusqu'à ce qu'il lui cède son pseudo, Il  essayait de pirater ses comptes, il commandait en se faisant passer pour lui des repas sur des plateformes de restaurations, il  a fini par publier en son nom un message sur un forum où il annonçait qu'il allait tuer sa femme et se suicider... La police a débarqué chez Romain...

Dans la Provence vous lirez sur deux âges comment un autre délire a saisi des jeunes gens et aurait pu les conduire au crime... S'ouvre aujourd'hui le procès du groupe OAS, baptisé en référence à l'organisation terroriste pied-noir de la guerre d’Algérie... Ce groupe voulait commettre des meurtres, des attentats, pour faire basculer la France dans la guerre civile et à l'ultra-droite... Jean-Luc Mélenchon et Christophe Castaner furent visés. Les apprentis terroristes étaient sans prudence ni subtilité on a retrouvé des affichettes qui disaient ceci,  « rebeus blacks racailles migrants djihadistes, toi aussi tu rêves de tous les tuer rejoins nous », « on recrute des chasseurs d'arabes »…  Leur leader Logan Nisin s'était promené au Front national et à l'Action française, il admirait le norvégien Breivik qui en 2011 avait tué 77 personnes pour lutter disait-il contre l'invasion musulmane... Logan Nisin croyait au grand remplacement de notre peuple par les immigrés... 

Il n'est pas le seul à y croire, et même des gens cultivés. Le site Arrêt sur images dissèque le dernier numéro du mensuel Causeur qui a mis à sa une des bébés noirs et métis sous ce titre chatoyant, "Souriez, vous êtes grand -remplacés", c'est depuis quelques jours une polémique de réseau sociaux, peut-être un peu plus que cela...

Mediapart raconte c'est un angle malin, la tristesse du journal Bild Zeitung, référent de la droite dure populiste en Allemagne, qui se sent malheureux car dans la campagne électorale on parle covid, chômage et climat, plus que de crimes et de migrants... Mais Bild aura été malheureux tout au long des années Merkel, cette conservatrice à laquelle Libération, rend hommage, pas tant en évoquant son bilan que dans une page hypnotisante, une mosaïque  de 80 photos de « Muti Merkel » telle que l'éternité la gardera, dans on uniforme pantalon tailleur veste, couleurs beige rouge passé rose crème vert ocre jaune, tons doux et apaisant,  qui disent cette femme dont la mission, je cite consistait « à servir le peuple allemand, pas à faire un défilé de mode », et qui pourtant aura pour toujours imprimé notre imaginaire... 

On parle enfin d'un jeune homme...

Agé de dix-huit ans, beau encore comme un enfant dans la chanson de Dalida et sa bouille ébouriffée fait la une de l'Est républicain, mais cet enfant a du devenir fort comme un homme quand sa maman est morte en avril dernier d'un ; elle s'appelait Karine et lui Gabin, a repris l'ouvrage qu'elle avait laissé. Karine venait d'inaugurer un espace de télétravail, de co-working, il en pousse en France comme des champignons... Gabin a porté le rêve de Karine, il a rencontré banquier et comptable, l'espace K comme Karine ouvre début octobre, Gabin pose près du portrait de sa mère, li dit au journaliste, « vous me trouvez bien jeune »... Non... 

Je lis dans le bien public qu'à Chenove on sert des petits déjeuners gratuits aux enfants des écoles. Je lis dans l’Est républicain, que samedi prochain à Héricourt on organise un vide maison dont les bénéfices iront aux enfants du Népal,  dont la pauvreté a ému une famille du Doubs qui les a rencontrés lors d'un périple à vélo.  Il est des français formidables, on ne l'ignorait pas. 

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