La procureure Klein-Donati quitte Bobigny et confie à Libération le regret d'un chien consolateur.

France Inter
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Philosophie magazine nous rappelle la fragilité éternelle des hommes, on lit l'Afghanistan dans le Monde ou le Liban dans la Provence lesté de lumière. Des milliardaires et des chercheurs en génétique veulent nous faire vivre pluri-centenaires, les Echos.

On parle d'un chien...   

Un chien qui ferait du bien aux habitants de la Seine-Saint-Denis victimes de la délinquance, un chien d'assistance judiciaire dont la présence auprès des enquêteurs serait un réconfort pour les personnes agressées. Ils existent ces chiens en Belgique et aux Amériques, mais pas dans le 9-3, et ce jour où elle quitte son poste de Procureure à Bobigny, c'est le regret que confie Fabienne Klein-Donati à Libération, dans un portrait touchant d'une magistrate qui aura incarné autorité et parole dans un département pauvre et criminogène: elle n'a pas créé un chenil dans sa juridiction... Ce regret canin donne au papier de Libé une vérité modeste... On ne vainc pas délinquance en Seine-Saint-Denis, on la contient, on pourrait y passer une vie, et dans cette vie la consolation n'est pas rien. Elle même, la magistrate Klein-Donati, elle en a tant vu, chez elle se protège, elle ne regarde que des films qui se terminent bien, elle avait un chien aussi, il est mort,  il s'appelait Booba, comme le rappeur...  

Et nous voilà confrontés aux fragilités des hommes que l'on blesse; dans nos actualités, il s'agit souvent de délinquance et d'autorité de l'Etat qui nous manque. 

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Le Parisien donne un avant-goût du plan à plusieurs milliards d'euros qu'Emmanuel Macron va présenter à Marseille, il faudra plus d'un milliard pour réhabiliter les écoles, lis-je dans la Provence... 

Le Figaro raconte Mayotte devenus un chaudron de violence, de bidonville, d'immigration clandestine venues des Comores voisines, d'exaspération, et de fuite, car des Mahorais quittent leur territoire pour la métropole...   

Mais l'on n'est pas fragile qu'en France et au Liban aussi, des jeunes gens veulent fuir un pays dévasté de chaos et de pénurie, eux qui voulaient faire la révolution rêvent d'un autre passeport, vous lisez cela dans la Provence, le journal de Marseille, qui fait sa Une et son ouverture sur une terre plus fragile et plus blessée. 

En Afghanistan que les Américains ont évacué, des esprits libres, passent dans la clandestinité faute d'avoir pu être évacués, le site du Monde raconte leurs cœurs qui brulent de tristesse devant leur monde anéanti, un jour ils seront forts et pourront "résister aux abrutis", ainsi une féministe désigne les talibans, mais pour l'instant il faut vivre... Dans Libération aussi vous lisez ces Afghans prisonniers de leur pays où la vie s'est arrêté, et d'autres, qui ont pu partir et se reposent chez nous, ils sont des artistes des lettrés, qui racontent la perte de leur pays dont ils portent les mots la musique et l'âme... Ils sont fragiles et splendides aussi...  

La fragilité de l'homme, c'est le sujet de Philosophie magazine ce mois de rentrée, qui bat le rappel de Sénèque, de Pline l'ancien, de Blaise Pascal et tant d'autres, pour nous dire l'éternité de cette fragilité et de nos survies pourtant.  "Nul autre que l'homme parmi tant d'animaux n'est condamné aux larmes dès le premier jour de sa vie", "qu'est ce que l'homme, corps débile et frêle, vase fragile et sans consistance, il ne faut qu'une secousse pour te briser", "une goutte d'eau suffit pour le tuer, mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, pace qu'il sait qu'il meurt, toute notre dignité consiste en la pensée"...  

On peut lire le Liban l'Afghanistan ou Bobigny lestés de cette philosophie.   

On parle aussi de la nature...   

Qui joue son rôle dans nos tragédies et selon le journal écolo en ligne Reporterre, qui cite CBS News, le réchauffement climatique aurait pris sa part dans le retour des Talibans, des paysans assommés par les sècheresses et les inondations auraient quitté les champs et rejoint l'armée islamiste. Tout se tient-il?   

Usbek et Rica, en ligne aussi, nous dit le projet d'un vieux biologiste, Francis Hallé, qui veut voir planter en France une forêt primaire, une forêt qui grandirait sans que l'homme intervienne, nous n'en avons plus tant nous avons lissé la nature...Ce serait un projet sur dix siècles, Hallé en fait un livre aux éditions actes sud, qui sort, mais savons-nous penser si loin? 

Je lis dans le Populaire du Centre que le département de la Creuse est une terre promise des collapsologues, ces êtres humains persuadés de notre effondrement imminent, et qui voient au coeur de la France le lieu de leur survie. Nous y sommes déjà?    

A la Une de la Marseillaise, un fragile main d'homme porte une fragile chauve-souris, cette image ouvre un dossier sur la biodiversité, dont Marseille sera la capitale à la fin de la semaine -et que l'autre journal de Marseille se consacre à la planète dit, décidément, la force de cette ville blessée.  

La Croix raconte comment la vie, persiste dans les conditions les plus extrêmes, des gaz sous-marins acides et brulants, une mine d'or où l'uranium qui se décompose nourrit une bactérie, et même le vide spatial -les créatures extrêmophiles sont des bactéries, des champignons, mais aussi de vrais animaux, pluricellulaires, moins fragiles que nous...

  Et on parle enfin de notre corps...   

Que des chercheurs veulent fortifier au-delà de la nature!  Dans le Figaro une entreprise de technologie médicale, prépare une colle capable de réparer les tissus humain, et mieux encore, dans les Echos, on lit que des magnats du numérique investissent des milliards dais des recherches génétiques pour repousser la mort. En Californie, on a multiplié par cinq la durée de vie d'un ver de laboratoire en bidouillant une enzyme,  cela nous amènerait à 400, 500 ans, resterions nous fragiles même dans la toute-puissance?  

Allons. La Charente libre nous dit comment modestement des sex-chops d'Angoulême ont aidé des corps à résister dans le plaisir aux affres du confinement. Sud-Ouest nous célèbre heureusement le poète du vin Raoul Ponchon, "quand mon verre est vide je le plains, quand mon verre est plein je le vide", on va philosopher sur le vin et la langue ce week-end à Saint-Emilion... 

L'Equipe nous dit qu'un gaillard au corps solide, le sud-africain Kolbe, inquiète le rugby français, car il a été transféré avant la fin de son contrat, de Toulouse à Toulon où on le paye en millionnaire, et le rugby redoute son inéluctable évolution vers les mœurs d'un autre ballon:  on lit dans les Echos le marché des transferts de footballeurs a drainé 50 milliards de dollars en dix ans: le prix de l'éternité?

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