l'huma reprend le combat, les législatives c'est parti, le nouveau président on ne sait pas tout, sauf qu'il aura une nouvelle com
La revue de presse, bonjour Hélène Jouan
La présidentielle, on est déjà dans « l’après » pour preuve…
Pour preuve la Une de L’Humanité, guerrière: « la première cible du président Macron, c’est vous ! » Point d’exclamation, et photo montage à l’appui avec un code du travail criblé de balles et poignardé
« Vous avez détesté le dispositif El Khomri ? » prévient Jean Emmanuel Ducoin dans son édito, « vous allez honnir ce que prépare l’élu de la finance, l’inversion généralisée de la hiérarchie des normes, la priorité absolue laissée à la négociation par entreprise etc. Le futur hôte de l’Elysée compte aller beaucoup plus loin dans la casse. Et très vite» dit-il. Bref, l’Huma en guerre, qui appelle à élire un maximum de députés de résistance contre ce monarque de 39 ans et « sa loi El Khomri XXL »comme il l’appelle afin de contrer la régression sociale. Mais quels députés, sous quelle étiquette ? France Insoumise ou parti communiste ? L’Humanité a des pudeurs de gazelle pour ne pas évoquer l’embrouillamini entre les 2 partis dans son édition de ce matin.
Le coup d’envoi des législatives qu’on retrouve dans toute la presse ce matin
Avec cette Une de Libération, dont chacun appréciera ou pas, l’élégance : « Un grand coup dans les partis ». Parti, sans E, vous l’aurez compris, pour dire le déchirement du parti socialiste comme de Les Républicains après l’élection d’Emmanuel Macron. « Droite et gauche classiques pourraient bien se retrouver au balcon de l’histoire politique explique Laurent JOffrin, avec un axe droite gauche supplanté par la division ouverture/fermeture, Europe/nation, ou même par l’affrontement entre ceux d’en haut et ceux d’en bas »
Sud-ouest décrit le « Palais bourbon façon puzzle », et série les questions qui se posent au coup d’envoi de ces législatives où l’on se retrouve en présence de 4 forces politiques grosso modo égales. « En marche… arrière, accélérée ou ralentie ? se demande le journal. Normalement, l’une des règles de la 5ème veut que le président élu s’appuie sur une majorité donnée par des électeurs cohérents, mais cette fois, Macron a dynamité les codes. Du coup, comment les français vont-ils appréhender ce nouveau champ politique totalement inconnu ? Vont ils faire confiance à des candidats novices, ces « candidats internet » face à ceux qui sont déjà bien implantés, Mystère…
Autres inconnues : le grand écart des ex grands partis de gouvernement. Si un juppéiste, au hasard le maire du Havre Edouard Philippe devait être nommé à Matignon, cela parachèverait l’implosion des républicains, quant au ps, il est entré en « cohabitation avec lui-même » comme disait joliment le Monde hier, enfin, la cohabitation c’était avant les déclarations de Manuel Valls ce matin, on a peut-être fait un pas de plus vers l’explosion. Jean-Luc Mélenchon rêve lui de transformer ses 7 millions d’électeurs du premier tour de la présidentielle en autant de voix pour des députés, et se placer en premier des opposants. Mais son intransigeance vis-à-vis du parti communiste pourrait coûter cher à ses candidats. Reste l’inconnue Fn : il s’est renforcé dans ses bastions ruraux, la candidate est même arrivée en tête dimanche dans 45 circonscriptions et a obtenu plus de 45% dans 66 autres, mais il pourrait être piégé par le scrutin uninominal à 2 tours.
Un front national qui connait des lendemains de second tour, difficiles…
« Au Fn, l’heure des règlements de compte » nous raconte Dominique ALbertini dans Libération ce matin. « Ce sont des mots que l’on n’avait jamais entendus au front national, des mots durs, désabusés dont Marine le Pen est la cible. Le soir de sa défaite, elle esquissait quelques pas de danse, mais ses soutiens les plus proches ont encore le débat de l’entre-deux tours en travers de la gorge, « on s’est sentis trahis » accuse un jeune frontiste. « On a découvert qu’elle n’a pas seulement un problème de ligne, mais de mentalité, elle n’est pas capable de se contraindre au nom d’impératifs politiques ». Résultat, les dagues sont sorties. C’est d’abord l’entourage de Marine le Pen qui est visé, Florian Philippot et le beau-frère de la candidate Philippe Olivier. C’est la ligne politique choisie qui est dénoncée, le ni droite ni gauche, quand l’étude du report de voix prouve que c’est au peuple de droite qu’il faut s’adresser. C’est le fonctionnement du parti qui est montré du doigt, trop centralisé, trop sclérosé. Mais en définitive c’est elle qui est dans le viseur et c’est nouveau: un vieux compagnon de route du fn ose même écrire hier sur son blog, « elle peut sans doute se maintenir, mais ce serait un cycle pour rien. Un cycle où ni les cadres, ni les militants, ni les électeurs ne croiront plus la victoire possible ». Un élu va plus loin « l’élection d’un type de 39 ans rend tout le monde vieux. Sauf Marion Maréchal le Pen, elle est pour l’union des droites et n’est impliquée elle, dans aucune affaire judiciaire ». Marion Maréchal le Pen, tentée par un retrait précoce de la vie politique, qui reste à convaincre de se sacrifier au nom de l’intérêt supérieur de la cause frontiste » conclut Albertini. Reste aussi à convaincre Marine le Pen de passer la main, mais au moins, on reste en famille au front national
On termine avec « le jour d’après » pour le président
Pour les 2, même ! François Hollande qui l’est encore jusqu’au 14 mai. Alors « de quoi seront faits les premiers jours du reste de sa vie politique » se demande Libération, d’un engagement semble t il dans le combat des législatives justement, « il veut préserver le ps, éviter qu’il ne disparaisse » parait il, il pourrait même aller soutenir certains candidats sur le terrain après son départ de l’élysée. D’ici là, un problème plus urgent se pose à lui, confié par son ami jean pierre Jouyet à Paris mAtch « mais où va-t-il dormir ? il n’a même pas de logement ! » s’alarme le secrétaire général de l’Elysée
Paris-Match qui propose dès ce matin un numéro qui se veut collector du nouveau président cette fois. « L’espoir a gagné » titre l’hebdo. Si par hasard vous avez raté Un épisode de la vie d’Emmanuel Macron, c’est pour vous, 60 pages de photos et de témoignages dithyrambiques : du bébé bouclé « qui fait chavirer les grandes personnes » au « petit prince chez les jésuites », les légendes ne sont pas de moi, à MAcron à l’Ena, au Nigéria, chez Rotschild, dans un drame shakespearien avec Hollande, dans son face à face avec le « fougueux catalan » Valls, moins fougueux depuis ce matin, Macron et Brigitte bien sûr, MAcron et son clan au soir de la victoire…vous saurez tout, j’ai même failli oublier vous parler de sa grand-mère, Manette dont personne en France ne peut plus ignorer qu’elle lui faisait écouter du Chopin en récitant Racine.
Un président qui succède à l’autre, mais qui aura au minimum, une communication très différente nous raconte l’Opinion ce matin, nathalie segaunes qui explique en quoi la cérémonie au Louvre dimanche soir a marqué la volonté d’inventer une nouvelle écriture médiatique. « on va revenir à une grammaire plus économe, plus substantielle lui explique un de ses conseillers, ce sera la fin de la com du micro tendu. Finis donc les petits apartés du président devant les caméras de bfm en marge d’un déplacement. Le président devrait parait-il revenir à une forme de « retrait médiatique », économie de la parole « pour redonner du sens à tout cela » promet le même. On n’a ni les candidats, ni le nom du premier ministre, ni toutes les réponses sur la méthode sociale du président, ordonnances ou pas, mais au moins déjà la promesse de redonner « du sens à tout cela ».
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