La ville de Limoges tatouée sur le bras de Romane Bohringer, le Populaire du Centre (et autres fidélités)

France Inter
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Le souvenir des Tommies de 14 près du parcours de Gand-Wevelgem, la Voix du Nord. L’amour d’Emmanuel Macron pour le château de Villers-Cotterêts, le Monde « Vous prenez votre kalachnikov, vous me regardez, vous dites pardon et vous tirez ! » : dans Mediapart, les souvenirs de détention de Sophie Pétronin.

On parle d'un tatouage...

Qui sur l'avant-bras de la comédienne Romane Bohringer témoigne d'une fidélité à une ville trop souvent négligée, LIMOGES est gravée dans la peau de Romane qui le dit au Populaire du Centre, au moment où elle joue au théâtre de l'Union "L'Occupation" de l'écrivaine Annie Ernaux, l'histoire d'une femme qui descend aux enfers de la jalousie... Romane Bohringer envoie à Ernaux une carte postale des villes où elle joue ses mots qui lui ont percé le cœur, donc cette fois-ci de Limoges où elle a souvent joué dans cette villeoù elle s'est retrouvée dans le travail du metteur en scène Pierre Pradinas, Limoges donc où elle est si souvent venue que ses enfants ont fait ses premiers pas ici...

Limoges donc qui est le nom de la fidélité ce matin, et ce n'est pas du luxe quand dans cette vieille cité flotte le regret d'être abandonnée, je lis dans le même Populaire du centre que la ville s'éloigne de la capitale, on a perdu une demi-heure sur le trajet en train paris Limoges en un demi-siècle, 2h50 en 1971 contre 3h19 aujourd'hui, et l'on entretient le culte du train mythique le Capitole que les rames actuelles, nommés POLT n'ont jamais égalé.

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Et nous voilà donc partagés entre la nostalgie et la fidélité, et je lis dans la presse des histoires d'irréductibles.

Dans la Voix du Nord voici trois fondus dont un historien, Joel Lindeboom, qui sont montés hier sur une colline belge à Comines-Warneton pour agiter des drapeaux britanniques au passage de la course cycliste Gand Wevelgem... Car cette colline fut un haut lieu de la première guerre mondiale, le chateau Breuvart, où des soldats britanniques humecté du cognac Hennessy trouvé dans les caves, observaient le déplopiement des troupes allemandes, avant d'être bombardés... il fallait bien alors contourner les consignes de prudence liée au Covid 19 pour le rappeler. 

Dans Nice-Matin, je vois les habitants du hameau de Boréon au-dessus de Saint-Martin Vésubie, qui refusent d'être évacués, ils s'accrochent à leur bout de terre dévasté par la tempête, coupé du monde, on a menacé d'aller les chercher avec gendarmes et menottes, eux s'entraident et se réclament des vertus obstinées des montagnards... 

Dans la Montagne enfin, je vois des femmes qui tiennent elles sont championnes de rugby à l'ASM Romagnat et dénoncent les injures sexistes et homophobes subies depuis des années... La dernière fois, c'était début octobre, quand le club a annoncé qu'il était touché par l'épidémie de Covid, 17 joueuses contaminées... Forcément, si elles s'étaient contaminées c'était par proximité sexuelle... Mais cette imbécilité est contagieuse,  "Une partenaire a reçu des appels de la part de proches pour lui demander ce qui se passait dans les vestiaires » dit la capitaine Caroline Thomas qui est allé voir la police pour que les mômes du XV échappent enfin à cette laideur subie depuis le lycée, "ah tu fais du rugby, tu seras lesbienne". Abrutis. Pardon. 

On parle aussi de l'amour des vieilles pierres...

Mais quelles pierres et quel amour, et quelle nostalgie active, celle d'Emmanuel Macron pour le château de Villers-Cotterêts que raconte le Monde; Villers-Cotterêts dans l'Aisne, c'est un château érigé par François 1er, où sous Louis XIV on joua le Tartuffe de Molière ,mais au qui au fil des années était devenu une caserne puis un dépôt de mendicité , puis une maison de retraite pour nécessiteux... En mars 2017, sur le chemin de sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron visitait Villers-Cotterêts qu'un promoteur voulait transformer en hôtel casino, Brigitte Macron a levé les yeux au ciel, Emmanuel Macron a dit "on ne peut pas laisser faire", et c'est ainsi qu'est né le GRAND PROJET patrimonial du quinquennat le seul, faire du Petit Chambord une Cité de la langue française, puisque c'est à Villers-Cotterêts que  fut  signée l’ordonnance faisant du français la langue obligée de l'administration... La cité sera inaugurée juste avant la présidentielle de 2022.. 

Pendant ce temps, le Figaro nous décrit les affres de Versailles dépeuplé par le Covid.

Pendant ce temps, la Charente libre nous dit qu’à Roullet Saint Estèphe près d'Angoulême, la municipalité se demande que faire d'un grand bâtiment à l'abandon depuis 50 ans, 41 rue Nationale, une lèpre monumentale  au milieu du bourg et qui devient gênante, la propriétaire putative se nomme  Jeanne Chommaux, elle  habiterait Saint-Cyprien, au sud de Perpignan, nous entend-elle, elle ne répond pas au courrier, elle aurait 100 ans, put-elle nous entendre, est-elle seulement en vie... Ca ne vaut pas Villers-Cotterêts, mais c'est un souci... 

On parle enfin de précautions...

Car les journaux témoignent que l'on nous garde de tant de dangers.

Les Echos racontent deux missions spatiales, l'une américaine et l'autre européenne en 2024, qui vont tester notre capacité à déver de leurs routes des astéroïdes susceptibles de percuter la terre, aucun astéroïde connu n'est susceptible de nous dans un avenir prévisible (un siècle en gros), mais on ne sait jamais. 

Plus près de nous mon Dieu,   Vosges matin sur son site internet nous dit tout des risques de la cueillette des champignons. Le Dauphiné libéré, lui, m'avertit contre les feux de cheminées et me parle aussi d'une route de montagne, la RD12 à la sortie d’Entremont, qu'un paravalanche prive de la lumière du jour, c'est ennuyeux pour les vélos, mais on a mis en place un système d'éclairage au sol, des réflecteurs, système écolo et unique au monde, le Tour de France y est passé en septembre...

Et puis, on lit dans dans Mediapart une femme revenue à nous...  Sophie Petronin, l'otage française juste libérée du mali. Elle raconté au président Macron les conditions de sa détention, et ce qu'elle raconté, lis-je, a pu glacer le chef de l’Etat... Elle a narré la fin probable de l'otage suisse Beatrice Stockli, qui était entrée en conflit avec ses geôliers et qui fut emmenée derrière une dune,. Il  y a eu « un coup de feu. Personne n’en a plus reparlé et nous avons changé de campement. » 

Elle raconte aussi, dans Mediapart, la violence et l'accoutumance à la fois à la détention, et l'on est loin des clichés et des embarras de ces jours derniers. 

Sophie Petronin dit ceci. « J’avais deux options, l’acceptation de ma situation d’otage, qui allait être longue, ou le combat. J’ai choisi de me faciliter la vie. » Elle inscrit sa conversion à l'islam dans cette décision, « même si j’avais embrassé la religion bien avant, lorsque j’ai adopté ma fille à Gao, née de parents musulmans » Elle raconte aussi qu'un jour, elle s'était révoltée contre ses ravisseurs. 

« Si vous voulez donner une leçon à la France, prenez votre kalachnikov, vous me regardez, vous dites pardon et vous tirez ! Moi, j’en ai marre de tout ça. »

« Wallaye Sophie, tu sais qu’on ne peut pas faire ça », lui répondent les djihadistes.

Elle est en Suisse, Sophie Pétronin, et  parmi nous. 

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