Le Brésil se cherche un chef

France Inter
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C'est aujourd'hui le début de la campagne présidentielle dans le pays et Libération nous interpelle sur la possible victoire d'un homme à poigne, ancien militaire, populiste d'extrême droite : Jair Bolsonaro.

L'élection aura lieu en octobre mais l'homme au parcours inquiétant pointe déjà en 2ème position dans les sondages quadruplant son score en moins de 2 ans.

Pour l'instant c'est son principal rival Lula qui est en tête dans les enquêtes d'opinion, mais l'ancien président purge une peine de 12 ans de prison et personne ne sait encore s'il pourra se présenter. 

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Député de Rio depuis 1991, Jair Bolsonaro était jusqu'à peu considéré comme un obscur parlementaire mais il tire profit nous dit Libération d'un contexte politique et social extrêmement tendu.

Ces dernières années, Bolsonaro a construit sa carrière sur les réseaux sociaux en partant notamment à l'assaut de sa base évangélique.

Converti depuis peu, il multiplie les provocations racistes, sexistes ou homophobes. On pense bien sûr à Donald Trump mais la comparaison s'arrête là, il faut plutôt chercher du côté des Philippines et du président Duterte pour comprendre le personnage explique Chantal Rayes l'auteure de l'article.

Face à l'insécurité qui explose au Brésil, Bolsonaro, nostalgique de la junte militaire, défend la facilitation du port d'armes et justifie les exécutions sommaires par cette formule laconique : "Un policier qui ne tue pas n'est pas un policier".

L'homme est par ailleurs particulièrement incompétent en économie et devrait en cas de victoire déléguer ce secteur à son colistier. Ultra libéral convaincu. "La perte de confiance dans la démocratie favorise toujours l'idée d'un homme providentiel" regrette Renato Janine Ribeiro ancien ministre de l'ex-présidente Dilma Roussef. Le scrutin est d'ores et déjà, l'élection la plus imprévisible depuis le départ des généraux en 1985.

Les patrons du CAC 40 mis à l'index.

47 milliards d'Euros de bénéfices, 15 000 emplois menacés ou supprimés.

Le journal l'Humanité a compilé les gains d'un côté et les suppressions de postes de l'autre des grandes entreprises pour les 6 premiers mois de l'année. Et en tire cette conclusion imparable.

"Toujours plus de profit, toujours moins d'embauches."

Un tiers de ces sociétés bénéficiaires toutes françaises donc vont ou ont procédé à des coupes sombres dans leurs effectifs.

BNP Paribas, 5000 emplois, Engie, 2500. Peugeot de son côté supprime 2200 postes malgré des profits en forte hausse : + 18 %

La société générale ? 2135 postes en moins : 11 % de bénéfice.

Michelin ? 917 millions d'euros de recettes en plus mais 1500 postes détruits. "De plus en plus d'entreprises brouillent les pistes en jouant la carte de la transformation permanente nous dit un expert d'un cabinet spécialisé cité par le journal. Via des vente de filiales, des départs forcés ou les ruptures conventionnelles collectives mises en place par le gouvernement".

Un nouveau PDG pour Air France- KLM.

Cette fois c'est sûr ou presque nous disent Les Echos, et n'en déplaise aux syndicats, c'est bien le Canadien Benjamin Smith qui devrait prendre la tête du groupe Franco-Néerlandais. Sa nomination pourrait intervenir cet après-midi. Cela fait maintenant plus de 3 mois que l'ancien PDG Jean-Marc Janaillac a démissionné après avoir perdu  un référendum interne et le nouveau directeur général de la compagnie devra en priorité apaiser les tensions sociales qui traversent l'entreprise. 

Les grèves du printemps ont coûté plus de 335 millions d’euros à Air France, et les salariés réclament toujours une augmentation de salaires de 5,1 %, sans quoi un nouveau mouvement de quinze jours pourrait intervenir le mois prochain.

C'est la première fois qu'un dirigeant étranger se voit confier les commandes de la compagnie Française.

La rémunération de Benjamin Smith elle pourrait s'élever à plus de 3 millions d’euros par an. Soit trois fois plus que celle de l’ancien PDG.

La descente aux enfers d'un ancien boss du peloton. 

Le quotidien sportif l'Equipe consacre 4 pages à Yan Ulrich.

L'ex vainqueur du tour de France a été interné dans un hôpital psychiatrique après un nouvel accès de violence sur fond d'alcool et de drogues. Depuis sa victoire en 1997, l'ex champion allemand défraie la chronique judiciaire et multiplie les incartades.

"Ces dernières semaines confient des proches, il passait son temps aviné devant sa télévision avec un fusil à air comprimé tirant en direction de son écran plasma à chaque fois qu'il reconnaissait quelqu'un sur les images."

L'histoire de Yan Ulrich est celle d'un crack du cyclisme, champion olympique adulé en Allemagne, comme le sont des icônes comme Franz Beckenbauer ou Mickael Schumacher.

Mais l'ancien maillot jaune s'est dopé et malgré des aveux publics, son pays ne lui pardonnera jamais. Ulrich à la dérive  c'est aussi le symbole d'une génération maudite. 

"Dans les années 90, ce sont les médecins qui dirigeaient le cyclisme nous rappelle Jean Luc Gatelier.

EPO, anabolisants, cocaïne,  transfusion sanguine, les coureurs n'étaient plus des êtres humains mais des créatures à la merci des docteurs et autres managers sans scrupules.

Cela n'excuse pas les actes du sportif allemand qui est accusé aujourd'hui d'avoir voulu étrangler une call girl.

Pas d'excuses mais des éléments de compréhension sur une période noire. Les cyclistes de grand talent qui à l'époque ont sombré, leur carrière terminée, se comptent par dizaines.

Certains en sont morts comme Marco Pantani bien sûr mais aussi José Maria Jimenez, Franck Van Den Brouck ou encore le Français Philippe Gaumont.

Jan Ulrich lui a reçu un message d'un autre ancien coureur dopé.

Un illustre tricheur qu'il détestait d'ailleurs : Lance Armstrong

"Il a toujours été l'athlète nous dit l'Américain, le rival qui m'effrayait le plus". Comme nous le dit l'Equipe : "Certains hommages ont tout du baiser de la mort."

Enfin quand l'homme tente de dompter l'océan, ça se passe au Japon. Un reportage à lire dans Télérama.

Traumatisé par le Tsunami de 2011 qui a fait plus de 22 000 morts, cela fait des années que le pays a entrepris de construire sur le littoral une muraille de 450 km de béton. 

Un immense chantier de 12 milliards de dollars qui coure jusqu'en 2020.

Peu après la catastrophe, les habitants, sidérés, ont accepté majoritairement la construction du mur mais aujourd'hui nombre d'entre eux regrettent leur décision. "Après le tremblement de terre raconte Sato Kazuya un ostréiculteur, on était tous sous le choc, pendant les réunions on nous a montré des plans de haut mais on ne se rendait compte de rien."

C'est que la construction fait parfois près de 15 m de hauteur.

Un cultivateur explique 

" Ce mur est trop imposant, avant je pouvais distinguer l'Amérique. Maintenant je ne vois même plus la mer."

"Ces interminables remparts qui ressemblent à des murs de prisons ou de cimetière ont un côté angoissant confirme la journaliste Juliette Bénabent.  

Cette région escarpée au Nord de Fukushima a pourtant l'habitude des tsunamis.

"Après chaque raz de marée en 1896, 1933, 1960, on a construit des digues en vain." confie notre vieux cultivateur 

Aujourd'hui on pose des murs de 15 m mais les vagues en 2011 faisait plus de 20m de hauteur alors à quoi bon."

Cette défiance des habitants face à une infrastructure censée les protéger s'explique par le rapport très particulier qu'on les Japonais avec cet élément.

"La mer est indissociable de l'identité et de la civilisations japonaises nous dit le photographe Tadashi Ono.

En 2000 ans c'est la première fois que nous lui tournons le dos avec autant de force."

"La grande muraille du Japon" où quand l'homme tente d'apprivoiser la nature...

Un récit à lire dans le Télérama de cette semaine.