Le chant du coq et les cloches de l'église, les bruits de la campagne au patrimoine de l'humanité? Le Figaro

France Inter
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L'Est-éclair et Libération Champagne contre la Voix du Nord, on mobilise avant un barrage de football. Le Monde raconte deux jeunesses, celle qui veut sauver la Planète et celle qui veille devant une identité verrouillée. Le Parisien, plein d'espérance, raconte des parcours de migrants comme quand on y croyait.

On parle du chant du coq ce matin...

Que le maire de Gajac en Gironde, veut faire inscrire au patrimoine national, en attendant le patrimoine immatériel de toute l'humanité à l'Unesco, et pas seulement le chant du coq, me dit le Figaro mais aussi les cloches des églises, le meuglement des vaches, les bruits ruraux qui sont une poésie menacée, car le son des villages dérange l'été les citadins vacanciers et l'on se souvient à Bondons en Lozère que des parisiens en villégiature demandèrent qu'on décalât l'angélus qui depuis toujours sonne à 7 heures. Alors, pour sanctuariser la campagne, le maire de Gajac engrange des soutiens, une proposition de loi bientôt... et ce matin le Figaro.

Et cette action patrimoniale s'enrichit du nom de l'élu, Bruno Dionis du Séjour, vieille noblesse de robe, cela engage, et un autre Dionis du Séjour est en Une du petit Bleu, Jean de son prénom, c'est un cousin issus de germains, lui est maire d'Agen et accueille une délégation d'une ville soeur Djébonoua en côte d'Ivoire, à qui l'on a offert des maillots des illustres rugbymen du SUA, hier dans le Petit Bleu, Jean Dionis du séjour se demandait s'il allait solliciter un nouveau mandat. 

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Et entre le chant du coq, une vieille famille, être ou ne pas rester en politique, je reçois ce matin, le message d'un pays inchangé. 

Oh, il n'y a pas que ça, Street press me dit comment des start-ups essaient d'arracher Roubaix à son endormissement, le Monde raconte la détresse de Bouiron, entreprise noble victime des attaques contre l'homéopathie, Marianne me raconte comment Amazon, providence de zones déprimées, exige la confidentialité absolue des élus avec elle négocie, et à Senlis, dans l'Oise, Mme la maire se contorsionne pour ne pas admettre ce que toute le monde sait, qu'Amazon arrive, et 600 camions chaque jour font trembler la route communale qui traverse le village voisin de Chamant, on voudrait retourner sous la couette entendre l'angélus.

Allons, je me réconforte au bal des traditions. Tradition économe du Figaro qui approuve Edouard Philippe, lequel veut faire le ménage dans les commissions multiples et couteuses de l'etat, ces comités Théodule disait de Gaulle... Tradition du football, quand vient le mois de mai qui scelle les destins. Le Courrier picard me dit que les supporters d'Amiens menacé en ligue 1 défileront en cortège avant le match ce soir; l'Est éclair et Libération champagne, d'un côté, en face la Voix du nord, mobilisent pour un match de barrage  de Ligue 2, qui oppose à Troyes l'Estac au RC Lens, serez vous là, supporters demande Libé champagne, la Voix du Nord raconte qu'au collège privé Sainte-Ilde, il faut venir en classe aux couleurs sang et or de ce club dont les amants en route vers l'Aube, débordent les capacités des autocaristes. Mais la Voix du Nord ne fait pas la Une, sur le racing, mais c'est pour la bonne cause, la fête des voisins, cela fait 20 ans que l'on banquète en france à avec « celui qui vit à côté mais est déjà un peu chez nous », si jolie phrase du Berry républicain; il y aura me dit la Voix du Nord 11000 voisinades aujourd'hui entre nord et pas de calais...

Et un dirigeant du football fait la une de l'Equipe...

Et celle du parisien, mais si Nacer Al Khelaifi, président du PSG est ainsi affiché, c'est pour son rôle dans la stratégie sportive de son pays le Qatar, le voilà mis en examen pour corruption supposée, destinée à assurer à l'émirat l'organisation de mondiaux d'athlétismes... 

Nous voilà donc dans l'âpreté. La Croix me jure que l'élection européenne qui vient dimanche est un enjeu mondial, les Echos s'inquiètent du risque populiste, le Monde en kiosque incarne ce risque dans un reportage excellent et européen sur ces jeunes identitaires, en France et en europe, pour qui la tradition est une casemate ethnique, et ils n’aiment pas voir trop de noirs dans nos rues. Il n'est pas que ces jeunes et le monde raconte aussi bien une autre jeunesse, qui manifeste aujourd'hui pour le climat, pour l'humanité... Qui l'emportera dans la génération qui vient? 

Le Parisien, sur deux pages, parle d'immigration pour en dire du bien, q »uel parcours! » dit le journal, pour Ataullah, afghan de 20 ans qui peaufine son français, travaillera en septembre, et n'attend qu'une chose, payer ses impôts, quel parcours Nabil Attar, venu de Syrie, qui a tout reconstruit,  devenu chef cuisinier à Orléans, et qui a changé son nom pour nous, il est Nabil Attard avec un D a la fin pour résonner français... Il y a dans ce dossier du Parisien l'espérance qui accompagnait l'immigration au siècle dernier, savons-nous retrouver cette tradition-là? 

Et des nouvelles des stars pour finir...

Nouvelles de grands fauves. Michel Houellebecq que Marianne dans une enquête politique raconte comme un homme de pouvoir et de réseaux, Bruno Le Maire est son ami et aussi Laurent Wauquiez, Houellebecq et Wauquiez auraient réalisé ensemble un entretien sur la spiritualité pour une revue américaine chrétienne et conservatrice. Vincent Bolloré, autre grand fauve, se bat en Italie contre un américain qui l'a évincé de Telecom Italia, Alain Minc aurait lâché le breton, enquête dans Vanity fair sur le monde terrible des affaires; en comparaison, DRACULA semble fragile, dont les différentes incarnations littéraires entrent à la Pléiade et dont le magazine des echos me dit la légende cinématographique. 

Mais dans son nouveau numéro, Vanity fair me découvre surtout un nouveau métier, dans l'air du temps. Sur les tournages de films et de séries aux Amériques sont apparues « des coordinatrices d’intimité", elles sont munies de lingettes et de désinfectants pour nettoyer les corps après une scène intense, si jamais un acteur par exemple met ses doigt dans la bouche d'un autre, elles sont là surtout pour s'assurer que les scènes érotiques restent dans les canons de la décence et du consentement, que les draps soient opaques au moment du sexe, que nul, mimant l'amour, ne se sente violé...  Singulière civilisation qui contrôle les couples d'illusion, mais nul ne peut maitriser les véritables couples.

Dans le Courrier de l'Ouest, je lis ceci. Un matin, un sexagénaire, trouvant que sa femme parlait trop, a versé dans son jus d'orange quinze ou vingt comprimés de Lexomil , puis a appelé le Samu, il voulait dit-il simplement passer une journée tranquille. A l'hôpital, sa femme, à son réveil, a juré que non, elle n'avait jamais voulu se suicider, et là, les ennuis du monsieur ont commencé, il risque trente ans, les faits divers sont éternels

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