Le costume ne se porte plus ni ne se vend, constate le Parisien

France Inter
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Alexandria Ocasio-Cortez, congresswoman de gauche, est une influenceuse de mode, me dit « How to spend it », cahier chic du Financial Times. Censures chinoises dans le Monde, mafia de cités françaises dans la Dépêche, Ouest-France, Nice-Matin. Beauté de nos poilus d’antan, Journal du Centre, Dauphiné libéré.

On parle de mode ce matin...

Et on parle dans le Parisien du costume qui s'en va, que les anglais inventèrent au XIX e siècle pour en finir avec les broderies qu'on portait à la cour, et qui traversa la Manche pantalon veste et gilet, et puis la cravate, il fut un uniforme au travail mais tout ceci prend fin au temps du confort relâché, quand les codes du télétravail s'imposent et puisqu'on peut travailler chez soi, on peut au travail être vêtu comme à la maison, quand l'aspiration à une égalité de façade fait que le patron se veut -illusion- comme ses salariés, BREF, les ventes de costumes ont diminué de 60% en france en mois de dix ans, on vendra Un millions 360 mille costumes cette année contre 3 millions en 2011, résistent les milieux de l'assurance l'hôtellerie la finance et la politique où le costume dit encore le pouvoir... Oui mais pas partout.

Aux Etats-Unis, une jeune élue fait de la mode une arme, Alexandria Ocasio-Cortez, congresswoman démocrate trentenaire très à gauche prouve par l'habit son adéquation à ceux qu'elle représente. Elle avait posté sur les réseaux sociaux une photo de ses premières chaussures de campagnes aux semelles trouées d'avoir trop arpenté, des chaussures de sport, de la marque « and other stories », prisées de sa génération, elle se fait les ongles dans le train, son vernis s'achète pour 8 dollars dans les magasins, elle porte le rouge à lèvre très rouge ce qui est la fierté des filles latinos du Bronx, bref, AOC aux 4 millions de followers sur instagram est une influenceuse de mode m'explique un journal qui est non seulement intelligent mais peut-être le plus chic du monde.

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Il s'appelle « How to spend it », comment le dépenser, comprenez votre argent, le cahier du vendredi pour les vraiment riches du Financial times, qui est en accès libre BON PLAN sur le web. Vous y verrez aussi de très beaux jeunes gens dans des photos romantiques portant des pulls en laines dans un hommage au tricot, pas celui de la maison, mais des grand créateurs, un cachemire Dior et Raymond Petitbon au vagues bleues et blanches à 7800 livres, et un autre des mêmes auteurs psychédélique où sous des natures mortes vogue un poisson rouge tricoté à 8300 livres, il n'y a pas d'excuse à la beauté.

Elle n'est pas rien la mode, dans nos vies dans l'histoire. Je lis dans le Figaro que de malins créateurs à paris, ont conçu des vêtements qui par des jeux de tissus de fermetures éclairs peuvent être aussi bien portés Mesdames qu'on fasse un petit 34 ou du 50, et dans le Figaro encore qu'au musée des arts décoratifs se tient une exposition consacrée aux chaussures reflet de nos coutumes et de nos érotismes savez vous qu'au 18e siècle nos jeunes dames nobles se bandaient le pied pour qu'il fut plus fin?

La mode mes amis. Les midis me dit Ouest-France, dans une cantine populaire près de Beuvron-en-Auge, le soir parfois à la crêperie Colomb Auge, un vieux monsieur pétillant vient diner qui est une icône gay et un immense artiste et que l'on reconnait pas ses lunettes jaunes, sa cravate rouge sa casquette blanche et surtout son gilet vert, David Hockney, le peinte le plus cher du monde, est venu vivre chez nous réaliser son oeuvre ultime près de la tapisserie de Bayeux, Il raffole du boudin noir et pour dessert prend une ile flottante maison et à table fume le cigare dont les volutes j'imagine imprègnent son gilet.

On parle d'emprise...

L'emprise du pouvoir chinois, qui à chaque nouvel article apparait plus implacable, et le Monde raconte ce matin comment la Chine exerce sa censure jusque dans nos démocraties, avec la complicité d'entreprises occidentales. C'est Blizzard, un éditeur de américain de jeux vidéos, qui suspend un joueur vedette qui soutient des manifestants de Hong Kong, c'est un entretien avec un opposant chinois interrompu sur la radio Voice of America, qui était sous le communisme soviétique un media de liberté à l'intention de l'Est, c'est un universitaire australien dont la maison d'édition n'a plus voulu d'un livre sur l'influence chinoise, ce sont les studios Dreamworks, qui dans leur dernier opus, « Abominable », ont montré une carte qui faisant apparaître comme chinoises des îles à la souveraineté contestée... BREF, la Chine fait porter le poids de la censure et de sa puissance sur le secteur privé et Mark Zuckerberg de Facebook a dénoncé le danger chinois... Le voilà notre paladin.

Il est des terreurs planétaires, d'autres sont locales. Nos journaux racontent comment dans des cités des voyous des mafias des dealers font régner la peur et la censure. A Toulouse, me dit la Dépêche, une femme a du fuir son immeuble de la cité Madrid aux 7 deniers que des dealers avaient investi et qui la menaçaient, à Nantes, grande enquête encore de Ouest France à Nantes, sur le cannabis qui n'a jamais été aussi puissant et addictif, et que vendent des bandes qui annexent soudain un immeuble, ses parties communes, "Un gars cagoulé armé d'un fusil a dormi pendant une semaine dans ma cage d'escalier sur un fauteuil", raconte une habitante d'un HLM; A Nice où SOS médecin ne veut plus venir cité des moulins où une jeune doctoresse a été agressée vendredi, un quartier se voit mourir sans soin me dit nice matin. Une association d'aides aux devoirs se propose pour escorter les toubibs.

Et la mémoire pour finir.

La mémoire qui habite désormais ces lycéens de Saint-Caprais à Agen, me dit le Petit Bleu, qui vont participer aux cérémonies du 11 novembre à paris et qui ont rencontré des soldats blessés aux invalides...

La mémoire de nos héros récents et des morts de la Grande guerre dont la beauté nous revient. Le Journal du centre me raconte Jean-Claude Parlier, fier moustachu, couteau à la ceinture et toque blanche quand il était avant guerre cuistot à Paris, et qui en 1915 posait, toujours bel homme parmi d'autres moustachus, cuisinier sur le front, il mourut cette année là de la maladie du charbon, que lui avaient transmise les mouches et les chevaux, il y en avait beaucoup à la guerre. La même année 1915 mourait le soldat Philippe Martin, de Saint-Gix dans l'Ain, dont le dauphiné libéré publie quelques lettres envoyées à sa mère. 14 avril 1915. « Hier on s'est engueulé avec les Boches. D'une tranchée à l'autre on se parle tout le temps. On leur demande sils veulent aller à Paris. Ils répondent qu’ils y seront bientôt. On leur offre du pain. »

Il était agriculteur, Philippe martin, l'Echo républicain me raconte comment notre nation était paysanne et notre armée était celle des paysans quand les allemands avaient des soldats ouvriers…

Au Narbief, on ne fêtera pas les morts mais un miracle, ce village du Haut-Doubs n'a pas connu la mort me dit l'est-républicain, ses 17 enfants partis en 14 sont tous revenus. Une femme du village dit la légende locale priait pour eux à la chapelle du du Bizot. « On peut juste regretter qu’elle n’ait pas prié pour tous les soldats de France. »

ERRATUM. A l'antenne, j'ai attribué le film "Abominable" aux studios Pixar, filiale de Disney, reproduisant étourdiment (ce n'est pas une raison valable mais une explication) une coquille du (très bon) article du Monde. Le film est de Dreamworks! J'ai corrigé l'erreur sur ce site. Mes excuses aux auditeurs de France-Inter et aux entreprises concernées.

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