Quand le soleil nous manque, un psy dans l'Ardennais nous invite à trouver la lumière dans les nuances de gris. Des commerçants se barricadent pour la venue de Macron, Paris-Normandie, des gentils gilets jaunes de l'Eure veulent voir le Président, le Monde. Nous mentons à nos médecins et réciproquement, la Croix.
On commence avec une revendication...
Qui flambe à la une de l'Ardennais, "ON VEUT DU SOLEIL!", proclame le journal de Charleville et Sedan, que relaie son frère champenois l'Union, car la grisaille règne au Nord Est, 5 heures de soleil à Charleville 7 heures à Saint -Quentin et 6 heures à Reims, depuis le début de l'année, le gris monte aux âmes allons, il faut marcher et bouger, disent l'Ardennais et l'Union, il faut rire et voir des amis, il faut s'éclairer de lumière blanche et manger du poisson pour les omégas 3 et aussi devenir poète dit Jacques Barbier qui est psychanalyste à Reims, trouvons des mots dit-il, trouvons la lumière dans les nuances de gris, car le gris est une lumière...
Le gris est une lumière me dis-je donc en abordant dans nos journaux le brouillard du Grand débat, se dissipe-t-il à Grand Bourgtheroulde, où, lis-je dans Paris Normandie, la charcuterie Lefebvre protège sa vitrine par des planches de bois que pose Eric Leicher de la menuiserie des meubles des Thuits, « c'est de la prévention », avant l'effervescence que pourrait amener le Président qui vient inaugurer dans l'Orne sa consultation nationale. Des gilets jaunes de l'Eure espèrent être conviés, "on irait juste à deux-trois personnes, pas la peine d’être cinquante !" dit au Monde Francis Di-Giorgio qui a mis au propre les revendications de son groupe qui, dans une baraque en bois sur un terrain municipal, réclame la suppression de la CSG, le rétablissement de l'ISF, et la dissolution de l' Assemblée nationale... Les journaux reflètent l'ambiguïté . Le Monde raconte aussi bien la gentillesse de Francis que la rage de Pascal, ancien parachutiste d'infanterie de marine croisé dans à Bourges samedi "là où j'habite, je suis autonome en eau et en électricité. Un jour, les armes seront sorties. Mon béret, c'est pour que mes frères d'armes me reconnaissent et réfléchissent avant de tirer.»
Doit on avoir peur, espérer ou sourire? "Bonjour c'est pour un débat" s'amuse Libération avec à la une la photo d'Emmanuel Macron à Noeux-les-mines, en janvier 2007 au joli temps de la campagne présidentielle... Au plus près de ses lecteurs une presse notamment en province veut que l'on se parle. La montagne en fait un acte de raison. "Ce fameux grand débat est pour l'heure le seul outil que nous ayons à disposition pour tenter de renouer le dialogue. Le snober serait une erreur."
Pendant ce temps, Gérald Darmanin vient rassurer les lecteurs du Parisien sur l'impôt à la source et livre une vérité étrange. Un lecteur l'interroge. "J'attends depuis août des réponses de la CNAV. Une fois, j'ai attendu quarante-cinq minutes en ligne alors que leur numéro d'appel est surtaxé 6 centimes la minute. Trouvez-vous cela normal ?" Et Darmanin répond. "Non. Si vous allez voir votre maire ou votre député, et s'il fait correctement son travail, il est là pour résoudre ce type de problème d'administrés qui n'arrivent pas à avoir de lien avec l'administration." Et quand on parle de débat et de démocratie directe, Darmanin, jeune ministre, nous dit que nous sommes toujours citoyens démunis et mineurs d'un pays paternaliste, qui dépendent du piston d'un élu...
A Lille, c'est la une de la Voix du Nord, des gens se mobilisent contre la pollution aux particules fines, qui font de la métropole un enfer. Il est tant de combats pour des citoyens majeurs.
On parle de mensonge dans la Croix...
Car 60 à 80 % des patients mentent à leur médecin, études de chercheurs anglais et américains qui confirment une enquête française réalisée dans la Loire il y a quatre ans.... Nous mentons, en affirmant que nous prenons nos traitements, que nous faisons de l'exercice, en ne disant pas que nous avions du sang dans les selles. On ment parce qu'ON a peur et qu'on fuit le diagnostic ou parce qu'on a honte. Et savez-vous, des médecins nous mentent aussi, parfois, et comme souvent dans la Croix, l'indulgence nous saisit, la presse ainsi réveille ce vieux sentiment qu'on appelle la pitié.
Ouest France et l'Echo républicain racontent la même histoire, du petit Milo, bébé abandonné en décembre, emmailloté dans un duvet, à l'arrière d'un pick up par moins deux degrés sur le parking de l'hôpital de Nogent-le-Rotrou, en Eure-et-Loir. L'aide-soignante à qui appartient le véhicule n'avait découvert le bébé qu'en rentrant chez elle, 25 kilomètres plus loin... Milo a survécu et la justice a retrouvé ses parents... On a recueilli son ADN, et il correspondait à celui d'une homme jadis condamné pour des délits mineurs, et par ce jeune homme qui ne savait pas qu'il était père, on a retrouvé la maman, sa petite amie, 19 ans, qui en plein déni de grossesse avait accouché seule; avait coupé elle-même le cordon ombilical, puis toutes les traces de son accouchement avant d'abandonner son bébé, dans l'espoir, a-t-elle dit aux enquêteurs; qu'il ait une vie meilleure... On la lui souhaite très belle, à cet enfant, dans ce monde où d'autres parents ingénieux inventent une chaussette intelligente, qui alerte contre les risques de mort subite du nourrisson, je les ai vu, eux aussi, dans l'Ardennais, ils ont présenté leur invention à las Vegas, évidemment.
Et du plaisir pour finir.
Du plaisir dans le Figaro où j'aperçois un monde d'art et de raffinement dans les montres bijoux que fabrique Richard Mille, elle s'appellent "fruit" et "douceur", de couleurs pastel, et coûtent parfois 160000 euros...
Du plaisir dans rue89, l'Obs, que se donnent des amants qui restent habillés. On appelle cela le « dry dumping », de dry, sec et humping, que l'on utilise à propos d'un chien qui se frotte à votre jambe, dry humping donc mais le rappeur Doc Gynéco avait déjà chanté le frotti-frotta... Il s'agit chez des gens modernes et contemporains d'une pratique codifiée, qui interdit tout contact direct entre la peau ou les muqueuses des partenaires, tels des enfants jouant au docteur, et rue89 nous entraîne alors dans une rêverie amusée ou tentée sur la sexualité non reproductive et non pénétrative, qui, au Japon, se fait torride.
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