Le Figaro accompagnait des touristes anglais de Thomas Cook, dans Versailles en 1879, bijou d'archives...

France Inter
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Portrait d'un indicateur de police dans le Monde, qu'on peut lire en souriant du folklore ou bien dégoûté. Des ingénieurs français permettent à Uber et ses pareils de vérifier les antécédents de leur contractuels précaires, les Echos. Louis Joinet aimait la justice et l'accordéon, le Journal du Centre.

On parle de larmes ce matin...

Celles d'une conseillère Thomas Cook dans l'Aude que raconte Midi Libre, cette conseillère Alexandra qui vit à Villemoustoussou la connaît depuis dix ans, elle a toujours organisé les vacances de la famille, une logistique, Alexandra a une fille handicapée qui voyage avec son fauteuil, les prochaines vacances étaient prévues pour Noel, en république dominicaine,11.500 euros, Alexandra inquiète hier elle est allé à l'agence, et sa conseillère pleurait, elle va sans doute perdre son emploi.

Sont-ce les vacances qui nous angoissent, ou bien un passé que l'on perd ? Le Figaro superbe sur son site, raconte Monsieur Thomas Cook, qui inventa le tourisme sous la reine Victoria,  et nous fûmes  un de ses paradis. Savourez  alors sur le site du Figaro ce bijou exhumé des archives d'un journal éternel: en aout 1879, le chroniqueur Emile blavet se joint à un groupe de touristes anglais mutiques et disciplinés venus visiter Versailles. Blavet se réjouit du mauvais gout achevé de la toilette des dames, il admire ce guide capable de disserter chocolat devant l'hôtel particulier d'un monsieur Menier, avant de décrire le siège de Paris par les Prussiens, encore proche, et de de se faire en architecte distingué devant le palais, non sans aider galamment, "à descendre de voiture les Anglaises les plus laides que j’aie jamais vues"... Les guides finissent toujours par épouser une riche Anglaise... A Versailles, les restaurants soignaient les touristes, qui remplacent les députés et sénateurs qui viennent de retrouver Paris, ils siégeaient à Versailles depuis la fin de la guerre de 71, des lâcheurs, ces hommes politiques. A  Boulogne, à Saint-Cloud, à Versailles, à Sèvres, des enfants "des classes laborieuses de Seine et Seine-et-Oise" courent après les voitures en criant  - Viv’les Anglais!... Ils espèrent se faire jeter des sous. 

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140 ans plus tard, vous en parliez hier, le Parisien le rappelle, le Guardian britannique, fustige la saleté de Paris. Le tourisme est une cruauté comme le journalisme. Il est parfois aussi une surprise. L'opinion depuis hier se promène en Corée du Nord et il y a vu de la bonne humeur, "j'ai rarement croisé des gens à la mine renfrognée" dit Claude Leblanc, envoyé spécial qui nous mène dans la piscine d'une usine agroalimentaire modèle, spécialisée entre autres dans la baguette françaises, où les employés s 'éclaboussent en famille et peuvent même apprendre la plongée, il faut que le peuple s'amuse au royaume des Kim...  et sous les portraits de la famille régnante poussent des parc d'attractions et des auto-tamponneuses.

On parle d'un indicateur de police...

Un cousin un tonton une balance,  que l'écrivain Alexandre Kaufmann raconte dans le Monde, dans un article que vous lirez en souriant de folklore ou bien avec dégout. Lakhdar, semble sorti d'une chanson réaliste, un voleur venu du Maroc tombé amoureux d'une vendeuse dans un magasin parisien. "Le coup de foudre ! On s'est mariés et je l'ai mise sur le trottoir, avenue Foch.» Mais depuis vingt ans, Lakhdar survit en donnant d'autres miteux au commandant Christophe dont il est un bon élément, il touche des primes et la préfecture l'autorise à vivre à Paris. Le voici devant un bar  boulevard des maréchaux, « Je vais le faire fermer. Dans ce trou à rats, il n'y a que des tapins. Le patron, c'est le frère de ma femme. Il dit du mal de moi.  » Le voilà qui fait tomber comme terroriste salafiste un dénommé lamine, "entre nous pas plus terroriste que vous et moi" dit-il,  juste un dealer qui vend des mitraillettes. La prime ne sera pas grasse, mais Lakhdar va faire payer lamine pour plaider sa cause devant les policiers...

Aux Etats-Unis, deux ingénieurs français font le même travail que Lakhdar, s'en rendent-ils compte, les inventeurs de Checkr, du verbe check, vérifier, que  les Echos racontent? Leur entreprise vaut 2.2 milliards de dollars, ils ont mis au point des solutions  pour permettre à Uber et autres applications de VTC ou de livraisons de nourriture, mais aussi des agences d'intérim, de vérifier les antécédents de leurs futurs contractuels, si jamais le candidat à un job précaire avait été violent, s'il avait fraudé le fisc? Checkr veut se lancer en Europe mais on ne communique pas si facilement les casiers judicaires aux balances sur ce vieux continent... 

Les hommes sont laids parfois. J'apprends par la Croix qu'en Belgique, à l'université de Gand, on traduit le mot juif en langue des signes par un geste qui mime le nez crochu. Je lis dans l'indépendant le calvaire de deux jeunes parents dont le petit Raphael est mort, à 5 semaines et 5 jours, l'intestin retourné nécrosé, l'hôpital de perpignan n'avait pas l'habilitation pour l'opérer...

On rêve ensuite justice et de dignité. Louis Joinet y croyait, qui est mort dimanche, parti rejoindre son frère Maurice qui avait été le curé de Varennes-Vauzelles, dit le journal du Centre. Louis avait servi les hommes; c'est de voir Denise, sa coiffeuse, tondue en place publique à Nevers à la Libération qu'il s'était décidé, il avait été éducateur de rue, puis magistrat, il avait fondé le syndicat de la magistrature en 1968 pour rendre le droit au peuple. Il avait travaillé pour des gouvernements de gauche et pour l'ONU, auquel il avait dédié un tango qu'il avait composé, il jouait de l'accordéon, je vais mieux simplement à parler de lui.
 

Et on voit aussi des ouvriers heureux...

Qui sont ce matin à la Une du Dauphiné ouvriers français et italiens mêlés devant Federica, le gigantesque tunnelier de 24000 tonnes qui a fini hier de percer le premier tronçon du tunnel Lyon-Turin, sous la roche et dans le charbon humide qui s'effondre à peine creusé, cela fait 9 kilomètres, il en manque encore 106 qu'on percera d'ici 2026 et dans notre monde qui doute de l'avenir, cette confiance est revigorante respirez, même si on sait le reste. 

Des paysans assiégés par les arrêtés anti phytosanitaires et le dénigrement de leur métier ont allumés des feux de colères un peu partout en France, on les voit dans la dépêche, dans la voix du nord. Dans Ouest France je lis que dans les côtes d'Armor, une fille d'éleveur s'est entendue dire à l'école, ta mère viole les vaches? Dans certaines écoles, des enfants d'agriculteurs ne disent plus la profession de leurs parents... 

Mais dans l'Eure et loir, et l'Echo républicain, j'aime cet homme, Alain Massot sourit. Il est maire de prudemanche, 263 habitants, et vient de prendre un arrêter qui interdit d'uriner à moins de 5 mètres d'un champ cultivé... sa réponse aux arrêtés anti phytosanitaires... 

"On en a ras le bol de se faire donner des leçons par des people qui une fois leur déclaration aux media terminée, prennent des avions pour aller à l'autre au bout du monde". Le tourisme est une cruauté. 

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