Le Monde raconte la Martinique et la Guadeloupe empoisonnées pour sept siècles par un pesticide...

Le Monde raconte la Martinique et la Guadeloupe empoisonnées pour sept siècles par un pesticide...
Publicité

Et à l'Elysée, dit l'Opinion, on lit un brûlot social. Des handicapés abandonnés dans Libération. Des terroristes bientôt libres dans le Parisien, trafic d'armes dans l'Est républicain, l'utopie totalitaire de la vie éternelle dans Philosophie magazine, le beau portrait de l'endeuillé Frédéric Boyer dans Télérama..

On lit un livre à l'Elysée...

Un brûlot nous dit l'Opinion que l'on se repasse de conseiller et en conseiller et des conseillers auraient conseillé au président de le lire lui-même, "Qui a tué mon père" de l'écrivain Edouard Louis, qui veut montrer que les politiques de rigueur budgétaire "touchent les plus vulnérables dans leur chair". Lui a voulu écrire l'histoire politique du corps de son père, ouvrier victime d'un grave accident du travail et forcé de balayer des rues quand l'Etat a inventé le RSA...  

Et on lit donc Edouard Louis à l'Elysée, et curieusement, avec espérance, et l'article de l'Opinion devient surréel... A l'Elysée, on lit Edouard Louis parce qu'il serait macronien, sans le savoir. Le problème de son père n'est pas d'être pauvre ou handicapés, c'est de ne pas être émancipé de sa condition ouvrière, or justement, l'émancipation est le projet du président. C'est écrit dans l'opinion et dit à l'Elysée. Et il faut lire cet article comme un témoignage sur une bulle de pouvoir. 

Publicité

Il y a dans cette histoire une redite, car il y a plus de vingt ans, un autre président, Jacques Chirac lisait une note sur un autre ouvrage, l'horreur économique de Viviane Forrester, énorme succès de librairie où la romancière dénonçait les logiques de profit et les plans sociaux. Jacques Chirac voulait échapper aux accusations de trahison ... Et des macroniens aujourd'hui veulent en finir avec l'image du Président des riches.

Compliqué? Je lis dans le Canard enchainé que l'Elysée et Matignon veulent imposer à la ministre de la  la santé Agnès Buzyn 7 milliards d'économie en deux ans sur les budgets sociaux... (la ministre dément l’information du journal).

On peut sortir des chiffres en lisant dans Libération des histoires de français handicapés et de leurs familles abandonnées: regarder Nicolas baron, toulousain de 62 ans, qui porte son fils Arnaud au corps dévasté par un accident de moto. « Comment va-t-il survivre quand nous ne serons plus la »? Regarder Elise et Damien, tous les deux en fauteuils roulants et en danger dit Elise, parce qu'on leur rogne les aides à domicile dont ils ont besoin, l'autre jour, leur chat a ramené un rat crevé dans leur cuisine, il est resté jusqu'au lendemain, quand l’aide est arrivée.

Un scandale sanitaire aux Antilles...

Que dénonce le Monde dans un reportage terrible sur un vieil abandon... La Guadeloupe et la Martiniqiue ont été empoisonnées entre 1972 et 1993 par le chrlordécone, un pesticide ultra toxique utilisé dans les bananeraies, validé par l'Etat pour lutter contre le charançon du bananier... On savait pourtant que le produit était toxique... L’autorisation a été prolongée par deux ministres successifs de François Mitterrand... La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont imprégnés, les sols sont empoisonnés pour sept siècles... On meurt plus qu'ailleurs du cancer de la prostate. Les choix d'en haut ont des conséquences en bas, là-bas….

Des terroristes vont sortir de prison...

Et se retrouver dans la société qu'ils menacent, tel ce jeune homme de 25 ans, membre d'un réseau islamiste  responsable d'un attentat contre une épicerie juive à Sarcelles en 2012, libérable cette année nous dit le Parisien, après une détention  "particulièrement agitée", et ils sont ainsi, 50 condamnés pour terrorisme et 400 condamnés de droit commun pour etre radicalisés, libérables d'ici quelques mois. Il va falloir surveiller et anticiper... 

Mais comment surveiller un pays ? 

Il y a une explosion du trafic d'armes, nous dit l'Est républicain, qui nous raconte un marché opaque où se servent aussi bien des particuliers que le grand banditisme ou des terroristes... Il est si facile d'acheter des armes en Allemagne et si facile de les réparer. "Sur Facebook, un Mosellan montre comment transformer une arme à blanc en calibre 9 mm… »

Comment surveiller? 

On lit dans les Echos, la société de surveillance que devient la Chine, où le Parti communiste  contrôle la société grâce aux nouvelles technologies, et notamment la reconnaissance faciale, qui équipe les caméras de l'Etat, qui a permis de repérer et d'arrêter un délinquant économique dans un concert, au milieu de 60.000 personnes... D'ici 2020, tous les chinois, 1 milliard 370 millions de personnes pourront être scannés en temps réel et cette utopie est la fierté du régime...

On évoque l'utopie de l'homme immortel...

Qui est  l'horizon fascinant de la technologie,  les libertariens de la Silicon valley prétedent s'affranchir de la mort et de l'âge, et, trentenaire, se font transuser du sang de jeunes gens pour se régénérer… Mais cette envie de l'immortalité, qui travaille le fondateur de Google Sergey Brin, était déjà le rêve de quelques philosophes communistes, au temps de l'URSS, qui pensaient que la société sans classe dépasserait la mort, et on découvre un romancier et médecin rouge, Alexander Bogdanov, qui lui aussi en tenait pour les transfusions sanguines. C'est dans Philosophie magazine, dossier éclairant sur les fantasmes et les méthodes des utopies de la fin de l'histoire et sur des systèmes qui nient la mort et finalement la liberté.

Peut-on, de cette lecture, mieux comprendre d'autres débats qui nous agitent, quand le Figaro et la croix s’interrogent sur la bioéthique ? 

Et quand certains nient la mort, vous lirez dans Télérama un très beau portrait d'un homme endeuillé

Frédéric Boyer, écrivain et poète qui a perdu sa compagne, la psychanalyste Anne Dufourmantelle, puis son ami l'éditeur Paul Otchavovsky-Laurens. Il écrit pour sa femme, il prend aux éditions POL ma succession de son ami, il s’oblige à vivre pour sa fille de douze ans, parce qu'à cet âge « on est convoqué à vivre ». « La vie dévore tout » dit-il, elle dévore tout, parce qu’elle s’arrête.

L'équipe