L'Est-Républicain raconte les arnaques autour du certificat Crit'Air. Libération raconte façon Grisham un cabinet de droit des affaires attaqué par d'anciens collaborateurs. La Montagne rencontre Jean-Michel Frixon, que le mépris aurait pu tuer, ouvrier chez Michelin, qui s'est sauvé la vie en devenant un champion.
On parle de pollution...
Et d'une forme d'arnaque que cette pollution génère et pourtant il faut bien la combattre… Arnaque que nous conte l'Est républicain, édition de Nancy où des automobilistes pressés de se mettre en règle mais un peu distraits ont payé leur vignette Crit’Air, quelque vingt fois son prix, la vignette coute 3 euros 67 sur le site du ministère de la transition écologique mais 59,90 euros sur un privé dont je ne vous donne pas le nom malheureux… car il est bien fait à s’y tromper comme Raymond 72 ans, qui s’est cru sur un site du gouvernement, pour une fois qu’il a voulu faire ses emplettes sur internet sans sa fille, et quand après ses clics il a vu la douloureuse, il a appelé sa banque pour faire opposition, c'était trop tard, quand on clique on renonce à son droit de rétractation… "Nous avons une petite retraite et avec ces 59,90 €, nous aurions préféré remplir le frigo », dit l’épouse de Raymond.
Et voilà une ombre sur la vignette antipollution, avant même les arnaques Crit’Air fait grimacer les garagistes nancéiens, car après la vignette viendra la zone à faible émission, jargon vertueux qui désigne des coins urbanisés de ville où les véhicules les plus polluants ne pourront plus venir. "Que va-t-il se passer dans trois ans ? Les clients qui ont une voiture Crit’Air 3 ou 4 ne viendront plus en ville, chez nous… »
Libération ce matin nous parle d'une souffrance au travail mais surtout nous fait deviner, c'est rare, la vie d’un grand cabinet de droit des affaires, une firme comme on lit chez Grisham. Ici la firme s’appelle le cabinet Racine, institution parisienne que deux anciens collaborateurs attaquent, c’est une guerre de sept ans que la Cour d'appel de Paris examine demain… Matthieu Bourdeaut et Fabien Courvoisier, ont monté un dossier de plus de 7000 pages tissées de pressions, de foucades, d’exploitation, harcèlement disent-ils, Bourdeaut est parti en 2012, puis est resté trois ans en arrêt maladie, ruiné, dépendant de ses parents , Courvoisier est parti en 2014, accusé en interne de vol de documents, en arrêt-maladie pour arythmie cardiaque... Le fondateur du cabinet Racine, le grand avocat Bruno Cavalié, qui au temps de l’entente disait à Bourdeaut « Good », quand celui-ci lui disait, « je viens de travailler 13h30 non-stop », Me Cavalié donc affirme que son cabinet se caractérise par le respect et la solidarité... Racine, le vrai, le dramaturge se souvient libération, avait écrit ceci. « La douleur qui se tait n'en est que plus funeste. »
Et on parle d'un homme qui a surmonté sa douleur...
Un ouvrier, un "bib", comme on appelle à Clermont-Ferrand ceux qui travaillent chez Michelin, il aurait pu mourir d'humiliation nous raconte la Montagne, en 1993, il avait 34 ans et déjà 17 ans d'ancienneté quand son chef le convoqua avant licenciement pour lui reprocher son manque de diplôme et lui dire ceci: "Pensez-vous monsieur Frixon que la manufacture a besoin d'un profil comme le vôtre, vous n'êtes qu'un inutile et un parasite"... Deux femmes collègues de Jean-Michel Frixon subirent le même traitement, l'une se pendit et l'autre se jeta sous un train, lui eut de la chance, un autre chef le rattrapa et le muta au déchargement des camions, et là, pour retrouver sa fierté, pour ne pas céder à la tentation de la bouteille qui soudait les ateliers, pour échapper au mépris des petits chefs, Frixon se mit au sport, la marche athlétique, et s'y mit si bien qu'il devint champion du monde, vétéran, en 2013, et le grand patron Edouard Michelin finança son voyage et en retour Frixon lui offrit son maillot encadré, et quand Edouard Michelin mourut, Frixon qui gagnait 1700 euros par mois fut le seul ouvrier invité aux obsèques dans la cathédrale de Clermont-Ferrand, à la retraite Frixon raconte sa vie d'ouvrier dans un livre, » Michelin Matricule F276710 », c'était son numéro à cet homme qui se dit apaisé...
Est-il soumis, l'ouvrier apaisé, ou au contraire participe-t-il d'un ordre des choses heureux?
Le Monde nous raconte sur un long reportage une France qui va bien, Château-Gontier en Mayenne où depuis toujours l'on vote à droite Fillon Sarkozy Chirac Giscard mais on est bien loin dans les têtes de Paris de son bruit des nouvelles terribles qui disent que tout va mal.... A Château-Gontier l'économie prospère, sur les panneaux publicitaires on recherche, urgent, des bras, des cerveaux, on cherche soudeur électricien conducteur chaudronnier ingénieur qualité fromager peintre industriel, on cherche monteur coffreur électromécanicien...
Et à Château-Gontier des patrons qui souvent sont fils d'ouvriers cassent la croute avec leurs employés à la fin d'un chantier comme Astérix et Obélix... Et dans la campagne on produit du béton de l'acier de l'optimisme... Et cet optimisme séduit un journaliste qui suit délibérément la trace de la France profonde, Luc Bronner, qui a cessé de diriger la rédaction du Monde pour retrouver le terrain, il décrit une France préservé où les structures sociales existent toujours... En mai dans les pages Opinion de son journal, Bronner regrettait que les angoisses françaises soient surexposées dans le débat public, il opposait CNews dont on parle tant, 1.8% d'audience, à France 3 et ses 8,8%, qui raconte les fraternités locales, il met en pratique son modèle aujourd'hui, on peut y adhérer sans oublier les mesquineries du monde...
Le Dauphiné nous raconte qu'à Cavaillon, un homme nommé Tarik Mansouri est mort en avril, sans doute, dans un règlement de compte, sa famille avaient planté un arbre, un olivier, au carrefour de son décès pour se souvenir de lui, mais l'arbre a été déraciné par la mairie, il était illégal de planter un arbre sans autorisation.
Et on parle enfin de migrants...
Dans la Croix qui fait sa une sur les migrants qui débarquent aux canaries en espérant notre Europe, quand Ouest France fait sa Une sur les migrants que l'on cache désormais à Lampedusa en Sicile, ils sont en quarantaine anti-covid dès leur arrivée, du coup on ne les voit plus dans les rues.
A côté de cela Ouest-France nous raconte des histoires anciennes de résistants bretons qu'une journaliste Stéphanie Trouillard, sort de leur anonymat, quel regard et quel sourire et ces pommettes comme des pommes reinettes avait Lisette Moru qui fut déportée à 17 ans pour avoir porté des messages et qui souriait en défi, devant un appareil photo, prise à son arrivée à Auschwitz où elle mourut. Nous avons nos héros.
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