Le triomphe électoral des nationalistes en Corse et le triomphe de Laurent Wauquiez chez les républicains...

France Inter
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Deux triomphes qui rivalisent dans les unes de la presse nationale.... Le Parisien et le Figaro titrent sur l'avenir de la droite Française mais Libération choisit la Corse, « l'ile prend le large »…

Cela donne la mesure de l'événement, bien au-delà des circonstances d'un parti politique...  pardon, un peu traité par l'anecdote ou le doute... ah quel méchant dessin dans l'opinion, Laurent Wauquiez en capitaine farouche, pilotant une île déserte... On verra... 

En revanche... La Corse intrigue et inquiète... 

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Voilà la République "à l’épreuve de la souveraineté multiple » on lit cela sur lemonde.fr : une tribune d'un universitaire, Vincent Laborderie, spécialiste des nationalismes... La Corse "soulève des questions fondamentales en termes de conception de l’Etat et de l’identité française. En ce sens, les demandes autonomistes des nationalistes corses représentent un défi d’une tout autre ampleur que l’action de quelques poseurs de bombes."

La Corse nous force à changer, alors, et c'est difficile... Il est intéressant de comparer les journaux ce matin...  

On trouve des convergences entre le Figaro et un éditorial de Libération... Le figaro avertit, Emmanuel Macron devra éviter de "brader un morceau de la France"... Et dans Libération,  Laurent Joffrin, vétéran d'une gauche républicaine, redoute "une sorte de préférence nationale" corse que les vainqueurs pourraient mettre en place... 

On a connu plus accompagnant. 

Et Libération charge la barque en s'interrogeant sur le retour du grand banditisme corse et en interrogeant le triomphateur Gilles Simeoni sur la présence à ses côtés de Charles Piéri, condamné en 2005 pour notamment financement du terrorisme... 

Réponse de Simeoni: 

Charles Pieri fait partie d'une histoire passée, qui fut sanglante, mais  que nous ne voulons pas mettre sous le tapis...

Cette réponse est dure et onctueuse à la fois... L'autonomie, c'est plus dur à gérer que quelques poseurs de bombes...

En comparaison... on comprend que tout a changé en lisant Corse Matin et là, tout change... Pas de discussion philosophique sur l'idée de la France ou de la Corse, mais un grand journal qui méthodiquement prend acte d'un raz de marée électoral, commune par commune, qui joue donc son rôle de journal, régional, ou quasiment national...  

Et qui interpelle les vainqueurs... dans un éditorial titré "redoutable"... 

Pas redoutable au sens de l'éclatement de la République, mais redoutable en terme de responsabilités... 

Les finances sont contraintes, les moyens réduits, les leviers du changement grippés, et l'excuse du passif laissé par les hommes du passé obsolètes... les corses attendent des actes, en premier lieu une amélioration de leurs conditions...

Ainsi interpelle-t-on les vainqueurs des élections dans tous les pays du Monde....  « Corse matin » parle comme le journal d'un pays...

Les dérèglements du monde dans les Echos

Qui nous inquiètent deux fois, les Echos.

Par la Une qu'écrase la photo d'une usine fumante, on parle du climat... "Sauver l'accord de Paris", et les échos interrogent l'engagement du secteur privé, et singulièrement de la finance verte pour rattraper ce que le désengagement américain a mis en danger... 

L'autre inquiétude, c'est cette réunion à Buenos aires: la conférence ministérielle de l'Organisation mondiale du commerce... et les échos expliquent que l'OMC ... l'organe de régulation du commerce mondial-  "joue sa survie face à Trump"... le président américain ne veut pas d'une "communauté mondiale"... ni de normes ni de régulations multilatérales...  

C'est au fond le même sujet, vivre dans un seul monde, et le même danger... 

A lire aussi dans le Financial Times un portrait de Robert Lighthizer, le représentant de Donald Trump pour le commerce, qui préparerait une guerre commerciale contre la Chine...  

Ce sont des articles techniques... 

On les rendra humains en lisant, dans le Monde, un reportage saisissant sur Kivalina où rien ne pousse et où l'on chassait la baleine, une petite ile contre l'Alaska peuplée de 450 habitants, qui attendent d’être submergés… 

Et dans l'Humanité, c'est curieux et intéressant, un reportage sur les producteurs vietnamiens de crevettes, en plein boum par la suite du réchauffement climatique et de la montée des eaux... le Vietnam qui produit "la crevette parfaite", mais qui se heurte  au retrait annoncé des des États-Unis du traité transpacifique... L'Humanité regrettant que s'éteigne un accord de libre échange... 

Et une affaire de violences sexuelles pour finir

Avec ces mots, qu'on peut lire dans Mediapart, d'une jeune femme ayant accepté de se rendre chez son responsable hiérarchique pour, théoriquement, parler travail...

Il m’a proposé de boire quelque chose, puis il m’a sauté dessus. Il a essayé de m’embrasser dans son salon et m’a entraînée sur le lit, dans sa chambre, juste à côté. Je me suis débattue, je lui ai donné des coups de pieds, je hurlais, je pleurais. 

et puis...  

Il a sorti une carabine et m’a braquée avec. Mais voyant qu’il n’obtiendrait rien de moi, il a ensuite pointé l’arme sur lui en me disant : “Tu veux que je me suicide, c’est ça ?” J’ai finalement réussi à m’échapper. 

Et cette scène est particulière pour nous ce matin à France Inter, puisque l'homme accusé est un grand nom de histoire de cette maison, et un journaliste dur, inventif, respecté, il s'appelle Patrice Bertin et dirigea cette rédaction... Mais c'est lui qui est visé par cette enquête de Mediapart, qui fait écho, lit-on, à une enquête interne de la direction des ressources humaines de radio France... Et Mediapart s'interroge sur trente ans de silence dans une maison de journalistes…

Le journaliste parle aussi, Patrice Bertin, qui rejette ces accusations... 

Il n’y a eu ni viol, ni tentative de viol, ni guet-apens. Le viol est un crime. Quelqu’un qui m’accuse d’avoir tenté de commettre un crime est quelqu’un que je poursuis immédiatement. La libération de la parole n’autorise pas toutes les calomnies.