Législatives, c'est parti mais qui va s'y retrouver ?

France Inter
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Les candidats et leurs étiquettes, c'est à y perdre son latin et ses candidats ! La revue de presse d'Hélène Jouan

La revue de presse, bonjour Hélène Jouan

Ce matin, c’est parti pour une nouvelle campagne

« Législatives, la campagne à ne pas rater » titre Le _Parisien/aujourd’hui en France. A ne pas rater tout particulièrement bien sûr, pour le président élu en quête d’une major_ité parlementaire, « Macron à quitte ou double » prévient Libération.

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Dans le Figaro, double page sur ce que chacun des partis en lice joue. Jean –baptiste Garat estime que « dans cette atmosphère de recomposition qui bouleverse les étiquettes, le premier ministre Edouard Philippe notamment dans Paris Normandie ce matin, s’invente une nouvelle manière de faire, moitié psychiatre dit il, pour convaincre les uns et les autres de dépasser leurs réticences à franchir le pas, moitié kiné pour décoincer un système ankylosé » ; autre éclairage, face à la République en Marche, le Front national part en campagne en éludant la sortie de l’euro explique Emmanuel Galliéro, « la sortie de l’euro c’est un non sujet à l’assemblée nationale », marine le pen a fait sauter le verrou avec son mea culpa, les candidats socialistes eux s’attendent à une catastrophe en juin, coincés entre Macron et Mélenchon, et les Républicains enfin ont changé dans l’urgence leur programme, finies les coupes claires dans les dépenses publiques, les candidats Les Républicains se font les hérauts de la défense du pouvoir d’achat. À 20 jours du premier tour, la droite est comme un insecte sur le dos écrit Ludovic Vigogne dans l_’Opinion_

Mais c’est en scrutant les circonscriptions, qu’on comprend mieux que c’est compliqué pour les partis de mener campagne

Compliqué pour les partis, et pas simple parfois pour les électeurs de s’y retrouver. Libération s’intéresse ce matin à deux circonscriptions. Celle du premier ministre actuel, et celle de l’ancien, Manuel Valls. Alain Auffray est parti au Havre, dans la ville d’Edouard Philippe. C’est son ancienne adjointe Agnès Firmin-le Bodo qui briguera sa succession dans la 7ème circonscription de Seine Maritime. Elle a été investie par les Républicains, et au vu de la promotion d’Edouard Philippe à Matignon, le République en marche n’a pas jugé utile d’investir un candidat contre elle. Résultat dit Auffray, Agnès Firmin le Bodo est « LR et « en même temps », La république en Marche ». Comme 200 élus LR ou UDI, elle a signé l’appel à être au rendez-vous de l’intérêt général, mais pas le contre appel lancé par François Baroin l’enjoignant à « défendre résolument le projet de la droite ». Alors pour qui voteront vraiment les électeurs de droite en votant pour elle ? La candidate en convient « c’est hyper compliqué, il y a de quoi se faire des nœuds au cerveau ». Lucide

Autre focus sur la première circonscription de l’Essonne

22 candidats dont Manuel Valls. Ce n’est pas un record, dans le Courrier Picard, François Wojtalik relève que dans la 1ère du Nord, il y en aura carrément 25 dont une liste baptisée « Tous pour rire ». Pas un record mais une sacrée pagaille tout de même, « avec des allures de tombola dont la tête de l’ancien premier ministre aux abois est le gros lot »racontent les journalistes Ramsès Kefi et Rachid Laïrèche. L’ancien premier ministre, n’a été adoubé ni par le ps ni par la République en marche mais il concourt sous l’étiquette Majorité présidentielle. Face à lui, 2 candidats dissidents de la République en Marche, puisque le mouvement n’a investi personne, 2 listes qui se revendiquent de jean Luc Mélenchon, les communistes et les insoumis. Plus, Dieudonné, plus, le chanteur Françis Lalanne en suppléant d’un ancien du Front de Gauche, plus d’autres. Un ancien militant socialiste qui roule désormais avec les communistes lâche aux journalistes :« il ne manque plus que Moundir et Nabila et le compte est bon ». Faut avouer que même sans Moundir et Nabilla, on a du mal à s’y retrouver

Quelques histoires d’affiches de campagne en disent long d’ailleurs sur l’embarras de certains candidats à faire campagne sous certaines étiquettes

Marisol Touraine, pourtant ministre vétérane /te, des gouvernements Hollande se présente comme la candidate de « la majorité présidentielle », aucune mention n’est faite du ps, même pudeur de la part de l’ex ministre Myriam El Khomri qui sur ses tracts s’affiche carrément avec le président nous signale l’Opinion, qui estime que pour ces Hollandais, c’est une question de survie

L’Opinion qui nous dévoile « l’affiche que vous ne verrez pas », « Macron à l’Elysée, en marche vers les hausses d’impôts », c’est un tract concocté par les Républicains, on y voyait Emmanuel Macron, et en reflet François Hollande, mais le président de l’UDI Jean Christophe Lagarde, pourtant allié de LR dans cette campagne a mis son veto au montage. Histoire peut-être de ne pas insulter l’avenir

Enfin à Marseille, bataille de vraies et fausses affiches entre le candidat socialiste Patrick Mennucci et Jean Luc Mélenchon, adversaires dans la même circonscription. Le premier accuse le second d’avoir collé une « fake affiche » sur son compte, où à la place du slogan « Menucci, un candidat de gauche pour Marseille », on pouvait lire « un candidat de gauche pour Macron ». La France Insoumise nie être l’auteur de la manip, mais certains de ses partisans ont néanmoins relayée l’affiche sur les réseaux sociaux raconte le site l’Obs.fr. Entre ceux qui se revendiquent de Macron, mais qui ne sont pas République en marche, et ceux qui conservent l’étiquette Ps et qu’on accuse d’être Macron, un électeur va-t-il y retrouver ses petits, ou en tout son parti ?

On termine Hélène, par un « fake news »

Retour sur l’émission de France 2 samedi soir, On n’est pas couché, au cours de laquelle Vanessa Burgraf a accusé d’une réforme de l’orthographe, l’ex ministre de l’éducation, réforme qu’elle n’a jamais menée. La vidéo où l’on voit Najat Vallaud Belkacem éclater de rire à cette intox, avant de dénoncer un « fake news » a tourné hier en boucle sur les réseaux sociaux. Dans Libération ce matin, Michel Becquembois s’émeut que « l’utilisation de mensonges dans le débat démocratique soit devenue monnaie courante. Plus seulement de la part de politiques relève-t-il, mais aussi de chroniqueur donc. Vanessa Burgraf en l’espèce, qui au nom de son expérience personnelle, mère d’élève, a un avis, et qui sur la foi d’articles inventés par une presse tendancieuse relaie des mensonges manifestes.

« Que la séquence se termine sans trancher entre les deux versions laisse à penser que décidément la vérité n’est plus qu’une opinion parmi d’autres » se désole-t-il. A noter, que dans un blog hébergé par le site de Marianne, un prof de Lettres Classiques ressort une enquête menée par Arrêt sur images l’an dernier qui avait mis au jour qu’il y a bien eu une requête, orale, du conseil supérieur des programmes auprès des éditeurs pour qu’ils prennent en compte la simplification de l’orthographe proposée par l’académie française en 1990. Requête orale donc d’un organisme dépendant de la ministre, mais tous les éditeurs n’ont pas obtempéré. Ce qui prouve tout de même qu’il ne s’agissait pas d’une injonction ou obligation. Non, la vérité n’est pas une opinion comme une autre

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