L’Equipe raconte l’équipée polaire de Mike Horn, qui pensait devoir mourir pour avoir commis une erreur. Douglas Kennedy s’est fait rembarrer par une vieille dame sans masque au cinéma à Paris, et en philosophe dans le Monde...
On parle de marche ce matin..
Les longues marches où l'on trouve sa vérité... La Croix nous raconte des français qui s'en vont arpenter dans le désert vêtus de djellabas de laines brune et blanches, marchant le jour, priant ou méditant la nuit... C'est le mouvement des Goums, qui signifie Groupe en arabe du Maghreb, il fut initié par un grand scout catholique féru d'orientalisme qui se nommait Michel Menu, ses élèves cherchent la voix du Christ dans la vérité d'un dénuement provisoire, ils se dépouillent de la frénésie et se laissent pénétrer par « le mystère du tout-autre » dit le père Guicheteau, curé tourangeau, on ne se parle pas un goum de choses futiles mais on pense à l'essentiel, un interne en médecine a décidé en marchant de sa spécialité et de ses fiançailles, et pendant la grande crise du Covid, il s'est souvenu aussi que dans un goum on apprend qu'on ne maitrise pas tout...
L'Equipe nous raconte un homme furieux contre lui-même de ne pas tout maitriser et qui a pensé qu'il méritait de mourir... Non pas un footballeur, mais l'explorateur suisse Mike Horn, qui s'était lancé sur le Pôle Nord à l'automne dernier, avec son compère norvégien Bjorge Ousland... Deux silencieux encore, avançant tout droit dans un désert de gel et de nuit, tirant sur leurs skis un traineau de 180 kilos, surveillant la glace trop fine qui les séparait de l'eau mortelle...
C'est une quête de vérité que l'on redécouvre et une démonstration de la bascule climatique... En 2006, les deux hommes avaient déjà parcouru cette banquise sur une glace solide de plus de deux mètres d'épaisseur, la glace en 13 ans avait fondu, 30 centimètres à peine, et au bout de son voyage Horn est tombé... Une de ses jambes a plongé dans l'eau, et tandis qu'il se battait pour ne pas couler, il se disait contre son instinct de survie qu'il était bête d'avoir commis une erreur, il aurait du mieux sonder la glace, mieux se concentrer, il méritait de mourir... Il est encore avec nous Horn, son histoire est le premier volet d'une série sur des sportifs que la mort a frôlé sans les prendre, nous allons trembler dans l'Equipe et admirer aussi dans des histoires qui nous rendent plus grand que nous-mêmes, et nous, de quoi serions nous capables?
La Voix du Nord est allé rencontrer des humanitaires des hauts de France que le drame de leurs frères et soeurs assassinés au Niger n'a pas guéri de l'envie de partir loin, pour aider...
Et vous avez donc ici quelques histoires de voyages et d'abnégation qui m'aident ce matin à relativiser l'idée que la longue marche du PSG n'a pas abouti. Neymar en Une de l'equipe est inconsolable, es journaux collectionnent les Unes sur le thème du rêve brisé fini passé, on parle ce matin beaucoup de la peine parisienne et bien peu des mérites munichois, puisqu'après tout la victoire allemande est dans l'ordre des choses: « Le Bayern a appris au PSG comment se gagne une finale », écrit l’Equipe. Le capitaine du PSG Marquinhos dit qu'il faut continuer le chemin... C'est la leçon du jour, marchez Parisiens...
Mais Marseille a aussi ses soucis...
En dépit de la joie méchante de supporters de l'OM que l'on a entendu dans nos journaux, la Provence ne perd pas de temps ni de pages à taquiner le PSG, juste un titre en pages sportives, "Toujours seuls en Europe » -mais à la une, le journal raconte Marseille en proie à la Covid, où les tests risquent de manquer, où l'Etat va « serrer la vis » et fermer les bars après 20 heures. Nos angoisses demeurent donc. Le maire de Toulouse Jean-Luc Moudenc s'inquiète dans la Dépêche de l'indiscipline des toulousains, ils doivent se reprendre... Nous vivons insouciants dangereusement, pas seulement dans nos fêtes, le Parisien nous dit qu'on s'est beaucoup noyé cet été dans des baignades interdites, à quoi pensons-nous, à se protéger, à, protéger les autres, est-ce notre nature?
Dans le Monde, l'écrivain américain Douglas Kennedy raconte qu'il s'est fait recevoir par une vieille dame dans un cinéma parisien où il était allé revoir « Les 7 mercenaires »: elle n'avait pas de masque, il le lui a reproché, elle lui a répondu qu'il était "gentiment parano ». Pauvre Kennedy, qui nous aime, français et parisiens, il est venu chez nous pour échapper à l'ambiance mortifère de l'Amérique en proie à Trump ou au virus. De sa déconvenue, il philosophe sur la contrainte et ce que le masque dit de nous, il cite Kierkegaard, "ne sais-tu pas que vient l'heure de minuit où chacun doit lever le masque? », il cite Oscar Wilde, « donnez un masque à l'homme il vous dira la vérité », et aussi Bukowski.: « Tu détestes les gens? Je ne les déteste pas, c ’est juste que j'aime mieux quand ils sont loin de moi."
Il est bon de réfléchir dans les drames. le Monde encore raconte, belle fresque historique, comment le pillage de Rome par les wisigoths amena Saint Augustin à théoriser le royaume des cieux, plus tangible que des villes prenables....
On peut sourire aussi de l'absurdité de la marche du temps... On apprend dans les Echos que l'héroïsme des défenseurs de la démocratie en Biélorussie fait des heureux en bourse... Les employés de Belaruskali se sont mis en grève contre le Président Loukachenko, or Belaruskali est le deuxième exportateur mondial de potasse au monde: les actions des concurrents bondissent...
Et une autre entreprise prospère dans la crise...
Elle est dans la Voix du Nord et veut embaucher, elle s'appelle, si joli nom, « Promesse de fleurs », elle produit et vend en ligne des plantes et est en plein boum car la main verte nous a démangé quand nous étions assignés à résidence.
C'est une histoire jolie du matin, et notre espérance. L'autre nous vient du Dauphiné libéré. Elle raconte Jean-Marc Tachet, chef cuisinier meilleur ouvrier de france, qui a mis au point un procédé révolutionnaire de conservation des aliments: il les emballe sous vide sous pression, mais plongés dans des bains d’huile, de plantes, de racines ou d'agrumes, qui replacent l'air et l'eau de la tomate par exemple, et la nourrissent, et la gardent intacte savoureuse enrichie pendant des mois... On pourra utiliser sa technique aussi pour alimenter des personnes âgées malades, qui ne veulent qu'une pomme, mais celle-ci sera enrichie de protéines... Nous avons encore sauver notre prochain.
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