Les arbres meurent soif et leurs ruses de survie s'épuisent, le Parisien

France Inter
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Des jeunes gens décident qu'elles et ils n'auront pas d'enfant, jamais, au nom de l'écologie, Le Monde. Les tueurs de chevaux sont des professionnels à sang froid, Society. Jean Tulard et Thierry Lentz, osent raconter Napoléon, le Point.

On parle des arbres...

Qui littéralement meurent de soif dans nos forêts et dont les ruses de survie semblent déjouées, après trois printemps secs, trois été secs de suite, nous dit le Parisien. Le journal éclaire la cruauté d'un mot qui semble poétique, l'automne en été, en termes scientifiques, on dit la sénescence précoce, quand les feuilles jaunissent et sont tombées parfois dès le mois de juillet... Les racines n'arrivent plus à trouver de l'eau et alertent le sommet de l'arbre, qui se met en mode protection, pour économiser la moindre goutte, les feuilles ferment leurs stomates, les pores par lesquels elles respirent, la photosynthèse, cet échange entre la feuille et l'air carboné, ne se fait plus, alors l'arbre cesse de croître, ses feuilles reviennent plus petites d'une année sur l'autre et la chaleur les brûle, la mort viendra faute de nourriture en quelques mois, deux ans tout au plus... Le Parisien est d'une pédagogie implacable, qui nous emmène voir les chênes superbes de la forêt de Tronçais dans l'Allier, on les abat, c'est un crève-cœur, il faudrait changer les essences de nos forêts sur un million d'hectare pour survivre au réchauffement inéluctable...

On lit alors avec un sentiment de gâchis, dans le Figaro, un article scientifique qui autrement nous ravirait. L'eau serait apparue sur terre, grâce à des météorites chargées d'hydrogène, qui aurait fait synthèse  avec l'oxygène de minéraux terrestres, et nos océans en seraient issus, cette belle histoire vieille de quelques millions d'années est portée par des chercheurs français... Il en a fallu du temps et du miracle pour faire cette planète que nous avons abîmée. 

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On parle alors d'écologie ce matin. La Croix décrit la convergence entre l’écologie politique et les chrétiens engagés, le maire de Bordeaux Pierre Hurmic incarnerait cette synthèse, il se revendique de Laudato Si du Pape François et des refus de Jacques Ellul, philosophe bordelais protestant qui récusait l'empire de la technologie. La Vie raconte d'autres chrétiens qui s'en vont à la campagne créer de  éco-villages, des éco-hameaux spirituels, où l'on respecte la nature, la diversité et l'on essaie aussi de vivre entre humains autrement sans autorité, dans la simple palabre...  

Mais peut-on conjurer la brutalité du monde...

Sud-Ouest et la Voix du Nord décrivent la psychose qui s'empare des éleveurs de chevaux, depuis que des bêtes sont retrouvées mutilées, égorgées, vidées dans leur sang, faut-il dormir près des chevaux pour les protéger des monstres froids qui les immolent. Society reprend à zéro cette histoire morbide et constate que les tueurs ne font rien au hasard, ce ne sont  pas des gamins fêlés jouant de l'opinel, mais des pervers conscients qui connaissent les bêtes, savent les approcher, les apaiser, leur passer s'il le faut un licou pour les calmer, et puis les tuer, les découper sans laisser de trace...

Vous lirez dans le Monde comment des jeunes gens décident qu'elles et ils n'auront pas d'enfant, jamais, ils le décident au nom de l'écologie, puisqu'un bébé nouveau pèse 58 tonnes par an de ce CO2 : les  anglo-saxons appellent ces militants de la stérilité les « Ginks », pour « Green Inclination, No Kids » (engagement vert, pas d'enfant). Il est des matins qui appellent à la fuite.

Et les journaux se laissent aller à la nostalgie...

Qui semble l'antidote à un présent tragique que l'on n'ose plus penser. Deux grands esprits rationnels, Marcel Gauchet dans l'Obs, Pierre Nora dans le Point et dans le Figaro, prolongent et expliquent leur décision de fermer la revue le Débat qu'ils avaient fondée, ils actent l'inculture de notre temps, et son rejet de la cohérence intellectuelle. Le débat d'idée aurait également perdu son acuité quand les questions premières sont celles de la nature..

Mais on ne guérit pas si facilement du besoin de penser, du besoin de passé. Libération décrit la réappropriation de la guerre d’Algérie par ceux qui l'ont faite,  ces appelés français qui n'avaient jamais raconté, qu'on n'interrogeait pas... Le Point interroge deux historiens merveilleux, le maître Jean Tulard et son élève et maitre également Thierry Lentz, auteurs de grands dictionnaires sur Napoléon, qu'ils racontent dans un bonheur d'érudition, sans s'arrêter à nos morales... Oui Napoléon rétablit l'esclavage en Guadeloupe et à Saint-Domingue, mais pour faire jeu égal économiquement avec nos ennemis et concurrents, qui étaient esclavagistes. C'est ainsi. 

Dans le Point toujours, lisez comme un polar enlevé la quête de ¨Pauline Baer de Perrignon, qui a retrouvé la trace des œuvres d'art volées à son aïeul Jules Strauss, esthète juif mort en 1943, dont la descendante est Rouletabille, écrivaine, son frère est notre Edouard...

Et l'on parle enfin de petits bonheurs...

Et dans l'Ardennais et l'Union, une jeune femme montre heureuse la Licence 4 qu'elle vient d'acquérir et qui l'autorise à ouvrir un débit de boisson, il en coûte des milliers d'euros pour récupérer ce sésame administratif, souvent dans les villages, les mairies préemptent et conservent ceux des restaurants et des cafés qui ferment pour les revendre à des pionniers qui poursuivent l'aventure; nul n'est astreint à sauver le monde si l'on sauve son village?

D'autre se sauvent eux-mêmes. Libération est allé à Besançon retrouver ce jeune homme, rom chrétien serbe, qui aime une jeune femme, rom musulmane bosniaque, que sa famille a brutalisée et tondue. On lit un monde où les pauvres les migrants fraternisaient, et l'histoire ne ressemble pas à la guerre de religion qu'on a très vite, si fort racontée, plus qu'une mésalliance religieuse, ce serait la perte de la virginité de la jeune femme qui lui aurait attiré la violence, c'est un autre archaïsme, Goran aime toujours Slada, est ce que cet article va les aider à s'aimer demande-t-il?

Sur le site Slate Korii, je lis que des portables poussent aux arbres : des jeunes gens malins les accrochent tout près de commerces pour capter en premier le signal qu'enverra le magasin s'il a besoin d'un livreur, l’espèce s’adapte... Le même Slate Korii nous invite à imaginer l'énergie éternelle: une Start-up met au point une batterie qui pourra durer des années, nous faisant échapper à l'obsolescence... Elle est fabriquée à partir de diamants...

A propos de diamants, j'ai fini, deux bijoux de journalistes sont en interview dans Society, Léa Salamé et Nicolas Demorand expriment notre souci ardent à France inter de ne pas être prisonnier des étiquettes idéologiques et des assignations... Ils nous disent aussi qu'à leur rencontre, ils ont dû résoudre un épineux problème, qui de l'homme et de la femme journaliste, devait dans cette matinale, dire bonjour en premier...   

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