Les cordistes, qui meurent étouffés dans des silos pour dix euros de l’heure. L’Union, Basta mag, le Parisien

France Inter
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La politique inspire du « dégoût » à un français sur trois, étude du CEVIPOF dans le Figaro. Une tueuse de djihadistes, partie du Danemark aider les Kurdes, dans Society. Les Kurdes dans le Point. La puissance de Ducasse, qui sait à l’œil nu juger une quenelle.pas assez souple, dans le magazine des Echos.

On parle d'un procès ce matin...

Qui fait la Une de l'Union à Reims et qu'évoquent également le Parisien et l'Humanité, un procès qui vient bien tard, 7 ans après la mort de deux hommes ensevelis sous 3000 tonnes de sucre dans le silo qu'ils devaient nettoyer; c'était le 13 mars 2012 à Bazancourt dans la Marne, ils s'appelaient Arthur Bertelli et Vincent Dequin, ils étaient cordistes, c'est le nom de leur métier d'acrobates de l'industrie, employés comme intérimaires par la société Carrard services, pour faire disparaitre les agglomérats de sucre compact qui collaient aux parois du plus grand des silos du géant du sucre cristal union. A 11.30, dix minutes après le début de leur mission, le sucre s'est mis à glisser et couler comme un sablier, Arthur est parti le premier, Vincent ensuite qui a crié "Coupe ta corde, t’es pas dedans !" à Frédéric Soulier qui était au-dessus de lui et qui a coupé la corde et qui s'est mis à hurler pour que l'aide arrive et elle ne venait pas... 

Il s'en est sorti et ne s'en remettra jamais, Frédéric il le raconte dans le Parisien, il le dira au tribunal correctionnel de Reims où les représentants de Cristal union et Carrard Services vont répondre des faits "d'homicides et de blessures involontaires, commis par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement"...

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Long intitulé pour comprendre comment deux hommes sont morts, deux de ces cordistes qui gagnent  quelques dix euros de l'heure et que les accidents rattrapent. Le 21  juin 2017,  Quentin Zaroui-Bruat, 21 ans, est mort à son tour , encore à Bezancourt, enseveli lui sous des tonnes de déchets de grains de céréales qui dégageait ce jour-là une poussière épaisse dans ce silo de la société Cristanol, une filiale de Cristal union, qui fabrique du carburant végétal... L'employeur de Quentin mettait la pression sur ses intérimaires, quand ils hésitaient à descendre en rappel, « Si vous n’y allez pas, vous n'êtes pas des hommes ! » 

L’histoire de Quentin est racontée sur le Web , l'article a été mis en ligne début janvier par le site basta mag, un site engagé, et qui, comme la presse radicale autrefois, raconte ce qu'est la condition des ouvriers précaires et donc de ces cordistes, souvent itinérants, qui ont leur porte-parole, l'un d'entre eux qui est aussi écrivain. Un homme mur, Eric Louis, il avait connu Quentin dans un silo où ils transpiraient ensemble, et a écrit un livre, "on a perdu Quentin", pour qu'on n'oublie pas ce môme qui ne plaignait jamais, "posé, enjoué, gentil, attachant, volontaire, courageux" et qui venait travailler en Champagne depuis ses cotes d’Armor dans une 306 Peugeot à bout de souffle. Eric Louis se lit dans basta mag, il se lit  dans un autre journal en ligne, la brique.net, où il a parlé de Quentin juste après sa mort. 

Ce sont des destins qui passent, les voit-on, dont je vous parle en cet hiver de colère et de méfiances. 

Le Figaro fait sa Une et raconte la grande défiance des Français envers les institutions, c'est une étude du CEVIPOF. Quand vous pensez à la politique, pouvez-vous me dire ce que vous éprouvez d'abord? De la méfiance, 37%, du dégout, 32%, 7 de plus que l'an dernier.  Et c'est le portrait d'un pays replié et en besoin de protection, les français font confiance en les hôpitaux, dans les pme dans l'armée dans la police, dans l'écil et la sécurité sociale et les associations... Ils ne crient pas les politiques et nous croient encore moins, 23% que les banques... Il y a, la crise des gilets jaunes l'exacerbe, un procès récurrent fait aux journalistes de méconnaître ce que vivraient les classes populaires, on peut ce matin pourtant, entre BastaMag et l'Union trouver de quoi nous innocenter. 

Une femme en guerre dans Society...

Qui s'appelle Joana Palani, 25 ans,  elle est LA TUEUSE DE DJIHADISTE titre le journal, elle avait 18 ans quand elle a quitté le Danemark pour rejoindre les kurdes de Syrie ; elle aurait tué 100 djihadistes dans son parcours de sniper, mais ses exploits n'en font pas une héroïne dans son pays, qui lui reproche ses aller-retour illégaux en Syrie et la surveille et l'emprisonne, quand les islamistes auraient mis sa tête à pris pour un million de dollars... Elle dégage, cette jeune femme, une terrible tristesse, elle est née dans un camp de réfugiés en Irak elle a grandi dans le souvenir des kurdes gazés par le régime de Saddam Hussein, elle a connu dans son enfance les coups et les blessures de ses parents qui avaient peur que la société danoise, où ils avaient immigré, corrompe leurs enfants, et elle n'a trouvé que la mort pour grandir... Un frisson en tenant une carabine dans une fête foraine à neuf ans, et puis adolescente la joie d'égorger une vache ou d'abattre un cerf d'une balle entre les deux yeux, « vous devez bien démarrer par quelque chose »...

Elle est pourtant une héroïne si les Kurdes en Syrie sont des héros, le Point consacre un dossier fort et indigné à ce peuple que l’occident abandonne alors qu'il a lutté, pour nous, contre les djihadistes, on apprend que la Turquie, s'est accaparé les oliviers et  l'huile d'olive, trésor de la région d'Afrine qu'elle a conquise, on apprend que la même Turquie recruterait d'anciens djihadistes contre les kurdes infidèles...

Ces kurdes pour lesquels Joana a tué, pour elle et pour eux.

On termine avec des réfugiées syriennes devenues cuisinières...

Qui sont racontées dans le Magazine du Monde, en kiosque et sur le web,et qui enrichissent la bonne ville de Toronto.

C'est une autre vérité de ce monde, la nourriture, et elle est ce que nous avons de plus sûr ce matin... 

Les Echos affichent un empereur en Une de leur magazine, car Alain Ducasse est le dernier empereur de la cuisine française depuis la mort de Bocuse et Robuchon, et c'est un long portrait d'un homme de puissance dont le nom est un label, Ducasse conseil, Ducasse édition, Ducasse culture, Ducasse éducation, qui forme à la cuisine en France aux Philippines et au Brésil,… Ducasse qui  pour sillonner son empire de Kyoto à Meudon, Los Angeles Rochester, peut faire 32 heures d'avion la semaine, mais ce patron qui a l'œil à tout et même à tranche de pain de sarrasin que l’on sert au Meurice, une demi suffira, est resté le maitre, qui devine rien qu'en les regardant que les quenelles du menu chasse du Meurice justement ne sont pas souples,  et il cuisine toujours jure-t-il,  ceux qui end doutent sont invités venir chez lui, en face de lui, faire la cuisine, on verra...

Splendide guerrier que ce monsieur Ducasse, farouches guerrières que ces demoiselles Amélie Darvas et Gaby Benicio, dans Libération, cheffe et sommelière qui ont ouvert l'été dernier à Valiha, village héraultais, un restaurant nommé « Aponem » qui signifie  bonheur en pataxio, langue indigène du Brésil. 

Le bonheur donc des tables pour conjurer tout le reste, du plus gros restaurant routier de France où la Croix s'attarde, à ces petits gastros qui s'éparpillent dans les journaux des régions, car savez-vous, hier ont été décernés les BIB gourmands par la maison Michelin, la MONTAGNE  en fait sa Une, Michelin forcément, trente restaurants auvergnats ont été primés par le Guide cette année et saluons à Clermont Ferrand  Le Bistrot d'à Côté, le Chardonnay et Un grain de Saveur; tous de cuisine fraîche, bistronomique et de  produits de saison.

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