Les estropiés de Gaza à la Une de la presse

France Inter
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Libération a rencontré quelques-unes des victimes de ce que les Palestiniens appellent "la marche du retour", ces manifestations qui durent depuis 5 mois près de la clôture de séparation entre Israël et la bande de Gaza.

Elles ont fait environ 170 morts et des milliers de blessés, touchés par les tirs militaires israéliens.

A Rafha, à la frontière égyptienne, l'envoyé spécial du journal a notamment retrouvé Alaa Al Dhali.

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Cet ouvrier du bâtiment de 21 ans était un grand espoir du cyclisme en Palestine, sélectionné pour les jeux d'Asie le mois prochain avant d'être touché par des tirs.

C'était le 30 mars dernier.

Ce jour-là Alaa Al Dhali part à vélo à la rencontre de journalistes internationaux. Il veut profiter du départ du tour cycliste Italien à Jérusalem pour interpeller la presse. Il craint de ne pas avoir l'autorisation de quitter le pays pour participer à sa compétition.

Alaa Al Dhali n'a jamais trouvé les reporters. Il s'est approché trop près des barbelés. Il a pris une balle dans la jambe.

Comme 69 autres personnes touchées dont un enfant de 12 ans, il a dû être amputé en raison "d'une blessure inhabituelle et dévastatrice" déplore Médecins Sans Frontière.

Depuis, rumeurs et ressentiments alimentés par le Hamas s'intensifient dans la bande de gaza. Les Israéliens utiliseraient des  munitions de chasse. "Comme pour les animaux sauvages" rapporte une victime.

A Libération, le porte-parole de Tsahal a nié. Catégoriquement. 

Quant aux ordres concernant les tirs dans les jambes, ils ont permis de limiter les tirs mortels assurent les militaires.

L'ONG Breaking the Silence a une autre explication :

"On a enquêté et pour nous il s'agit bien de munitions standards explique Yehida Shaul son fondateur

Le problème c'est qu'elles sont tirées par des fusils de snipers à haute vélocité conçus pour toucher à 800 mètres.

Là on est à 100 ou 200 mètres alors la balle percute très vite et très fort." Alaa Al Dhali lui ne perd pas espoir.

Les dirigeants palestiniens du Hamas et du Fatha ont très vite instrumentalisé son histoire mais il a accepté sans hésiter les dons de plusieurs centaines de dollars des 2 factions.

Depuis il a fait des recherches sur Internet, une prothèse pour remonter sur un vélo coûte 15 000 euros alors l'ancien champion de course sur route y croit. Il est maintenant à la recherche d'un sponsor.

Il aura beaucoup œuvré pour la paix au proche orient.  Le journaliste israélien Uri Avnery est mort hier à 94 ans. 

Ouest France, Courrier International ou l'Humanité notamment s'arrêtent ce matin sur le parcours de celui qui fut la première grande figure publique Israélienne à rencontrer  le dirigeant Palestinien Yasser Arafat en 1982. Une interview qui lui avait valu de très sévères critiques. 

Pacifiste, membre de la gauche israélienne, Uri Avnery a été un avocat résolu de la création d’un État palestinien

Née en 1923 en Allemagne, il avait quitté le pays dès 1933 à l'arrivée au pouvoir des Nazis. Une émigration vers la Palestine alors sous mandat britannique. Dans des propos rapportés par le quotidien de centre gauche Israélien Harretz, il expliquait :

"C’est la guerre de 1948 à laquelle j'ai participé qui m’a convaincu qu’il existait un peuple palestinien et que c’était avec lui que la paix devait être conclue d’abord et avant tout”

Plusieurs fois député, auteur d'une dizaine de livres, Avnery était allé très loin dans son engagement en jouant le rôle de “bouclier humain” en 2003, pendant le siège de la présidence de l’Autorité palestinienne imposé à Ramallah par le Premier ministre Ariel Sharon. Il se considérait par ailleurs comme un patriote israélien  « post-sioniste » 

Sur son site Internet Courrier International rappelle qu'Ury Avnery a longtemps éprouvé un véritable amour envers Tsahal avant de se désoler je cite que « l’armée du peuple » ait été « corrompue par l’occupation » des Territoires palestiniens.

Les premières réactions en France après la mise en cause d'une figure du mouvement #MeToo

L'actrice et réalisatrice Italienne Asia Argento, l'une des victimes d'Harvy Weinstein est à son tour accusée d'agression sexuelle par un jeune comédien.

Le New York Times qui a révélé cette affaire précise que l'acteur avait 17 ans au moment des faits. Asia Argento aurait accepté de lui régler 380 000 dollars de dédommagements.

Le site 20 minutes.fr donne ce matin la parole à Sandra Muller qui est à l'origine en France du mot clé sur Twitter Balance ton porc

Et Sandra Muller s'interroge :

" Je rappelle dit-elle que Weinstein a lancé des enquêtes sur toutes les femmes qui l’accusent, près de 100 et que les infos du New York times proviennent d’un envoi crypté et anonyme. Constituer des dossiers pour discréditer les victimes, C'est le nouveau jeu. J’ai du mal à me dire qu’Asia Argento se serait autant engagée, si elle avait fait quelque chose de mal".

Tarana Burke La fondatrice de MeToo a également réagi sur Twitter

« Notre  mouvement est pour tout le monde précise l'activiste car les violences sexuelles sont une question de pouvoir donc cela ne change pas si leur auteur est votre actrice préféré, quel que soit son genre. » Tarana Burke qui néanmoins met en garde : " Les gens vont utiliser cette histoire pour décrédibiliser le mouvement. Ne les laissez pas faire. »

Le système D des habitants d'une petite commune de Bourgogne. Sans eau courante depuis 2 ans à cause de leur nappe phréatique.

Le village s'appelle Etais-la-Sauvin.

840 habitants dans l'Yonne pas très loin d'Auxerre.

C'est la préfecture nous raconte Le Monde et La Croix qui a dû prendre un arrêté : interdiction d'utiliser l'eau courante à cause d'une pollution au métazachlore, un pesticide employé pour le Colza.  Depuis 2 ans donc c'est l'état qui régale.

Chaque mois, 25 000 litres sont ainsi distribués aux habitants.

On lave la salade à la cristalline, les enfants prennent leur douche à la cristalline et à l'EHPAD du coin La soupe est faite à l'eau minérale.

Un exploitant agricole du village raconte :

"La première fois qu'on a entendu parler de ça, je me suis dit que nous, les agriculteurs, allions sûrement avoir des problèmes mais non. On nous a dit : c'est en vente libre, c'est légal, vous pouvez continuer à travailler. "

Des analyses sont en cours pour trouver le coupable de cette pollution mais en attendant le maire a du rattacher le réseau de son village à une fédération locale.

La mort dans l'âme car Claude Macchia le premier magistrat d'Etais-la-Sauvin est une sorte de résistant.

Promulguée en 2015, la loi Notre  prévoit en effet le transfert de la compétence eau aux communautés de communes qui souvent délèguent à leur tour à l'un des trois grands acteurs privés 

Hors de question pour Claude Macchia qui veut  garder son propre réseau, garantie d'une eau à un prix imbattable.

" Notre réseau dit-il date du début des années 1960. Avant, on devait tirer l'eau du puits, et on se lavait dans un grand bac, à l'éponge.  La première douche que j'ai prise, j'avais 14 ans, j'en aurais pleuré ! Mon pépé et mon frère ont fait les tranchées à la pioche pour mettre l'eau ici, et aujourd'hui, on veut tout balayer d'un coup de crayon."

Depuis le nouveau branchement, l’eau est bien potable mais les habitants ne peuvent toujours pas la boire. En cause cette fois-ci : les canalisations du village, trop anciennes et percées par endroits. Le maire du village lui devra bien finir par renoncer à sa souveraineté sur la gestion de l'eau.

En 2026 le transfert de la compétence EAU aux communautés de communes deviendra obligatoire.