Sud-Ouest raconte les Pyrénées qui brûlent par la faute d'écobuages imprudents. Le Parisien dissèque les guerres de bandes de jeunes à Paris. Une israélienne partie en Syrie rachetée avec des doses de vaccin Spoutnik, le Figaro. Sa fille déchire la mémoire d'Amos Oz, qui l'aurait brutalisée, Haaretz, Libération.
On parle du ciel....
Le ciel d'où nous vient une promesse que content les Echos, car d'une orbite de quelques 550 kilomètres vont bientôt fleurir nos déserts numériques: l'ARCEP, le régulateur républicain des télécoms, vient d'autoriser Starlink, cette toile d'araignée de satellites lancés par l'archi milliardaire Elon Musk, à utiliser des bandes de très hautes fréquences pour arroser de haut débit internet, les coins de France que la fibre optique n'atteindra pas, un petit disque blanc posé sur un trépied, reliera la maison à l'armada des satellites, ce sera possible cette année lis-je, mais en vrai pleinement seulement en 2025 corrige-t-on chez Orange qui lui aussi propose une offre internet via un satellite... On peut donc résister à Musk, qui a déjà installé des stations relais terriennes à Gravelines, Villenave d'Ornon gironde et Saint Senier de Beuvron dans la Manche... Et nous voilà donc touchés par une puissance irréelle...
Loin de nous, Musk ajoutent les Echos, se dispute des coins d'espace avec Jeff Bezos d'Amazon, qui lui aussi a des ambitions satellitaires, ces deux là se chamaillent sur tout, même sur le titre d'homme le plus riche du monde... Dans l'Opinion, l'indispensable chroniqueur libéral fâché Eric Le Boucher trouve frelatée la puissance de Musk, qu'il s'agisse de sa cote sur les marchés ou de sa participation à l'aventure de la monnaie cryptée bitcoin qui ne serait qu'une hydroxychloroquine monétaire, et Musk la déclinaison financière de Trump, du populisme pour les gogos... Mais lirons nous encore Le Boucher quand dans nos montagnes, par Starlink nous seront connectés?
Sud-Ouest nous en parle aussi, de nos montagnes qui brulent, dans les Pyrénées dans le Béarn et au Pays Basque, par la faute d'écobuages ratés, lancés en dépit de la nuit de la chaleur et du vent, les écobuages sont des incendies qu'n allume pour débroussailler et nourrir les terres qui deviendront des pâturages. On ferait des bêtises pour toucher une prime européenne que reçoivent les propriétaires de prairies bien dégagées, donc sans arbres: on sait qu'il n'y a pas d'arbre grâce à des photos qui sont prises par satellites, on nous en fait des choses de là-haut...
On parle d'autres déserts français...
Car il n'est pas que le haut débit qui se fait attendre dans les replis de la France, et tant de choses nous manquent...
Le Journal du Centre raconte quarante années de désindustrialisation dans la Nièvre et cela n'en finit pas... Alstom Epeda Dim Anvis SMPE Facom Fog Selny U-Shin Aubert et Duval sont autant de noms de défaites et de replis.
Le Journal de Saône et-Loire compte les distributeurs de billets de banques qui disparaissent, 46 en deux ans sur le département, l'effet d la modernité accélérée par la Covid...
L'Union et l'Ardennais redoutent que le TGV renonce à desservir Rethel, Charleville, Sedan, Chalons en Champagne et Vitry le François.
L'Yonne républicaine et la Dépêche nous racontent le manque de médecins dans les zones rurales, mais ces déserts-là connaissent des oasis. Un médecin hollandais a trouvé son bonheur et la paix à l'Ile sur Serein, il ne se désole que de notre bureaucratie, un toubib trentenaire Adrien Traissac est venu faire soigner les heureux habitants de Maubourguet, Hautes-Pyrénées, c'est une chance lis-je d'avoir un jeune médecin...
Bref on parle de province ce matin, qui en dépit des déserts parfois prospère. L'Est républicain nous présente Quevilloncourt entre Epinal et Nancy, 98 habitants, onze entreprises... Le Monde nous dit le nouvel engouement pour des villes moyennes qui tiennent leur revanche Fougères, Challans, Montélimar... La République du Centre nous dit que l'immobilier monte à Orléans car les Parisiens arrivent.
Pendant ce temps, dans la grande ville Paris se déroule une guerre que le Parisien décrit et illustre d'une carte clinique, elle oppose des bandes de jeunes de micro-quartiers de la capitale et a fait trois morts en 2020, le dernier en Novembre aux confins des XVIIe et XVIIIe arrondissement où une guerre oppose la porte de Saint-Ouen et la Porte de Clignancourt... Fuyons cela?
A Vesoul dit l'Est républicain, un jeune homme nommé Aboubacar, migrant guinéen tailleur est devenu célèbre en cousant des masques pendant le premier confinement, il est régularisé et travaille désormais dans la fabrication de masques pour pilotes de chasse. Est ce beau...
Et on parle enfin d'histoire
Qui est notre passion et qui parfois nous prend par surprise, et j'apprends par les DNA que l'Allemagne nazie, en 1935, choisit comme héroïne de cinéma notre Jeanne d'Arc, dans un film nommé "Das Mädchen Johanna", cette jeune femme Jeanne pour le propagandiste Goebbels et ses affidés devait incarner une sorte d'annonciatrice de Hitler, qui avait réveillé l'Allemagne comme Jeanne avait réveillé la France... Pauvre pucelle, on préférera la connaitre avec Schiller, ce romantique allemand qui lui avait consacré une pièce où l'on trouvait cette réplique: « Les dieux mêmes combattent en vain la stupidité ». Est-ce parlant.
Dans la Voix du Nord, une historienne, Jacqueline Lalouette combat la stupidité qui consiste à briser le statues, fussent-elles de méchants personnages, car sans elles nous perdons la mémoire et l'histoire.
Dans le Télégramme on nous parle d'un jeune journaliste, Thomas Rozec, parti enquêter sur son arrière-grand-père agriculteur a Roscoff qui par amour frelaté de la Bretagne aurait été collabo... Il en a fait un podcast, "Au vieux pays de mes pères", entre l'histoire et l'intime.
Dans le Figaro, on nous raconte une petite aventure contemporaine glissée entre les replis de l'histoire. Une israélienne qui avait franchi la frontière avec la Syrie a été récupérée par son gouvernement en échange de deux bergers syriens qui avaient commis la même erreur en sens inverse, PLUS des doses de vaccins anti-Covid russe spoutnik, qu'Israël offre a la Syrie grâce à la médiation de Vladimir Poutine...
Du même pays Israël nous vient cette tristesse, sur un écrivain décédé qui aura incarne le meilleur des lettres et de son pays... Hier dans le journal Haaretz, grand quotidien de la gauche israélienne, a été révélé le livre d'une fille de Amos Oz, qui affirme que son père l'avait brutalisée et humiliée dans son enfance et au-delà, et c'est un nouveau tremblement qui nous vient, quand plus rien ne semble tenir. J'ai relu ce matin un texte qu'un autre écrivain israélien célébré chez lui et en France, David Grossman, avait donné à Libération pour commémorer son ami disparu. "Il y avait en lui de la grandeur et de la noblesse (...). Ce qui ne signifie pas qu'il fut quelqu'un dénué de passions, de pulsions puissantes et de démons dostoïevskiens. Et je sais -en ami et en lecteur- à quel point il luttait contre..." C'est une étrangeté de regarder des mots d'amitié prendre un autre sens, dans la brulure de l'actualité mauvaise.
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