les uns ont la frite, les autres ont le blues...

France Inter
Publicité

Dans la presse ce matin : les uns ont la frite, les autres ont le blues...C'était il y a presque 20 ans, 1984... Championnat d'Europe de football, la France de Michel Platini passe 5/0 à la Belgique au stade de la Beaujoire... A la fin de l'année, la RTBF dresse le bilan de la saison, le ton est assez morne... Presque 30 ans plus tard, 2013.... supporters de l'équipe belge, avant-hier sur le tarmac de l'aéroport de Bruxelles... Ils accompagnaient les diables rouges, surnom de l'équipe belge.... Direction la Croatie... Un simple match nul et ils sont au Brésil... Le coup d'envoi est à 18 heures... 16 pages spéciales ce matin dans La Libre Belgique pour encenser cette génération de joueurs très doués qui jouent dans les plus grands championnats, à l'image d'Eden Hazard, à Chelsea ou de Lukaku à Everton... Pendant ce temps, la France se ronge les sangs avant un pauvre match amical face à l'Australie. Titre du Parisien : "De grâce, faites un effort !"Impressionnant contraste entre le désamour des Français pour leurs footballeurs et la fierté des belges.... Dans la libre Belgique, question au Premier Ministre Elio di Rupo : l'actuel engouement pour l'équipe nationale dépasse-t-il le cadre du sport ? La Belgique regorge de talents et de créativité. Quelle semaine ! Un Belge, François Englert vient de recevoir le prix Nobel de Physique. Notre pays va mieux qu'il y a deux ans. Notre image à l'étranger a changé. Il suffit de voir la couverture cette semaine du Nouvel Observateur, "le génie des Belges". C'est un supplément réservé au pays de Stromae. En France, à la Une du Nouvel Obs', il y a la tête de Marine le Pen. On ne va pas repeindre la Belgique trop en rose... La Belgique, rappelle Claude Weil dans ce supplément du Nouvel Obs', c'est quand même, la querelle linguistique, l'érosion de l'Etat fédéral, les tensions entre communautés, les crises institutionnelles à répétition, une vie politique tellement bordélique que le cinéaste Jaco Van Dormael a pu dire : si vous avez l'impression de comprendre comment elle fonctionne, c'est que l'on vous aura mal expliqué. Mais c'est aussi Jean-Philippe Toussaint, Stromae, les frères Dardenne, Benoit Poelvoorde.... Hypothèse de Claude Weil dans l'Obs : et si les raisons qui rendent le pays si fragile étaient les mêmes qui expliquent son inventivité, sa capacité d'adaptation ? La jeune génération d'artistes et de sportifs n'est pas dans le conflit communautaire explique une tribune dans le quotidien De standaard.Paradoxale Belgique... Avec les diables rouges, il se passe quelque chose qui ressemble à l'engouement autour des bleus champions du monde en 1998. On se souvient que toute la symbolique autour de cette équipe black-blanc-beur était surfaite. Attention au même effet en Belgique. Les diables m'énervent, c'est grave se demande Le Soir, sur le thème, suis-je un mauvais belge ? On peut voter pour les indépendantistes flamands le dimanche et soutenir les diables rouges le mardi suivant. Qui dit Belgique, pense aussi Europe...Et tout de suite, le ton est nettement moins enjoué... Les populismes, la crise, l'impuissance de l'Europe face à un drame comme celui de Lampedusa... Dans le mensuel Enjeux les Echos, le mathématicien Cédric Villani, vice président du think-tank Europa Nova tente un peu d'enthousiasme... Souvenir, j'étais dans un avion pour Taiwan le jour où la monnaie unique est entrée en vigueur. Même les hôtesses taiwanaises étaient admiratives : "ça y est, vous l'avez fait". Pour la première fois, une monnaie supranationale se mettait en place. Villani enseigne à Berkeley, Californie. La Californie du nord fait rêver tout le monde, à raison, dit-il. Mais les routes, les ponts, les administrations sont dans un état déplorable... L'éducation primaire et secondaire n'est pas à la hauteur. Vues de Californie, la qualité de vie et celle des services public en Europe sont incomparables... Qu'est ce qui cloche alors ? Villani répond du point de vue des sciences. L’Europe des sciences, comme l'Europe tout court, souffre d'une bureaucratie héritée du souci de ménager les susceptibilités dans un jeu compliqué avec plus de 20 pays. Elle manque d'un leadership. Ce leadership autour de stratégie communes, c'est ce que nous appelons le plus ardemment de nos vœux. Quoi d'autre dans la presse ? Les Unes de la presse française... Où l'on retrouve ce climat enthousiaste que j'évoquais tout à l'heureLe Figaro : le tandem Hollande Ayrault à l'épreuve de l'impopularitéLibération : salles de shoot : Very bad trip. Après l'avis négatif du conseil d’État, le centre pour toxicomanes à Paris n'ouvrira pas en novembre La Croix : les patrons sont-ils vraiment maltraités ? Le Parisien : Paris s'endort ! De grandes enseignes fermées à 21 heures, une vie nocturne qui s'étiole. La ville lumière ressemble de plus en plus à une belle endormie. Et dans la presse belge ? Un homme à la Une. Wilfried Martens, Premier Ministre presque sans discontinuer de 1979 à 1992. Mertens est mort. A chaque seconde de sa vie, c'était un homme d’État titre le quotidien flamand De Standaard. Intéressant exemple que celui de Martens dans le débat sur l'Europe qui nous occupe aujourd'hui. Il a contribué à faire de la Belgique un État fédéral, c'est à dire créer des entités distinctes pour les flamands, les wallons et les bruxellois. Mais en, même temps c'était un fervent européen. Et puis dans Le soir, un article qui concerne les belges mais pourrait aussi s'adresser aux français. Alors que le nombre tus sur les routes baisse lentement ces dernières années, le nombre de piétons tués ne baisse pas. Que se passe-t-il ? Mauvais respect des règles de circulation. Oui mais en partie. Le soir désigne un suspect. Le GSM. Autrement dit, en français le téléphone portable. MP3, GSM, Smartphone... Oreilles bouchées, attention distraire. Ajoutez à cela les vestes à capuche. Dans certains accidents impliquant un tram raconte le soir, la victime ne s'est même pas retournée. Le GSM n'est pas l'ami du pieton belge. Les piétons français ne sont pas mieux. Un piéton sur 3 utilise son portable lorsqu'il traverse un carrefour embouteillé.

L'équipe