Rentrée. En France, l'Humanité s'inquiète de l'évaluation, piège libéral. Au Danemark, dit le Monde, d'heureux enfants ont classe dans la forêt. Libération explique pourquoi Jeremy Corbyn, chef du Labour Party, est accusé d'antisémitisme. Didier Deschamps et Al Pacino, délivrent leurs leçon au Figaro.
On commence par une dictée...
Une "dictée pour tous", qui a rassemblée hier 600 marseillais au collège Auguste Renoir, dans le 13e arrondissement, et que célèbre la Provence en ce jour de rentrée scolaire et cet article qui monte à la une témoigne d'une foi intacte dans le coeur des français pour l'école et ses valeurs, et voilà des mômes de quartiers populaires planchant sur du Pagnol, évidemment, et qui se sont dit que "ce serait bien de s'entrainer avant la rentrée", parole de Maïssa, 9 ans à la belle écriture, déjà en CM2 a la communale des Caillols. La belle image donc pour une panacée éducative, la dictée, qui fait aussi la Une de la Croix, mais ce n'est pas une affaire d'école, c'est d'intégration que l'on parlait hier à marseille, quand des vedettes locales de bonne volonté encourageaient les minots. "L'école et l'orthographe sont importantes" a lancé le Youtubeur Bengous sous les applaudissements. Et ce soutien vaut de l'or.
Car Bengous lui-même ne pratique pas l'orthographe et signe sur youtube "Bengous Oueskon Va", écrit en phonétique, et après la dictée a posté ceci sur Youtube pour célébrer la victoire de l'OM a Monaco. « On est venu bourrer Monaco et prendre trois points. »
Et on peut donc bourrer Monaco et dire en même temps, sincèrement, aux enfants, que l'orthographe est une viatique. Et l'hommage du vice à la vertu est sans prix.
La rentrée n'est pas seulement le passage obligé des enfants et de la presse, elle est un moment politique. Ainsi le débat sur l'évaluation, celle des élèves et celle des enseignants... "Recevoir l'évaluation de son enfant, ce sea une habitude comme la photo de classe" dit souriant le ministre blanquer dans le parisien aujourd'hui en france. Oui mais cette banalité cacherait, dixit Libération, le culte de la performance, ou pire, dixit l'Humanité, le venin de la concurrence... Le gouvernement avance masqué "vers la mise en marché de l'offre éducative".
Il est d'autres débats… Ceux d’entre vous qui viennent de déposer leurs bambins dans la boite qu'on appelle école, se sentiront en phase avec Philosophie magazine, qui prône d’autres pédagogies et cite un vieux pédagogue, Adolphe Ferrière: « Sur les indications du diable, on créa l’école, l’enfant aime la nature on le parqua dans des salles closes. » Et se consoleront avec un reportage du Monde, qui commence ainsi.
"Armés chacun d’une petite scie, Bertram et Hjalte, âgés tous deux de 4 ans, entament leur après-midi en s’attaquant à une planche en bois. Debout, ils ont ôté leurs moufles et travaillent, concentrés. Aucun adulte ne semble les encadrer. Mais, dès que Lars, un des enseignants, vient les voir, les enfants lui demandent une plus grande scie."
Et ainsi, dans les forêts danoises, fonctionnent les skovbørnehaver, les maternelles de la forêt, où les bambins de 3 à 6 ans se développent dans les bois et sans souci du froid, car il n'y a pas de mauvais temps, il n'y a que de mauvais vêtements, et ces écoles en liberté qui fleurissent aussi en Allemagne, chez nous, semblent bien loin de nos âpres débats et de nos émouvantes dictées...
La crise au parti travailliste britannique.
Dont le leader Jeremy Corbyn est accusé d'antisémitisme et Libération, journal de gauche, s'empare de cette crise dans la gauche britannique... "L'âme du parti est en jeu, vous n'êtes pas seuls, " a dit hier l'ancien premier ministre Gordon Brown, au congrès du mouvement ouvrier juif, une vieille composante du Labour. Au source du problème, l'engagement tiers-mondiste de Corbyn, fidèle soutien de la cause palestinienne, mais qui dans son engagement a frayé, dit Libération, "avec des révisionnistes patentés, des antisémites décomplexés et même des militants du Hamas condamnés pour terrorisme", et avait expliqué que les sionistes britanniques ne " comprenaient pas l'ironie anglaise" et n'avaient "aucun sens de l'histoire britannique"...
Et ce débat témoigne d'un dérèglement du monde et d'un débat embrouillé et atroce.
Tandis que le Labour, premier parti politique d'Europe, se teinte d'antisémitisme, Israel, qui condamne Corbyn, perd ses principes démocratiques et le gouvernement Netanyaou travaille avec les droites nationaliste européennes. Dans Le monde diplomatique le journaliste Charles Enderlin raconte cette évolution sous un titre très dur, "israel devient une ethnocratie"..."
Et deux grands hommes pour finir…
Qui donnent la leçon dans le Figaro, qui ont tout prouvé et à peu près tout gagné et partagent un peu dans deux interviews.
Le premier est français, Didier Deschamps, qui se révèle mystique, puisqu'il prétend "entrer dans le cerveau" de ses joueurs… et pendant la coupe du monde, il lisait « choisir sa vie », un livre de « psychologie positive »: « Je n’ai rien découvert mais c’est une façon de voir la vie, certains n’adhèrent pas, estiment que c’est du pipi de chat, pas moi…"
Du pipi de chat, Deschamps !
L’autre maitre est américain, Al Pacino qui sera sur les planches à Paris en octobre et en attendant dialogue avec la Madame théâtre du Figaro, Armelle Heliot, conquise, de Shakespeare et des doutes qui sont toujours là, "La question est, avez-vous le sentiment d’être parvenu a exprimer quelque chose que vous cherchez a atteindre…"
Et aussi, effet de l'âge? Al Pacino offre de la mémoire et des souvenirs, de sa jeunesse à Greewich village à l'ombre d'un immense acteur, Charles Laughton, "J'avais 17 ans, nous pouvions jouer jusqu'à seize fois la semaine et nous n'étions payés qu'au chapeau, juste de quoi survivre, c'était une épque inoubliable aussi heureuse que fertile."
il raconte aussi sa première expérience sur scène, à 11-12 ans, à l'école, où dans un spectacle intitulé « melting pot », il incarnait l'Italie... "Mais je ne savais pas où était l'Italie, mes grands-parents parlaient italien lorsqu'ils ne voulaient pas que je comprenne… Je me souviens d'avoir regardé une petite fille aux cheveux noirs, curieux de savoir à quoi ressemblait une italienne".
Et voilà de Maitre Pacino une leçon sur l'école et la betise des identités.
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