Le Parisien raconte l'odyssée de billets pourris-moisis, ce qui reste du trésor de Kadhafi. Dans la Charente libre et l'Union, des parents qui scolarisent leurs enfants à la maison défendent leur liberté. La haine des vieux au Japon, Télérama. Le rap d'amour d'un sedanais à sa ville, l'Ardennais.
On parle d'argent sale...
Et même de l'argent pourri au sens propre du terme, des billets moisis détrempés collés, qui ont été séchés puis nettoyés avec un produit abrasif, des billets qui ressemblent à du parchemin, qui n'ont plus cours légal mais que des malandrins écoulent pourtant. Le Parisien raconte ce matin l'épopée de ces billets, ils sont ce qui reste du trésor de Kadhafi... Un an avant sa mort, donc en 2010, le dictateur libyen avait fait imprimer en Allemagne 160 millions d'euros, il les entreposa dans une banque de Benghazi et ces billets lui survécurent. En 2017, dans la Libye en proie à la guerre civile, les rebelles de l'armée nationale libyenne prennent Benghazi, et découvrent le trésor, mais la moitié des billets est fichue, des bombardements ont déclenché le système de sécurité de la banque qui a noyé la salle des coffres pendant des mois... Mais pourtant, on les restaure, et on les fourgue à prix bradé à la mafia turque... Un an après, des billets moisis de Kadhafi commencer à circuler en Allemagne, en France, de l'argent blanchi et sali, que l'on retrouve dans le trafic de stupéfiants, mais pas seulement, des malins font le voyage de Turquie pour acheter à la source cet argent pas cher et faire la culbute... En janvier dernier, un limougeaud était pris en Belgique avec sur lui 15000 euros moisis...
Il est ce matin une autre histoire d'argent malséant, mais on parle ici de notre capitalisme, et aussi de l'Etat français. L'affaire Suez-Veolia fait la une de Libération qui décrit l'humiliation de Bruno Le Maire, qui n'a pu modérer les appétits de Veolia pour son concurrent Suez, le conseil d'administration de Engie a vendu lundi à Veolia les 29,9% de Suez qu'il détenait, en dépit de l'opposition des représentants de l'Etat au conseil, Libération se demande si l'Etat a encore du pouvoir en France, l'Opinion suggère à l'état actionnaire de disparaitre..
Mais il est pire que l'impuissance, la ruse, et deux journaux sérieux convergent ce matin pour dire que le camouflet infligé à l'Etat ne serait qu'une apparence, l'Etat aurait organisé sa défaite pour laisser avancer la prise de Suez par Veolia, qu'il souhaite en faisant mine de s'y opposer.
Dans les Echos je lis ceci d'une source anonyme: "Si l'Etat avait voulu vraiment s'opposer à la cession, il aurait pu convaincre certains administrateur indépendants dont les carrières dépendent étroitement de leurs relations avec le gouvernement, ce conseil était une mascarade."
Dans Mediapart, je lis que le secrétaire général de l'Elysée Alexis Kohler, a téléphoné aux représentants de la CFDT au d'administration de Engie pour leur demander de ne pas prendre part au vote sur la cession des parts d'Engie dans Suez. Ces représentants, de fait, n'ont pas suivi la position de leur syndicat hostile à l'opération...
Et Mediapart, revisite alors tout le feuilleton Veolia-Engie-Suez. L'idée d'une reprise de Suez par Veolia aurait été disputée et validée au sommet de l'Etat fin mai début juin, et ce choix initial aurait prévalu en dépit des positions publiques de Bruno Le Maire, qui aurait joué un rôle, qui aurait dû s'incliner devant plus puissant que lui... Ce "sommet de l'Etat", l'Elysée donc qui passerait par-dessus Bercy, et qui aurait aussi fait pression pour dissuader le fonds d'investissement Ardian de concurrencer le projet de Veolia... Mediapart confirme une information du journal Challenge, selon lequel Alexis Kohler, encore, lui aurait été à la manoeuvre pour décider des administrateurs de Engie à accepter la nouvelle directrice générale du groupe.
On parle aussi de liberté ce matin...
Et face à l'Etat des parents se dressent, qui ont choisi de faire l'école à leurs enfants à la maison, ça ne sera plus possible si le projet de loi contre le séparatisme entre dans les faits, il faut cela pour faire France, alors dans l'Union et dans la Charente libre viennent me parler Solange, 51 ans, quatre enfants dont deux qui sont heureux scolarisés chez eux, l'une pour échapper au harcèlement, l'autre, hyperacti,; ou bien encore Emmanuelle dont les filles l'après midi s’en vont observer la nature ou regardent un film sur le big bang. Je lis, également dans un texte du Figaro signé d'un journaliste d’une radio concurrente, des idées de liberté, faut-il sacrifier ces utopies privées au nom de la lutte contre l'intégrisme?
L'Est républicain raconte la méchanceté qu'a subie Anastasia Salvi, éphémère miss Franche Comté un courrier anonyme la dénoncée comme ayant réalisé jadis une photo inappropriée, de lingerie, c'est interdit, elle a démissionné Anastasia mais sur le site de l'Est républicain, j'apprends que pour dire sa bonne foi, elle a publié les photos de sa disgrâce, deux photos artistiques où certes l'on distingue ses formes et ses seins mais ce sont surtout ses cheveux que l'on voit, travaillés en boucles en frisures pour des marques de coiffure... C'était cela. Mais pourquoi Anastasia, a-t-elle voulu être Miss, cet univers prude où les délateurs font la loi?
Et on parle aussi de vieilles dames...
Qui elles sont fort joyeuses et militantes féministes depuis toujours, et persistent dans un chouette papier lu sur le site de Télérama, elles habitent une « anti-maison de retraite » bien libertaire baptisée du nom d'une sorcière de contes polonais, voilà les babayagas qui chantent des slogans, c'est un des articles d'un très bel ensemble que Télérama organise sur le Web et le papier depuis une semaine, sur les générations frappées par la crise de la covid, les gamins et le troisième âge, parlons des vieux... J'apprends comment au Japon monte une détestation des vieillards, on appelle ça le rogaï, une journaliste la résume ainsi, pas facile “Pas évident quand on a 30 ou 40 ans de se dire qu’en plus de ses enfants on va devoir aussi s’occuper de ses parents et de ses grands-parents !"
Allons! ils savent aussi se débrouiller seuls, les anciens, y compris sexuellement, et Télérama me dit que les espada doivent s'adapter à l'entrée en troisième âge d'une génération qui jeune connut et inventa la libération sexuelle, et n'y renonce pas, OK Boomer.
Du coup, c'est chez un jeune homme que je trouve la nostalgie. Il est dans l'Ardennais, Jean-Baptiste Passe, il a bourlingué autour du monde et est revenu à Sedan où sa famille tenait un estaminet voué à la bière, il rappe sous le nom de Jibton et a composé un hymne à sa vieille ville, il l'appelle « J'lai pas choisi »...
L'équipe
- Production