"Je t'embrasse de tout mon coeur", disait Eltsine à Clinton au temps où tout était possible, l'Obs. La Silicon valley de Chine (le magazine des Echos), puissance et destins broyés. Colère sociale dans la Croix et le Parisien,aussi futuriste. La France jeune des livres dans Liberation, l'Obs, le magazine du Monde....
On parle ce matin d'un homme qui ne veut pas mourir...
Ce qui est une aspiration légitime mais Michel Drucker la prend plus au sérieux que nous autres, qui pose en une du magazine du monde en tenue de cycliste, car le vélo est une des garantie de son éternité, Michel Drucker, 76 ans, qui vient de sortir un livre avec le docteur Michel Allard, qui fut jadis médecin de Jeanne Calmant, partie à 122 ans, et si Drucker a fait ce livre, c'est pour savoir.
"Je l'ai trouvé touchant dit le docteur Allard au Monde, c'était comme une consultation, il m'a demandé s'il faisait tout bien comme il faut pour obtenir son diplôme de longévité, il m'a demandé s'il pouvait faire comme Claude François qui s'injectait un anti-vieillissant à base de couilles de taureaux de Roumanie". Le docteur a répondu que pour devenir centenaire, il faut avoir un fort conatus, la niaque, l'envie de persévérer dans son être", ça vient de Spinoza.
Et on parle dans le Monde d'un homme qui veut persévérer dans son être audiovisuel, que France télévision songerait à sortir de l'antenne mais il se bat et connait depuis toujours tout paris et désormais Brigitte Macron, "à Amiens d'où je viens vous êtes là depuis toujours" lui a dit la première dame.. .
On parle dans le Monde d'un homme que les français adorent, et qui dimanche dernier, c'est dans Sud-Ouest, enchantait encore ses admirateurs à Pau où il signait son livre. Oui mais de ce gentil, le Monde révèle un monstre Mich Mich, Don Drucker, le Dorian Gray du PAF, dont le visage frais masquerait une âme toute entière dévouée à survivre au détriment des autres, qui poussa Jacques Martin à l'AVC en lui volant ses dimanches après-midi... Delphine Ernotte l'a invitée à déjeuner en septembre pour son anniversaire... Il ne veut pas que cela cesse, nous en sommes tous là qui croyons détenir l'éternité...
On entend dans l'Obs la voix d'un homme mort qui changea le monde.
Il s'appelait Boris Eltsine et présidait la Russie il y a vingt-cinq ans, quand l'harmonie semblait possible, le Président américain était l'ami de ce russe qui poussait son peuple vers le marché et la démocratie... "Je t'embrasse de tout mon cœur", disait parfois Eltsine à Bill Clinton entre 1993 et 1999. Les conversations des deux hommes viennent d'être déclassifiées, et sont donc publiées par l'Obs, magazine et internet.
En 1993, Eltsine est en campagne présidentielle: "Je n’ai pas le droit de perdre. Ce serait une trahison. Nous avons 60 000 entreprises privées. 30 millions de gens sont propriétaires. Les gens ne veulent pas de retour en arrière. Clinton : "Je veux t’aider à continuer." Eltsine : "La Russie a goûté à la liberté. Donnez-nous du temps. Dans cinq ans, nos deux pays seront en compétition dans les arts, le jazz, le pétrole. Enfin, pour le jazz, je n’en suis pas certain…" Clinton : "Oui peut-être pas pour le jazz, mais en matière culturelle c’est nous qui devons vous rattraper."
Mais ensuite viennent les nuages car la Russie souffre et l'Amérique veut étendre l'OTAN aux pays de l'est, et Eltsine y voit un encerclement. Le 19 novembre 1999, c'est leur dernière rencontre. "Bill, dit Eltsine, donne l’Europe à la Russie. Les Etats-Unis ne sont pas en Europe. La Russie peut assurer la sécurité de l’Europe. Je suis sérieux, Bill. Donne l’Europe à la Russie" et Clinton élude, Eltsine n'est déjà plus là, Vladimir Poutine va venir, on connait la suite, les espérances ont-elles existé, ou bien tout était déjà écrit?
Et ce vertige transforme notre lecture des journaux qui hésitent entre la catastrophe et les promesses. Le Magazine des Echos décrit la Silicon valley chinoise, ce delta de la Rivière des perles traversée par un pont prométhéen, où croissent 108.5 millions d'habitants, mais sous la puissance, la pollution tue les ouvriers de la croissance, choisissez? Le Point, après d'autres mais avec talent, montre l'enfer chinois où les autorités inscrivent des codes-barres QR sur les portes des maisons. Y allons-nous?
Et du désarroi en France...
Et du désespoir chez ces migrants qui sont prêts à mourir pour ne pas rester chez nous. La voix du Nord le dit, il n'y a a jamais eu autant de tentatives de passages en Angleterre sur des petites barques parfois volées à des pêcheurs.
Ce désespoir côtoie la colère autochtone, quand des gilets jaunes crient aux élites leur détresse sociale dans la Croix, "ont-ils une idée de ce qu'on vit?", et l e Parisien fait témoigner ces français qui n'y arrivent pas, à 2000 euros par mois... Ce n'est pas la pauvreté mais l'exaspération sociale, Marianne montre les vols qui enserrent les campagnes, et ne sont pas seulement le fait de bandes venues des pays de l'est, des ostréiculteurs volent les huîtres et des viticulteurs les grappes des autres...
Et en même temps. Le même Parisien qui dit les fins de mois difficiles choisit de faire rêver avec la ville de demain, un grand Paris humain où les légumes pousseront sur les toits et des transports en communs rénovés feront respirer. Choisissons?
Il n'est pas que la colère même si elle fait des bons mots. Le prix Goncourt Nicolas Mathieu a dit dans Mediapart que les personnages de son roman "Leurs enfants après eux" étaient semblables aux gilets jaunes... Ils sont aussi "des clichés" lui a lancé une adolescente à Nancy, il a ri, "je ramasse mes dents et je réponds"... La scène est dans le magazine du Monde, encore, un chouette reportage qui requinque sur la fabrication du Goncourt des lycéens, le grand oral des grands auteurs chaque mois d'octobre devant 2000 chouettes jeunes lecteurs...
Et cette jeunesse des livres est aussi ce qu'on peut choisir ce matin, quand l'Obs raconte "la Star ac" des écrivains, le master de création littéraire de l'université Paris 8, qui a produit David Lopez, prix du livre inter cette année pour Fief,, et qui attend qu'un nouvel écrivain "prenne la relève" et "vienne le niquer"...
Libération raconte les éditions TURFU, lancées par des lycéens du Poitou, qui vont publier en ligne de jeunes auteurs accessibles gratis sur le net, le premier titre est un roman en vers: "L'art délicat de rater sa vie". Allons, ce n'est pas écrit!
L'équipe
- Production
- Autre