La revue de presse, bonjour Hélène Jouan
Oser parler quand on est victime…pas toujours facile
« Tu devrais avoir honte d’attaquer notre pauvre église », c’est ce qu’une de ses amies a dit à Michelle, lorsqu’elle l’a vue à la télé témoigner de ce qu’avaient vécu ses deux fils, victimes d’attouchements pour l’un, de viol pour l’autre de la part du père Preynat, l’un des curés du diocèse de Lyon qui a placé Monseigneur Barbarin dans la tourmente. Emouvant reportage dans la Croix, au cœur de cette communauté catholique lyonnaise, où parler, dire, est considéré par certains comme une trahison. Beaucoup pourtant de ces victimes affirment agir aujourd’hui au nom de leur foi. Alexandre, abusé pendant 3 ans témoigne « nous voulons rester fidèles au Christ, mais nous avons le sentiment de déranger. Même ceux qui nous soutiennent, des prêtres parfois, préfèrent rester anonymes de peur de paraître se désolidariser de l’institution »… Malgré les réticences de leur communauté, toutes les victimes disent pourtant le pouvoir libérateur de la parole, elles demandent souvent juste à être écoutées, entendues…Ce qu’a semble t-il fini par comprendre le cardinal de Lyon, qui après s’être enfermé dans l’immobilisme, puis le déni, prend la peine désormais de répondre aux victimes, de les recevoir. L’une d’elle se dit apaisée, parce « qu’il a vraiment dit elle compris notre souffrance »
Ce qu’Aujourd’hui en France/le Parisien qualifie néanmoins « d’opération reconquête » de la part de monseigneur Barbarin, qui s’est adjoint les services d’une agence spécialisée en communication de crise pour calmer les esprits, alors qu’il est aujourd’hui visé par 4 plaintes pour non-dénonciation d’agressions sexuelles
Attentats djihadistes en Belgique, et ailleurs dans le monde. Comment expliquer ? continue de s’interroger la presse ce matin
Et notamment le patron de Charlie hebdo, Riss dans son édito du mercredi, qui n’est pas le plus mal placé pour en parler…quoi qu’on pense pour le coup, de son dessin de Une où le chanteur belge Stromae reprend son fameux refrain « papa où t’es » et où des morceaux de corps lui répondent « ici, ici, et là aussi »..
« Les attentats explique Riss, sont la partie émergée d’un gros iceberg. Ils sont la dernière phase d’un processus. On nous colle le nez sur les gravats de l’aéroport de Bruxelles, et pendant ce temps-là, personne ne regarde ce que raconte Tariq ramadan, qui était la semaine dernière à l’institut de science po de saint germain en laye. Tariq Ramadan qui vient défendre l’islam, mais qui vient surtout dissuader toute critique à l’égard de l’islam…rien de grave dit Riss, tariq ramadan ne prendra jamais une kalanchnikov, d’autres le feront à la place. Comme cette femme voilée qu’on ne saurait montrer du doigt sans craindre l’esclandre, comme ce boulanger à la longue barbe qui a remplacé le jambon beurre par des sandwich au thon…Aucun de ceux là ne mettra une bombe répète Riss. Et pourtant ce qui va arriver à Bruxelles ne pourrait avoir lieu sans le concours de tous. Car tous inspirent la crainte et la peur. Le peur de contredire et de polémiquer. La première mission des coupables conclut Riss est de culpabiliser les innocents, d’inverser les culpabilités. Depuis la boulangerie qui vous interdit de manger ce que vous aimez à cette femme que vous préféreriez sans voile, le terrorisme commence là son travail de sape »
Où commence ce travail? Dans la Voix du Nord, Bruno Renoul révèle que le sulfureux imam de la mosquée de Brest, le salafiste qui expliquait aux enfants que la musique était une création du diable, ou qu’une femme non voilée incitait au viol, cet homme était l’invité de la mosquée de Roubaix lundi soir. Il y partageait la tribune avec un autre imam, celui de la mosquée de Villeneuve d’ascq réputé modéré. « Coupable rapprochement entre les frères musulmans et salafistes » dénonce l’auteur de « Pourquoi j’ai quitté les Frères musulmans » ; « l’Imam de brest est un rempart anti radicalisation » se défend l’imam « modéré », puissance invitante
Et puis, je vous conseille la lecture dans Télérama cette semaine, du dossier sur les« experts es terrorisme », « ces squatteurs des JT » que vous voyez défiler à chaque nouvel attentat. Histoire de savoir qui vous parle, d’où il vous parle, on retiendra, en haut du palmarès claude Moniquet, qualifié d’expert couteau suisse que des belges ont surnommé « fournisseur officiel de contre avis sur tout et son contraire »…sacré CV pour tout nous expliquer
Femme de…premier ministre. Statut et métier à risque…
Enquête de l’Obs ce matin sur « le drôle d’orchestre de Mme Valls », enquête signée David le Bailly et Caroline Michel… Où il apparait qu’Anne Gravoin, violoniste, a peut-être été un peu naive, quand un homme d’affaire lui a proposé de réaliser son rêve, celui de diriger un grand orchestre, l’Alma Chamber Orchestra, censé diffuser un message de paix et de fraternité. Un mécène à la fortune d’origine pour le moins douteuse, des accointances avec deux hommes d’affaires proches du très controversé président du Congo Brazzaville Denis Sassous Ngesso , de vraies figures des réseaux de la Françafrique qui organisent sa tournée sud africaine…Anne Gravoin se défend dans l’Obs, affirme n’être que « prestataire » de cet orchestre. Mais l’enquête décrit aussi les ambiguités entre musique et diplomatie entretenues par l’épouse du premier ministre, les ambassadeurs qui se démènent à l’étranger pour remplir ses salles lorsqu’elle est en tournée. Ambiguité entre statut officiel et activités privées. Mme Valls se plaint parfois raconte l’article, « les gens croient que les choses sont plus faciles quand on est la femme du premier ministre, alors que c’est souvent l’inverse ». Se garder de soi-même comme des autres n’étant pas le moins difficile » concluent les journalistes.
Entre économie, politique et morale, la rémunération du patron de PSA de nouveau dans la presse ce matin…
Le doublement des émoluments de Carlos Tavarès vous en avez parlé …Ce matin Emmanuel Macron le ministre de l’Economie « reproche au patron de PSA de faire abstraction de la sensibilité des Français sur le sujet, il devrait y réfléchir davantage » explique t il. Mais poursuit il, au final « c’est un bon manageur, en train de réussir la transition de l’entreprise. Je pense conclut MAcron, que la responsabilité et l’éthique ne se règlent pas par la loi mais par l’exemple que l’on donne »
Critique toute mesurée donc…et pour cause, dans L’Opinion, Muriel Mottes dénonce le « double discours de l’état actionnaire », qui certes plaide la responsabilité, mais qui dans le même temps, se remplit les poches. Grâce au succès de PSA, la participation de l’Etat est en effet aujourd’hui valorisée 1, 675 milliards d’euros. Un bond de 110% ! Merci Tavarès donc… ce qui n’exclut pas de dire aussi merci aux salariés qui ont participé au redressement de l’entreprise
Un mot d’économie encore, pour souligner la poésie de ce monde. Sans rire. C’est le Figaro Economie qui nous révèle que l’opération de rapprochement entre Orange et Bouygues Télecom, qui se joue en ce moment même, a pris le doux nom de code de « Jardiland » pour les banquiers d’affaire. Pour garantir la confidentialité de leurs échanges, ces banquiers attribuent en effet des sobriquets à chacune de leurs entreprises. Orchidée pour Orange, Bégonia pour Bouygues, résultat : Jardiland… c’est pas du prévert mais on s’en approche…
On termine Hélène…
Il est beau, il est musclé, il est poilu, il a bien l’air d’être tout nu ! et il sera dans quelques instants dans ce studio, Augustin Trappenard fait la Une des Inrrockuptibles cette semaine, dans la tenue d’Eve que je viens de vous décrire…Avec boomerang sur France Inter, aujourd’hui, la voix de la culture c’est lui affirme le magazine ! à écouter et à regarder en direct donc dans quelques minutes sur franceinter.fr
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