Quatre ans après avoir claqué la porte du gouvernement sous François Hollande, Aurélie Filippetti fait sa rentrée littéraire ces jours-ci.
L'ancienne ministre de la culture signe un roman intitulé "Mes idéaux" où elle décrypte et analyse avec force un monde politique qui fut le sien, celui de la gauche socialiste.
Dans ce livre, nul n'est nommé mais il n'est pas difficile de dénicher l'identité des personnages principaux comme Le Prince, François Hollande ou l'ambitieux secrétaire d'état qui ressemble fort à Emmanuel Macron.
C'est une chronique glaçante d'un univers où la communication a remplacé l'action, ou l'ivresse du pouvoir tue la politique.
L'interview est à retrouver dans les Inrokuptibles.
L'ancienne députée de la Moselle issue du monde ouvrier y raconte ses désillusions et ses colères :
" La fermeture des haut fourneaux à Florange dit-elle, c'est le symbole du quinquennat, tout y est concentré. C'est le reniement des idées qui avaient permis la victoire de la gauche en 2012"
Dans cet entretien Aurélie Filippetti raconte aussi la fascination de François hollande pour les riches et la grande bourgeoisie.
"Quand tu es président et que tu n'es plus entouré que par des personnes dont le problème est de payer trop d'impôts, comment ne pas tomber dans le travers de se prendre pour elles, d'être fascinée par elles, d'être contaminé par ce pouvoir corrosif ?"
" Aujourd'hui poursuit Aurélie Filipetti, une bourgeoisie intellectuelle et politique a pris en main tous les pouvoirs. Quand je suis arrivé au ministère, je me suis retrouvé avec des gens qui sortaient de nulle part, des jeunes de familles aisées qui avaient fait les grandes écoles et qui n'attendaient que d'exercer le pouvoir.
Mais au nom de quoi ces gens qui ne savent pas ce que c'est d'être pauvre auraient des postes réservés à l'avance comme une nouvelle noblesse."
Le premier livre d'Aurélie Philippetti paru en 2003 s'appelait " les derniers jours de la classe ouvrière"
15 ans après, un président de la République n'hésite pas à dire que l'on donne trop de pognon aux pauvres lui demande la journaliste
Aurélie Filippetti toujours
" Ce qui est dit là par Emmanuel Macron, c'est que si vous êtes pauvres, c'est de votre faute, que vous le méritez parce que vous n'avez pas assez travaillé, c'est une régression de la pensée. Macron n'est pas un accident de l'histoire comme il aime le répéter, bien au contraire, il est la continuité parfaite de la politique de François Hollande et même son apothéose "
Une interview sans ambages de l'ancienne ministre de la culture socialiste à lire dans les Inrokuptibles.
L'actuelle ministre de la culture cette fois fait également l'actualité mais pour bien d'autres raisons.
Cela commence à faire beaucoup pour François Nyssen.
La ministre de la culture d'Emmanuel Macron est de nouveau épinglée ce matin par le Canard Enchaîné.
En juin dernier déjà l'hebdomadaire avait révélé que la ministre et son mari avait entrepris des grands travaux sans autorisation au siège de leur maison d'édition -Actes Sud - à Arles.
Le couple avait régularisé sa situation l'an dernier à l'occasion de l'entrée au gouvernement de Françoise Nyssen.
Cette fois c'est le siège de la société d'édition à Paris qui a bénéficié d'agrandissements sans autorisation de travaux mais plus grave encore sans déclaration au FISC nous apprend le Canard. Ces bureaux sont installés dans une magnifique construction du 18ème siècle dans le quartier huppé de Saint- Germain-des-Près.
322 m carrés acheté 1million 600 000 euros, une affaire selon le journal satirique. La petite technique du couple Nyssen pour éviter les contrôles consiste à étaler les travaux.
"C'est le chantier permanent raconte un ancien salarié, ils avancent, ils bricolent, une mezzanine une année, puis une autre l'année d'après. Il y a un côté très artisanal"
Artisanal mais surtout illégal insiste le Canard Enchainé. La surface de la maison d'édition elle a gagné 150 m carrés.
A 20 000 euros l'unité, cela fait un beau pactole en perspective.
En juin dernier, la ministre de la culture avait parlé de négligence, cette fois Françoise Nyssen n'a pas voulu répondre aux sollicitations de nos confrères.
Politique toujours, quand Bercy compte ses milliards.
Premier conseil des ministres ce matin après les vacances et on parle beaucoup d'argent et du budget dans vos journaux avec cette question. Comment faire plus d'économies ?
C'est le cas des Echos, de l'Opinion, du Parisien ou du Figaro qui craignent que la France ne respecte pas ses engagements budgétaires européens pour 2019.
Et pendant que le ministère de l'économie s'apprête à resserrer les cordons de la bourse, La Croix se demande où est le projet social de l'exécutif.
Le chef de l'état on s'en souvient avait reporté, à cause de la coupe du monde, la présentation de sa stratégie de lutte contre la pauvreté et manifestement nous apprend le journal, le président aimerait "plus d'ampleur" pour cette annonce qui devrait avoir lieu le mois prochain. Plusieurs arbitrages sont en cours avec une ligne directrice : sortir de la simple distribution d'aides sociales pour former, responsabiliser et accompagner un retour vers l'emploi. Des consultations vont débuter la semaine prochaine.
L'assurance chômage, la fonction publique ou les retraites sont notamment à l'agenda mais l'Elysée insiste nous dit la Croix "il n'y aura pas de tournant social" dans le quinquennat.
Un volet à haut risque pour le chef de l'état selon Jean Garrigues historien spécialiste de la 5ème république :
"Si la dimension sociale de l'action d'Emmanuel MACRON reste invisible. L'image de président des riches se fixera durablement dans l'opinion."
Manger 5 fruits et légumes par jour, c'est bon pour la santé.
Moins pour le porte-monnaie
Surtout quand on est pauvre.
Tout le monde a retenu ce slogan qui avait été lancé il y a une quinzaine d'année pour une meilleure alimentation mais dans les faits. Nous ne sommes pas égaux devant les étals.
C'est l'Humanité qui consacre ce matin un dossier sur ces couches populaires qui n'ont pas les moyens de s'acheter des fruits et des légumes de qualités. Comme tous les ans, le Parti Communiste organise aujourd'hui en partenariat avec le syndicat agricole Modef une vente à prix coûtant qui sera à n'en pas douter un succès.
Pour illustrer comment les habitudes alimentaires reflètent les inégalités sociales, le journal s'est appuyé sur une étude de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation.
Exemple, les fraises, les petits pois, les aubergines ou les tomates sont d'avantage consommés par ceux ayant fait des études supérieures. A l'inverse, les employés et les chômeurs se dirigeront vers les pommes de terre et les féculents jugés plus nourrissant mais aussi la viande rouge, pas forcément bon marché mais symbolisant une alimentation plus riche.
Autre explication de Faustine Regnier sociologue à l'INRA cité par l'humanité :
"Les variations de prix des fruits et légumes dues aux saisonnalités refroidissent le acheteurs aux faible revenus."
Des habitudes d'achat qui ne sont pas sans conséquences. L'obésité en France a progressé de 16 à 20 % entre 2002 et 2017. Une maladie qui concerne surtout les catégories sociales les plus modestes... et notamment les ouvriers.
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