Près du spot de surf, la start-up met sur orbite 50 kilos d'électronique pour 1,5 millions! (l'Usine nouvelle)

France Inter
Publicité

Le poulpe nous survivra-t-il, demande Libération, l'Equipe dit un jeune rugbyman ressuscité, le magazine du Monde un Booba humilié, Rue 89 des jeunes homos libérés de la peur du sida et de la capote grâce à la PREP...Et un policier retraité multiplie les tomates dans l'Aisne et dans le Figaro.

On part dans l'espace ce matin... 

L’espace infini et au-delà.... NOUVEAU

Le NOUVEL ESPACE que célèbre l’Usine nouvelle, supposé austère mais qui s’autorise un titre quasiment dévergondé pour célébrer sur TRENTE PAGES la bonne nouvelle… "L’industrie s’envoie en l’air", car il s’agit d’économie et d’un boum de l’industrie spatiale qui n’est plus le domaine des seuls mastodontes mais l'expansion joyeuse d’une floppée de start-ups, des petites entreprises innovantes qui expédient dans les nuées des satellites aussi petits qu’une boite à chaussures parfois, ainsi Vector qui à Huffington beach, au sud de Los Angeles  -évidemement cela se passe en californie- pas loin d’un spot de surf… Vous met en orbite 50 kilos de matérioel électronique pour 1 million et demi de dollars ( le meilleur prix au kilo de la mise en orbite)

Publicité

Et des Vector, il y en a des dizaines. L’espace n’est plus le monopole des Etats, mais l'espérance des entrepreneurs,  dans un éco système de technologie et de capital risque, dans lequel la France n'a pas encore trouvé  sa place... Mais les articles de l'Usine nouvelle, foisonnants et réjouis... témoignent d'une énergie qui tranche avec les dépressions environnementales et nous disent que l'esprit prédateur et joyeux du capitalisme n'a pas déserté l'humanité... Une entreprise japonaise Obayashi travaille, pour 2050, à un ascenseur de l'espace, un câble en carbone de 96000 kilomètres de hauteur pour relier la terre à nos satellites? Et les américains de Tethers unlimited mettent au point un filet pour capturer les astéroïdes, comme les cowboys capturaient les bisons des plaines, yeeepee! 

Ayant lu l'Usine nouvelle on redescend dans l'incertitude d'un autre infini, sur notre planète blessée:  la Mer, les Océans; la Provence raconte un bateau de science fiction, Sphyrna, un bateau autonome conçu pour écouter les baleines. et Libération consacre un numéro spécial à l'Océan, entre l'émerveillement et l'angoisse, car les océans souffrent acidifiés par notre pollution,  et meurent les coraux... Elle est émouvante, cette supplique dans Libé "Il faut classer les vagues au patrimoine mondial de l'humanité".  Le scientifique Théodore Monod a prédit que le poulpe nous succédera comme maître de la planète et Libé consacre une page à ce génie céphalopode, son cerveau complexe, et ses tentacules cognitifs, ses dons de métamorphose puisqu’il sait en un millième de seconde se confondre avec les algues ou se déguiser en sole? Mais le poulpe ne vit que trois ans, et meurt sitôt après s'être reproduit. Nous sommes encore là, survivants, conquérants, fragiles mais présents.

Et on nous raconte des survivants dans les journaux... 

Il y a  Julien, 37 ans, la barbe rousse dans rue89, sur internet. Il est homosexuel aux multiples partenaires, il a traversé sa jeunesse en appréhendant le SIDA, cerné de risques et d'angoisses, fonçant à l'hôpital  quand ses préservatifs ne tenaient pas et désormais apaisé, grâce à la PREP: la prophylaxie pré exposition... Une révolution absolue; il ne s'agit plus de stabiliser des séropositifs, c'est la trithérapie, mais d'un traitement préventif de rétroviraux, qui empêchent la contamination; pour les 7000 personnes en France sous PREP, une révolution chimique; la fin du préservatif, la découverte de l'amour comme Julien ne pas l'avait connu, comme si le SIDA n'avait pas existé et des médecins s'inquiètent car l'abandon du préservatif va libérer d'autres maladie vénérienne, mais l'appel de la vie surpasse la raison...

La vie et son risque portent aussi ce jeune homme, très beau, dans l'Equipe, qui tient son ballon de rugby comme un trésor. En janvier dernier,  la mort serrait Samuel Ezeala, 18 ans, de Clermont-Ferrand, évanoui après un placage sur la pelouse de l'ARena de Nanterre, devenu l'image d'un rugby devenu dangereux. Un autre jeune joueur, Louis Fajfrowski, d'Aurillac, est mort ce mois-ci, mais Ezeala, lui , rejoue, et marque des essais, et il voudrait qu'on oublie qu'il fut un corps inanimé.  Clermont-Ferrand revient à Nanterre dimanche mais sans Ezeala, son entrainneur n'a pas voulu lui imposer ce retour... 

On ne sait que la vie quand on est jeune. Un jour on est vieux. la Une du Magazine du Monde est superbe; un homme sculpté par la musculation baisse la tête, affaissé, et ses pectoraux tombent, comme s'il admettait la défaite. C'est Booba, le maître du rap français, devenu scandale depuis une bagarre  à Orly contre un rival, qui risque quelques années de prison . Booba  qui avait déjà connu l'humiliation d'un autre emprisonnement... "Au bout d'un moment tu es réglé comme un animal, tu entends la clé du maton et tu remues la queue comme un petit chien." 

Un journaliste du monde, Jean Birnbaum, qui se passionne usuellement pour les idées et la philosophie, avait rencontré Booba au mois de juin. Il en tire aujourd'hui un portrait superbe et littéraire, d'un géant tatoué dont les textes prennent en charge "l'abjection humaine", et Birnbaum, trouve pour le rappeur des bonheurs d'écriture. Cela n'est pas rien dans nos vallées de larmes... 

Et nous finissons donc avec le bonheur...  

Pour une fois, on le mérite dans l’angoisse des unes, quand les échos comme le figaro titrent sur ces impôts à la source qu'évalue le cerveau présidentiel , quand l'humanité rappelle que l'école n'est pas vraiment gratuite, quand le parisien s'affole contre les médicaments antidouleurs.

On mérite bien, en contraste le bonheur de chanter ensemble, c'est dans la Croix, à propos des chorales qui doivent s'installer dans les écoles pour la rentrée.

Il y a des bonheurs adolescents, celui du skate, que célèbrent les Inrockuptibles,  et le magazine du Parisien. des bonheurs de copains, décrit dans un très chouette magazine culturel, de tout petit format, appelé "Bikini", qui raconte le bonheur d'ouvrir un café, un rade, un troquet, avec ses potes... 

Mais mon préféré, ce matin, est dans le Figaro... Celui de Pascal Antigny, policier à la retraite qui chez lui , à Quierzy dans l'Aisne, dans son jardin, fait pousser des tomates, des tomates de toutes formes et de touts sortes, 3847 variétés de tomates, rouges ou bleues et duveteuses, et l'une porte son nom, Pascal de Picardie, des tomates jusqu'à l'infini …

L'équipe