L’arrestation de Salah Abdelslam évidemment à la Une de la presse ce matin
« Attentats, le temps des réponses » pour Libération, « Question sur une cavale » à la Une du Figaro. Et de fait, ce matin ce sont surtout les questions qui dominent après l’arrestation du suspect numéro Un des attentats du 13 novembre. Qui est le commanditaire des attentats parisiens, quel est le rôle précis joué par Salah Abdelslam, a-t-il renoncé ou non à commettre à commettre une autre attaque ce soir-là, quelle ampleur pour le réseau djihadiste en France et en Europe, quel mode opératoire, où s’est il caché et comment depuis sa fuite ? Alexandra Schwarztbrod dans Libération estime que cette capture permettra bien sûr de remonter « le fil tragique des événements du 13 novembre, mais surtout de comprendre de l’intérieur, l’organisation et le fonctionnement d’une cellule terroriste de l’Etat islamique ». Mais le vrai travail commence explique t elle aussi, celui de la vérification des « aveux » du prévenu, il n’est pas exclus qu’il chercher à « balader » les enquêteurs, travail aussi à mener « sur les énormes failles dans le dispositif de surveillance belge, franco belge et européen, qui ont permis au terroriste d’échapper 126 jours à la police »
C’est sur cette cavale de 126 jours que le Figaro insiste. En pointant notamment, les aides dont il bénéficié pendant sa traque. Celui qui apparait au minimum comme le logisticien des attentats, a-t-il été lâché par Daech depuis ? s’interroge le Figaro. C’est en tout cas un modeste réseau local qui lui aurait permis de passer de planque en planque depuis 4 mois dans ce « Bruxelistan » que semble aujorud’hui représenter Mollenbeck. « Par analogie écrit Christophe Cornevin, l’histoire fait songer un peu au syndrome Yvan Colonna, assassin du préfet Erignac, pourchassé jusqu’en Amérique du sud alors qu’il avait trouvé refuge dans une bergerie de sa corse natale » Maquis encore plus autarcique et communautaire pour Abdelslam au sein de Mollenbeck… « Quartier Ghetto, zone de non droit où communautarisme, délinquance et salafisme prospèrent à grande vitesse. Ces ghettos sont connus accuse Yves Thréard dans son édito. Ils doivent être « nettoyés » affirme t il…oui mais comment ? les réponse sont sans doute plus difficiles à apporter que de poser l’injonction.
Une enquête du Figaro dans une ville de banlieue parisienne illustre d’ailleurs la difficulté des réponses à trouver…
« Sevran, ville sous pression islamiste », signée Marie Amélie Lombard sur cette ville de seine saint denis, où 6 jeunes de la ville sont morts en syrie après être partis faire le djihad. Enquête au cours de laquelle est dénoncée la mise sous pression des maires de banlieue par les islamistes. Leur insinueux grignotage de l’espace public, des boucheries halal aux boutiques de burqas jusqu’aux mosquées prosélytes qui font fuir les habitants et permettent aux islamistes de dire, « on est chez nous » ; certains mettent en accusation « les renoncements successifs et les petits arrangements » de certains maires, mais ceux-là s’insurgent, face aux surenchères religieuses, nous les maires sommes seuls disent ils. Un haut fonctionnaire familier des lieux jette sans détour « dans ces banlieues, c’est la religiosité musulmane qui a remplacé l’effondrement de l’église catholique et du parti communiste. Aujourd’hui elle imprègne tout, du sport au soutien scolaire. Alors si vous avez des enfants et les moyens de partir, c’est clair, vous ne restez pas à sevran » conclut il
Votre réaction Benoit Hamon, vous êtes vous-même un élu de banlieue, Trappes, comment, on lutte comme élu local contre le communautarisme…comment on résiste à cette pression ?
Une photo à la Une de la presse américaine hélène, Barack Obama à Cuba..
Le président et son épouse Michelle sous leur parapluie, pour leurs premiers pas dans les rues de la Havane à la Une du New York Times. Le New York Times qui insiste, comme la plupart des journaux français d’ailleurs, sur les visées évidemment économiques du voyage présidentiel, mais surtout sur la volonté proclamée de Barack Obama d’afficher son soutien au peuple cubain, et pas seulement aux autorités cubaines. Plusieurs rencontres sont prévues, mais les autorités n’ont pas l’intention de céder pour autant un pouce de terrain à la censure qu’elles exercent. Un dissident qui doit rencontrer le président, raconte dans le journal américain comment il a été interpellé par la police quelques heures avant l’arrivée d’Air Force One. Dans Libération, un spécialiste de l’amérique latine raconte comment Obama menace par sa seule présence, les fondements du régime castriste. « le paradigme à Cuba jusque-là était basé sur la peur de l’impérialisme américain, c’était leur excuse pour le manque de pluralisme et les pénuries économiques, mais quand vous recevez le président des états unis, qu’advient il de ce paradigme ? Il s’évapore » conclut il.
Un paradigme totalement ignoré ce matin par le journal l’Humanité, sous le titre « barack Obama découvre le Cuba libre », le quotidien se félicite de ce nouveau dialogue « d’égal à égal » entre les 2 puissances, « après plus de 50 ans de coups tordus, d’interventionnismes militaires et d’ingérences politiques dans les affaires cubaines » écrit il, mais pas un mot, pas un seul sur 3 pleines pages, de la question du respect des droits de l’homme et du pluralisme sur l’ile…un petit côté, un peu pavlovien, de la part du quotidien communiste français
Pavlovien dites-vous…dont avez trouvé trace ailleurs dans la presse ce matin hélène
Promesse alléchante que ce numéro spécial des Echos …200 contributeurs chefs d’entreprises, hommes et femmes politiques, syndicalistes ont remplacé les plumitifs habituels… « la relève les défricheurs » s’énorgueillit le journal…et bien je dois vous avouer effectivement, une petite déception à la lecture, les auteurs me pardonneront. Mais comme l’Huma parle de Cuba, les patrons parlent de la « nécessaire libéralisation du marché du travail », pourfendent la hausse du traitement des fonctionnaires et dénoncent « le réforme immobile » des gouvernements. Un peu pavlovien effectivement, en tout cas conformiste, même si on trouve évidemment des duos improbables et des articles intéressants, on retiendra entre autre, l’édito de Jacques Antoine Grandjon, pdg de ventes privées.com, qui appelle à ne céder à aucun trumpisme des idées,et plaide du coup pour un nouveau contrat social, où chacun s’investirait et où l’entreprise ne serait pas considérée comme le seul vecteur de croissance et de vie ». Ca apparait presque subversif dans ce numéro spécial
On termine hélène par une spéciale dédicace à notre invité…et à notre entreprise, Radiofrance !
Compte rendu dans la Voix du Nord, du déplacement hier de Manuel Valls à Wattreloos dans le Nord, terre de Martine Aubry…où elle en a pris pour son grade, elle et tous les frondeurs, donc vous aussi Benoit Hamon… »je mets en garde contre la tentation mortelle de tirer contre son camp, c’est ouvrir un boulevard à l’extrême droite..ou encore, il faut refuser la tentation de se réfugier dans le confort de l’opposition et de la profanation »a dit le premier ministre. Bataille entre deux gauches, on s’habitue, en attendant, » le parti disparait et les gens s’en foutent » se désole un militant socialiste du puy de dôme dans le Parisien, effaré par les défaites à répétition que vous subissez », ce n’est plus le parti socialiste dit il, c’est plutôt les socialistes sont partis »
Spéciale dédicace enfin de la part du chroniqueur de Libération Daniel Schneidermann aux antennes de radiofrance qui vont bientôt s’ouvrir à d’autres marques de publicité que celles auxquelles elles étaient tenues jusque là. « cela restera comme l’une des plus grandes forfaitures du quinquennat » assène Schneidermann. Comment dit on déjà, « ce qui est exagéré est insignifiant » ?
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