Gisèle Halimi, 70 ans de barreau, qui défendait les condamnées à mort, les femmes qui avortaient, qui était l'amie de Sartre, de Simone de Beauvoir, de Simone Veil, raconte dans le Monde comment elle échappa aux injustices de l'enfance. A Madine se tient une coupe de monde de pêche à la carpe, l'Est républicain
On parle d'une petite fille qui s'adresse aux grands de ce monde...
Et elle les supplie de préserver la planète pour les générations futures. Non, je ne parle pas de Greta Thunberg mais de celle qui la précéda, Severn Cullis-Suzuki qui est canadienne. Elle avait douze ans au premier Sommet de la Terre, c'était en 1992 à Rio de Janeiro, elle avait capté cinq minutes l'attention du monde et disait ceci.
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Son discours d'enfant tourne sur Internet, mais c'est l'adulte Severn Cullis-Suzuki, bientôt 40 ans, qui est dans Libération ce matin. Son interview est à lire, quand l'ONU s'empare à nouveau du climat, pour mesurer le temps que nous avons perdu, et aussi admirer une vie d'engagement ; l'adulte Severn, mère de famille, milite désormais dans et pour le peuple Haïda, une communauté indienne du Canada dont son mari est issu, dont la langue ne compte plus que 30 locuteurs, une poussière d'humanité, mais un modèle d'intelligence, assure-t-elle, une société matriarcale où les femmes âgées pouvaient révoquer un chef incompétent et où l'on respectait les animaux comme des peuples.
L'adulte Severn ne croit plus aux grands de ce monde. Elle croit aux femmes et elle croit en la jeunesse, elle croit en Greta Thunberg dont elle connait la rage et dont elle dit ceci : "Heureusement qu'elle vient de Suède et non du Brésil, elle n'aurait jamais pu rester en vie". L'adulte Severn sait le désespoir des enfants. "J'ai reçu un mail d'un père dont la fille s'est suicidée, apparemment à cause de la crise environnementale. Qui peut lui en vouloir ? Mon fils de 10 ans me dit parfois qu'il préférerait être une grenouille ou un lézard, ils ne font pas autant de mal que les humains. Que lui répondre ?"
Voilà notre part de désarroi ce matin. Il est aussi de la bonne volonté. Greta Thunberg, on le sait, ne prend plus l'avion mais des bateaux, et j'en trouve du coup, dans l'Equipe, le portrait d'un allemand barbichu qui, gamin sur la mer du Nord, rêvait aux baleines sur le bateau de ses parents ; il est devenu skipper de bateaux de courses, c'est lui qui convoyait Greta Thunberg à New York cet été, elle n'avait jamais navigué, ne savait rien des mers qu'elle veut sauver, elle ne montait sur le pont que quand le vent faiblissait, Boris stressait pour elle sur son bateau de carbone, sur lequel il a fixé des panneaux solaires...
On parle d'une militante dans le Monde...
Qui, à l'âge de Greta Thunberg, rageait d'injustice dans sa famille en Tunisie, elle n’était qu'une fille, Gisèle, qui à 16 ans, repoussait le marchand d’huile que sa maman voulait la voir épouser :
J'avais en moi une rage, une force sauvage.
Elle se raconte au Monde. Et puis, Victoire, à 22 ans, il y a 70 ans, diplômée en droit, elle prêterait serment au barreau de Tunis, alors protectorat français, son père enfin fier d'elle, sa maman belle dans une robe noire... La suite est l'Histoire, Gisèle Halimi fut l'avocate des indépendantistes au Maghreb, l'avocate des condamnés à mort dont elle sollicitait la race devant les Président.
De Gaulle lui demandait : "Madame ou Mademoiselle", elle répondit "Appelez-moi maître", elle fut l'avocate des femmes qui avortaient, l'amie de Sartre et de Beauvoir, et de Simone Veil avec qui elle allait déjeuner dans des bistros bien moches où elles pouvaient fumer sans qu'on les reconnaisse... Elle est donc dans le Monde, Me Halimi, dans un portrait qui donne le vertige et aussi la mesure de nos pertes, si le progrès n'est plus une évidence...
Le Figaro s'alarme des réformes bioéthiques et notamment de la PMA, qui je cite l'éditorial du journal, "déconstruit l'avenir à bas bruit"... Cela n'est pas rien que cette inquiétude en ouverture d'un journal qui s'illumine, en pages intérieures, de la légèreté dansante de Degas qui peignait l'opéra dont il aimait les femmes, et aussi des défilés de mode en Italie, où Jennifer Lopez, quelle quinquagénaire ! a retrouvé la grâce d'une robe Versace au décolleté jusqu'au nombril...
Dans le télégramme, l'Yonne républicaine, le Journal du centre, les Jours, Laurence Vanceunebrock-Mialon, député LREM de l'Allier n'a pas le glamour des défilés, mais elle porte la force d'un parcours. Elle est policière, lesbienne, maman, deux garçons adoptés, et deux filles conçues en Belgique avec son ancienne compagne, par PMA, elle n'a aucun lien juridique avec la cadette, elle ne l'a pas portée, est-ce normal ? Elle est prête au combat, elle est militante donc vivante, quelle différence...
Et on parle aussi du scandale du Mediator...
Comment y échapper quand un procès commence qui est parti pour 6 mois ? dit la dépêche, pour aller au bout de la vérité sur ce coupe-faim qui détruisait les cœurs des malheureux qui l'utilisaient, ce sont les Unes de l’Humanité, du Parisien, du Dauphiné, de la Provence, de la Dépêche, vous lirez de splendide portraits de survivantes dont les vies furent brisées.
Tout n'est pas que drame. On peut aimer aussi. L'Indépendant rend hommage à celui qu'on appelait Président et qui est mort cette fin de ce semaine,Yves Barsalou, enfant de vignerons de Bizanet, qui aimait le rugby et le vin et fut le grand dirigeant du Crédit agricole. L'Est républicain, lui, me dit qu'à Madine commence aujourd’hui le championnat du monde, pardon la World Cup Classic de pêche à la carpe. Il s'agit de sport mais de sport écolo, on remet à l'eau les bêtes de quelques trente kilos... En même temps, c’est la Nouvelle-Zélande qui défend son titre, certains participants ont fait 20 000 km pour venir, les carpes sont muettes devant le bilan carbone...
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