- Les taxis, toujours mobilisés ce matin en Île-de-France, après une journée hier marquée par des incidents entre certains taxis et les voitures avec chauffeurs :
« Youssef, visage tuméfié, observe son Audi couverte de farine et d’œufs, place des Reignaux à Lille ; récit dans La Voix du Nord , d’un incident qui reflète la forte tension qui a régné toute la journée d’hier, à Lille donc, comme en Île-de-France. Youssef, qui se dit transporteur, avait deux clients à bord quand il a été pris à partie par une vingtaine d’individus, des chauffeurs de taxi, assure-t-il. Insultes, coups. Il était seul contre vingt taxis, « C’était une vraie bagarre de rue », raconte un témoin. Youssef a porté plainte, mais les incidents se sont multipliés dans la capitale du Nord, un chauffeur Uber a dû appeler une patrouille de police pour échapper à ses poursuivants… Les taxis lillois, eux, racontent qu’ils sont inondés de ces véhicules, parfois munis de plaques allemandes, normalement prévus pour du transport collectif, mais sur lesquels en réalité se relaient plusieurs chauffeurs qui utilisent des applications type Uber. » Accusation de concurrence déloyale, mais dialogue de sourds pour l’instant, malgré la médiation proposée par Manuel Valls . Dans L’Opinion , Nathalie Segaunes nous raconte comment la guerre Taxis / VTC fait également rage au sein du gouvernement. Emmanuel Macron , tendance Uber on l’aura compris, contre Bernard Cazeneuve , défenseur « discret » des taxis, affirme la journaliste, qui explique cet appui par les liens intimes qui lient le ministre de l’Intérieur à l’ex-PDG de la G7. Jean-Jacques Augier était trésorier de la campagne de François Hollande quand lui-même en était le porte-parole. Du coup, en raison des désaccords entre ces deux ministres, l’arrêté devant fixer les conditions d’accès à la profession de conducteur de VTC n’est toujours pas pris, alors qu’on est en plein vide juridique depuis le 1er janvier dernier.
- Le Président iranien Rohani arrive à Paris cet après-midi, mais il était hier à Rome, et les conditions d’accueil qui lui ont été réservées suscitent la polémique en Italie :
« Rohani et les statues couvertes, la liberté ne peut être à dimension variable », tribune ce matin encore à la Une du Corriere de la Serra qui a révélé hier, via une vidéo, que des Vénus et autres nus avaient été « encoffrées » au musée du Capitole, soustraits au regard, donc, du visiteur iranien. Tollé en Italie, les autorités ont argué d’une «forme de respect envers la culture et la sensibilité iranienne » pour justifier leur censure temporaire. De nombreux observateurs, nous raconte Le Figaro sur son site, et La Ligue du Nord , ont crié à la « sottomissionne », du nom du livre de Houellebecq, Soumission , qui a eu un grand succès en Italie. Dans le journal conservateur ll Foglio , un journaliste a fait le rapprochement entre les desideratas de l’hôte iranien, et les frères musulmans qui, en Égypte, ont lancé une campagne contre les statues antiques, « produits d’une civilisation corrompue et infidèle, quand l’état islamique en détruit partout où il passe ». Faut-il se soumettre chez nous à ces gens-là ? Une indignation qui a néanmoins fait sourire les Radicaux, qui ont, eux, rappelé qu’en juin dernier, les affiches de l’expo de la peintre Tamara de Lempicka avaient été également couvertes pour la visite du pape à Turin…
C’est en tout cas, ce même hôte, le président Rohani, « visage souriant et respectable d’une république islamique qui reste théocratique et qui poursuit la répression dans son pays » souligne Libération , que François Hollande s’apprête à recevoir. Mais peu d’interrogation morale sur le sujet ce matin, la presse française s’intéresse plutôt à Rohani et son « panier persan » comme s’amuse L’Humanité , un panier pour faire ses courses en France. Pierre Gattaz , le patron du Medef, applaudit déjà à deux mains dans L’Opinion.
- Dans la presse ce matin, le patrimoine de Marine le Pen à la loupe :
À la loupe du Canard Enchaîné , qui se demande si la présidente du FN n’a pas la fortune « honteuse ». Car, non contente d’être l’héritière politique de son père, elle est aussi son héritière immobilière. Sauf que la justice la soupçonne d’avoir largement sous-évalué son patrimoine, elle fait d’ailleurs l’objet d’une enquête préliminaire depuis le 7 janvier. Tour du propriétaire donc dans Le Canard : le célèbre manoir de Montretout à Saint-Cloud dans l’Ouest parisien : au temps de l’harmonie familiale, son père lui avait fait une donation, évaluée à 225 000 euros par la député européenne dans sa déclaration de patrimoine, le fisc enquête, c’est plutôt 450 000. Même sous-évaluation pour la maison de sa mère, rachetée par elle-même et son père, elle vaudrait dix fois plus que ce qu’ils ont déclaré. Un patrimoine qui comprend enfin des parts dans la demeure familiale de La Trinité-sur-Mer, et une maison dans les Pyrénées-Orientales. Rien à redire pour le fisc de ce côté-là, mais Le Canard s’amuse de cette opulence immobilière. «Marine le Pen, qui se ferait volontiers passer pour une pauvresse afin d’être près du peuple, va devoir ripoliner son image », mais il vaut mieux faire envie que pitié conclut le journal satirique.
C’est exactement ce qu’a dû se dire Zlatan Ibrahimovic quand il a renégocié en toute discrétion son salaire auprès de son patron du PSG en juin dernier. Il aurait obtenu 1,5 millions d’euros de salaire mensuel, contre 800 000 auparavant nous révèle Aujourd’hui en France / le Parisien . Ça en fait le joueur le mieux payé de France, et cette augmentation substantielle laisse à penser, souligne le journal, que le PSG et Ibra ont encore envie de faire un petit bout de chemin ensemble. Au-delà en tout cas, d’une fin de contrat prévue pour juin prochain
- On termine par une formule ?
Une petite phrase, amusante, de Nicolas Sarkozy rapportée par Le Parisien , qui l’a suivi hier pour une séance de signatures de son livre. Face aux critiques, Sarkozy nous raconte le journal répond avec une pointe d’orgueil. « Jean Racine a été très perturbé par les critiques quand il a sorti Phèdre . Les critiques sont oubliées, Racine non ! »
Autrement dit « Racine, c’est moi »… pointe d’orgueil, effectivement.
Et on termine par une dernière, dernière chronique de Patrick Pelloux dans Charlie Hebdo ce matin… Il faut aller à l’essentiel dit-il, donc lettre à Dieu, monsieur Dieu ou madame, oui vous ! Pelloux qui charge Dieu de tous les péchés du monde, qui a inventé la mort, les nazis, les intégristes religieux, un tube digestif trop complexe, dieu qui a même laissé mourir son fils, et qui serait bien incapable d’être élu dans un régime démocratique vu son bilan. Dieu à qui il intime l’ordre de se manifester avant la fin de la chronique. «Ami lecteur, tu es témoin, il ne se passe rien, conclut Patrick Pelloux,Alors je remballe mes crayons, je fais la bise à tout le monde, je prends mes souvenirs et j’éteins la lumière de ma page. Dieu n’existe pas, mais Charlie Hebdo oui. Alors, haut les cœurs, car l’amour est à nous »
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