Un village restaure la croix que des parents endeuillés avaient érigé en 1876 pour leurs enfants, l'Est-éclair

France Inter
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Le Goncourt 2018 Nicolas Mathieu parle de ses humiliations de jeunesse au Monde, il en est devenu un expert en tristesse sociale et dialogue bellement de nos fractures avec Jérôme Fourquet dans l'Express. N'Golo Kanté dans une ténébreuse histoire de conseillers violents ou ancien du FN, Mediapart, l'Equipe.

On parle d'une croix...

Une croix posée sur un chemin de campagne dans l'Aube, devant le vignoble, juste à la sortie de Vitry-le-Croisé, une vieille croix ramassée au cimetière et restaurée, on vient de la poser sur un socle de pierre que l'on a dégagé des épines et sur lequel est écrit ceci, "Érigée par Jules Jean Merey et Céline Fricot, son épouse, à la mémoire de feus Élie Merey, Julie Léocadie Merey et Julie Hermance Merey, leurs trois enfants – 25 septembre 1876. » Et voilà donc ce matin de 2019 dans l’Est-éclair l'histoire d'un village de chez nous qui a restauré le monument érigé par des parents endeuillés il y a 143 ans, un village qui a remplacé une croix disparue pour que nul n'oublie un malheur il y a deux siècles d'une famille disparue, il ne reste plus de Merey à Vitry-le-croisé, mais justement, il faut se souvenir,...

Et nous voici peut-être raconté ici, nous  Français si souvent éperdus de de fidélité, soucieux de ne rien perdre, comme si le présent allait nous voler... A Bayonne, je lis dans Sud-Ouest qu'on se mobilise pour sauver une salle de cinéma fermée depuis 1972... Dans Paris Match, Fabrice Lucchini fait son numéro réjoui de mécontemporain qu'irritent nos facilités de langage; il n'aime pas que l'on dise "pas de souci", ou "je kiffe", est-ce une pose chez cet homme auquel Giscard d'Estaing a proposé l'académie française et a dit "c'est nul" quand il n'en a rien fait, mais peut-être vraiment, Luchini souffre-t-il de nos mots. Je lis dans l'Express que dans les maisons d'édition, les livres pour enfants sont désormais passés au crible du politiquement correct, pour etre sur que les histoires ne choquent aucune sensibilité.

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Il y a heureusement ce matin de la vie et du bruit, et des enfants de maintenant, pour lesquels se battent des parents vivants, et vous allez aimer dans la Montagne la cavalcade que s'imposent Catherine et Laurent, parents d'Antoine Emilie et Chloe, trois mômes plus doués, beaucoup plus doués que la moyenne avec qui ils parlent de physique quantique, mais qu'ils doivent amener chez l'orthoptiste l'orthophoniste, le psychométricien, au piano et au chant et à la guitare et la danse, pour soutenir des enfants prodigieux et fragiles, que l'école peut perdre car ils s'y adaptent mal, mais qui ont en eux des trésors... Catherine et laurent ont traversé les doutes les rebuffades, les thérapies familiales, la terre inconnue qu'est la naissance d'un plus doué, ils en ont trois, on appelle me dit la Montage des « zèbres » ces gamins rares mais que la vie peut rayer..

On parle aussi d'un écrivain.

Qui n'est plus tout à fait comme les autres, Nicolas Mathieu qui  eu le Goncourt l'an dernier et ce succès l'a éloigné de sa famille, "mais quand Vosges Matin me consacre un article, mon père est content, il m'appelle", dit-il au site internet du Monde -parler au Monde de Vosges-Matin vous raconte un parcours de transfuge, "vos parents vous donnent les moyens de les trahir", dit Mathieu, qui est lesté aussi de la honte des humiliés. Il raconte son adolescence quand  seule la jeunesse dorée emballait les plus belles meufs, je cite, et lui n'avait pas de manteau QuickSilver ni de Converse, et plus tard étudiant à paris une copine moquait ses chaussettes à motifs, qui pourtant à Nancy étaient la dernière mode il n'avait pas les codes. De ces humiliations sont nées dit-il des passions tristes et un livre, un prix, qui fait désormais de lui un expert en tristesse sociale.

Nicolas Mathieu dialogue dans l'express avec Jérôme Fourquet, patron de l'IFOP et guide dans nos fractures françaises, cela en vaut la peine, les deux hommes plaident pour la province et les classes populaires auxquelles les nantis font la leçon. La nouvelle discrimination, c'est la maitrise des langues étrangères dit Fourquet. il s'indigne que le candidat à la mairie de Paris Benjamin Griveaux veuille faire de tous les collégiens parisiens des bilingues en anglais. Vous vous rendez comptes des inégalités que l'on crée.

Le Magazine littéraire met à la une un saint laïque, l'expression est formidablement juste, Albert camus qui dédia son prix Nobel à l'instituteur quia avait tendu la main à l'enfant pauvre qu'il était, et que jamais les passions tristes n'envahirent, c'était un autre temps, il refusait Camus la violence, il voulait jamais qu'on simplifie l'ennemi, il disait cet incroyant que « le monde est beau et hors de lui point de salut », et tout sonne juste, pour maintenant aussi. Le magazine littéraire, dans ce même numéro, riche, dit aussi la gloire éternelle de Feydeau et Labiche, Robert de Flers, Gaston de Caillavet, nos maîtres du vaudeville, la France, décidément.

Le rire est notre force contre l'horreur. Dans la Vie, je lis ce mot sublime que lança sa mère à Jacqueline Fleury-Marié, jeune résistante qui rentrait déportation, épuisée,  elle venait de s'assoir par terre à Versailles quand sa mère lui lança « Veux-tu te relever ? Tu es quand même à Versailles !" Jacqueline Fleury-Marié, presque centenaire, dialogue avec Pierre Birnbaum, presque octogénaire, qui fut un enfant juif sauvé caché pendant la guerre... C'est un texte sublime, il est de la France, comme est de la vraie france un journal qui sait rire et nous dit aujourd'hui qu'une morale l'habite. 

Charlie hebdo le laïque est en reportage auprès des fidèles de la mosquée de Bayonne qu'on a voulu tuer, certains s'étonnent que le journal des caricatures du prophète vienne entendre des musulmans blessés, ils n'ont rien compris.

Et un footballeur pour finir...

Le plus aimable de nos champions du Monde pris dans une étrange affaire,  N’golo Kanté qui dit "j'ai été trop gentil" à la Une de l'Equipe, il a porté plainte, on l'a appris hier, contre son agent d'image, auquel le lie un contrat qu'il n'arrive pas à rompre, c'est déjà un embarras. mais il  ya pire. Mediapart met en cause d'autres proches du joueur en qui il a confiance, mais qui se disputant sa confiance et l'or qui va avec se seraient menacés de mort et autres joyeusetés, et l'auraient même intimidé, lui Kanté, avec une arme à feu il y a deux ans, pour qu'il fasse les bons choix..Mediapart et l'equipe qui se complètent dans le tableau d'un garçon du peuple objet de trop de convoitises, vous lirez dans l'Equipe, cela complète un tableau déprimant, que l'agent d'image Nouari Khiari, avant de se lover près de Kanté, fut un militant d'extreme droite, un proche de jean marie le Pen, également...

Où sommes- nous.

Je lis dans Midi libre que le culte des statistiques a pris le football, qui donc se met en chiffres, jusqu'au sommet d e l'europe et bientôt peut-être, du banc de touche, on dirigea les footballeurs à l'oreillette. 

L'équipe