Bilan 100 jours de Trump, rien, sauf sa famille à la Maison Blanche, portraits. Les soutiens engrangés par Macron, et les questions posées aux media sur la campagne
La revue de presse, bonjour Hélène Jouan
Les 100 jours de Donald Trump à la Maison-blanche, anniversaire dans la presse ce matin
Et premier bilan, et comme le disait il y a quelques instants Bernard Guetta, Rien. Rien, en tout cas « un tableau de chasse, mince pour l’heure » écrit Arnaud de la Grange dans le Figaro, entre « humiliantes rebuffades sur des dossiers phares comme le décret anti-immigration ou l’Obamacare, et chemin particulièrement erratique en matière de politique étrangère ». « De ces zigs- zags poursuit l’éditorialiste, on peut être soit rassuré par les facultés d’adaptation et le réalisme de Trump, Le Parisien en conclut d’ailleurs qu’il est un président « presque normal », soit s’effrayer de la volatilité de ses convictions. ». Et les américains, qu’en pensent-ils ? Si 100 jours après son installation, Donald Trump bat tous les records d’impopularité, son noyau dur résiste pour l’instant. Mais Philippe Gélie dans le Figaro raconte un épisode qui en dit long sur la fracture des 2 Amériques qui reste toujours aussi à vif. A Pâques, réunion publique à Little Rock dans l’Arkansas au sein même de la famille républicaine. Pendant 50 minutes, pro et anti trump respectent une relative civilité : « pouvez vous m’expliquer la politique étrangère de Trump ? « demande poliment une dame, un quinquagénaire riposte, « je suis enchanté de tout ce que fait Trump ». Les élus républicains présents ont pris soin de garder leurs distances avec le président élu, ça n’empêche qu’à la fin, c’est la cacophonie qui l’emporte. « Enfermez-le » scande une partie de la salle reprenant le slogan contre Hillary Clinton, « Usa, Usa » s’époumonent les supporteurs du président »
Un président qui divise toujours son pays, mais qui s’appuie sur une famille unie
Portrait croisé dans vos magazines de la fille et du gendre de Donald Trump. Ivanka Trump, dans les Echos Week-end, « fille d’influence », à la fois conseillère, héritière, actionnaire, femme d’affaires, first daughter et first lady de substitution. Influence, c’est un de ses tweets, se déclarant « le cœur brisé et outragée par les images en Syrie » qui aurait joué un rôle déterminant dans le déclenchement des frappes américaines en Syrie. « Elle est blanche, riche et belle, des attributs qui passent souvent pour des vertus morales explique une chroniqueuse du New Yorker. « Elle est si posée, qu’elle parvient à adoucir l’image de son père simplement en se tenant à côté de lui ». On lui prête donc un rôle modérateur, possible alliée pour ceux qui tentent d’infléchir la trajectoire ultra conservatrice et isolationniste du président. Mais c’est peut-être justement, parce qu’elle est policée qu’elle est plus dangereuse que lui » dit un observateur…car Ivanka trump reste avant tout la garante du bizness familial, et sa place à la maison blanche lui permet surtout de continuer à faire fructifier ses propres affaires.
En miroir, dans M, le magazine du Monde, portrait de son mari, « celui qui règle son pas sur le pas de son beau-père » écrit Gilles Paris. Héritier lui aussi d’une fortune familiale, impossible à situer politiquement, il est décrit comme un être silencieux, mais un tueur qui élimine tous ceux qui le gênent autour du président. Résultat, Jared Kushner est désormais le conseiller officieux pour une douzaine de gouvernements étrangers, sans pour l’instant avoir vraiment fait la preuve de ses compétences. « Faute d’avoir gravité pendant des années dans les arcanes du parti républicain, Donald Trump ne dispose en dernier recours que d’un seul cercle, celui de sa famille » explique le journaliste. Un power couple à la Maison Blanche
Retour en France et à la campagne de l’entre- deux tours
Avec un décompte qui s’accélère ce matin dans la presse entre ceux qui appellent à voter pour Emmanuel MAcron ou Marine le Pen
Avantage arithmétique au premier : la présidente de la région ile de France, Valérie Pécresse dans le Figaro « la position d’homme d’état, c’est de dire clairement voter Macron, affirme-t-elle, voter Macron puis viser la cohabitation », elle plaide au passage pour exclure Christine Boutin des Républicains pour son appel à voter le Pen .Henri de Castries, ex président d’Axa et soutien de François Fillon, « Macron sans hésitation » dit il, l’écrivain Jean d’Ormesson qui s’adresse au candidat dans une tribune également à retrouver dans le Figaro « nous voterons pour vous avec résolution, mais ce soutien n’est pas un chèque en blanc » prévient-il. « J’appelle sans ambiguité ni retenue à voter Macron » dit encore l’écologiste José Bové dans Libération. L’archevêque de Poitiers Pascal Wintzer, appelé parmi d’autres par la Croix à éclairer la réflexion des chrétiens sur l’enjeu du vote, ne lance pas un appel « moral, le fn c’est mal, le reste c’est bien, d’aucune utilité » estime-t-il, mais il s’appuie sur ce qu’il perçoit de la réalité, des gens qu’il rencontre, des entrepreneurs qui développent de nouveaux marchés à l’international et créent des emplois, pour affirmer « que fermer les portes d’un pays serait illusoire » et de conclure, « je ne voterai pas Marine Le Pen ». Macron aussi avec cœur ou à contrecoeur pour les personnalités de la société civile interrogées par le Parisien Magazine: l’acteur ». Seule Frigide Barjot, ex porte- parole de la manif pour tous se demande « pourquoi il faudrait barrer la route au Fn ». Elle appelle à glisser un bulletin Filiation2017 dans l’urne, ce qui sera compté comme vote blanc. Marie France Garaud, ex conseillère de jacques chirac affirme enfin au Figaro que « marine le pen est la seule capable de défendre la souveraineté de la France ». Vote fn donc pour cette ex figure tutélaire du gaullisme
Quelques prises de position par la presse elle-même, et quelques questions
Certains titres effectivement s’engagent, Le Figaro Magazine sous la plume de son directeur Guillaume Roquette, « il ne s’agit pas de se rallier à MAcron mais d’éviter le pire », Marianne, « au nom de l’urgence républicaine » nous dit renaud Dely « bien sûr il faudra voter Macron le 7 mai », ou encore Politis.: « Macron est tout ce que nous combattons dans ce journal écrit Denis Sieffert et pourtant nous n’aurons aucune hésitation parce qu’on ne joue pas avec le risque fasciste »
Mais au- delà des directeurs ou des éditorialistes qui affichent leur choix, quelle marges de manœuvres pour les journalistes, les chroniqueurs, les humoristes ? Alexis Delcambre dans le Monde cet après-midi décrit une « campagne sous tension » : Audrey Pulvar suspendue de Cnews pour avoir signé un texte contre Marine le Pen, Pierre Emmanuel Barré ici à France Inter, qui s’est dit « censuré » pour une chronique qu’il voulait faire sur l’abstention,une censure réfutéee par Nagui qui lui a proposé de revenir quand il voulait : alors, quelles limites pour les prises de position personnelles pendant les campagnes électorales, quel droit d’expression sur les réseaux sociaux, quelles règles, la neutralité s’impose t elle quelles que soient les circonstances politiques ? des réponses variables selon les organes de presse, vous le verrez dans l’article. Reste que ces questions qui sont souvent exploitées politiquement par certains candidats, nous sont aussi très
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