Varoufakis, la gauche radicale parle à la gauche radicale

France Inter
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Yanis Varoufakis s'invite dans le débat français, pour dire, Votez Macron, et battez vous contre lui après

La revue de presse, bonjour Hélène Jouan

Une presse évidemment centrée sur le second tour de la présidentielle

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Avec un maitre-mot ce matin, remobilisation, remobilisation largement dirigée contre le Front national. Avec notamment un numéro spécial de Libération « Pourquoi c’est toujours non », Non à la Une, en rouge et lettres capitales, 16 pages anti-fn assume le quotidien, car il s’agit dit laurent Joffrin de « réveiller la vigilance ». 16 pages dans lesquelles sont décortiquées la galaxie Le Pen, les fausses affirmations du FN sur le coût supposé de l’immigration ou encore les relations entre le Pen et les media. « Cas unique » écrit dominique albertini, le fn bannit de ses meetings les reporters de l’émission Quotidien et de Mediapart, dimanche soir, c’est l’hebdo Marianne qui s’est vu barrer l’accès à la soirée électorale. D’où la réaction d’ailleurs d’une trentaine de rédactions, unies via leur société de journaliste pour dénoncer « des entraves à la liberté de faire leur métier »

Mobilisation aussi à la Une de la Croix, qui comme en 2002, et seulement en 2002, affirme son soutien à un candidat afin de faire barrage au Front national. « parce qu’il y a le risque d’un résultat acquis par inadvertance, parce que nous n’acceptons pas l’idée d’un choix déterminé par la crainte écrit le directeur de la rédaction Guillaume Goubert, parce qu’Emmanuel Macron a fait un choix de rassemblement et de confiance dans l’avenir, nous lui apportons notre soutien »

Soutien qui ne constitue pas une évidence pour un certain nombre d’électeurs, et de responsables politiques.

Macron renvoyé dos à dos à le Pen, tentation du ni-ni, ou pour le moins manque de clarté du choix: le responsable du Monde des lIvres Jean Birnbaum signe cet après-midi une chronique pour constater que « 2017 signe l’agonie de l’antifascisme » « un anti fascisme trahi accuse t il, par jean Luc Mélenchon, lui qui a été formé à l’école du trotskisme ou cet antifacisme était un repère identitaire ».

Mais une autre voix s’élève

ce matin, et elle pourrait parler plus encore aux intéressés car elle émane de la gauche radicale, cette voix, c’est celle de Yannis Varoufakis. Dans une tribune publiée par le Monde, l’ancien ministre grec des finances dit ne pas comprendre « marine le pen est elle moins inacceptable que son père en 2002 ? Macron pire que chirac ? si ce n’est pas le cas, pourquoi certains leaders de la gauche refusent ils aujorud’hui de soutenir MAcron contre le Pen. ? C’est pour moi avoue t il une véritable énigme » . Il ne cite aucun de ses amis français. Varoufakis énumère les raisons d’être en colère contre le candidat d’en Marche, mais il n’en juge pas moins scandaleux de renvoyer les 2 candidats dos à dos…et surtout, il livre un côté de MAcron « méconnu dit il des progressistes français : il a été explique t il, le seul ministre d’état en Europe à faire tout son possible pour aider la Grèce. En prenant des risques politiques personnels. Il explique que c’est lui qui a convaincu François Hollande de trouver une solution, le ministre est même prêt à venir incognito à Athènes pour un diner secret avec tsipras pour trouver cette solution durable, l’élysée mettra un veto à cette mission d’ émissaire, n’empêche, aujourd’hui Yannis Varoufakis estime que Macron est le seul membre du « système » qui a tenté de s’y opposer, s’opposer au coup porté par le troika à la grèce et à l’esprit de l’europe. Ma promesse est la suivante écrit Varoufakis « je vais me mobiliser pleinement pour vous aider à battre Marine le Pen », ajoutant, « je me joindrai avec la même force aux prochaines Nuits debout pour m’opposer à votre gouvernement, si en tant que président vous tentez de poursuivre la mise en oeuvre de votre néolibéralisme qui est déjà un échec ». pas de chèque en blanc, mais un choix clair.

Une mobilisation, des soutiens mais avec quel effet sur le scrutin dimanche ?

2 mises en garde ce matin, celle de Cécile Cornudet dans les Echos : « dans l’ancien monde écrit elle, il fallait avoir des soutiens, aujourd’hui ils sont susceptibles de se changer en poison. Dans l’autre monde, l’accord Dupont-Aignan/le pen aurait été un coup de génie. Aujorud’hui, il est synonyme de tractations entre partis que le Fn vilipendait jusqu’ici. Pour Emmanuel Macron, après le ni ni bruyant des premiers jours, la semaine sera sans doute celle des grandes voix contre le FN. Mais lui ne se précipite pas pour les revendiquer, il préfère rester seul, pour recueillir les « petites voix » le 7 mai ». Les grandes voix à double tranchant pour les candidats

Autre mise en garde, celle de Guillaume tabard dans le Figaro, qui pose la question de la stratégie d’Emmanuel Macron ; depuis vendredi il a choisi de dramatiser l’enjeu du second tour, en jouant la carte de la re-diabolisation du Fn, avec l’Histoire en point d’appui : Oradour sur glane, mémorial de la déportation, hommage hier à Brahim Bouarram. Mais dans le choix des plus de 7 millions de français qui ont voté le pen dimanche écrit tabard, la sympathie ou la nostalgie de vichy n’a guère de place. Il s’agit de fracture inclus/exclus de la mondialisation et de fracture territoriale. Macron use de recettes éculées de la gauche comme si dit il, il fallait éviter la confrontation sur le fond des projets actuels. Alors que c’est justement sur ce terrain conclut il comme un encouragement, qu’il est le mieux armé »

Confidence dans le Monde cet après midi sur la façon dont Emmanuel Macron entend aborder le débat de demain soir : il a l’intention d’attaquer son adversaire sur son changement de pied concernant la sortie de l’union européenne et l’euro : il faudra démontrer que ce sont des branquignolles explique un proche, que leur projet ne tient pas la route et qu’il sera couteux en pouvoir d’achat. Mais c’est compliqué de débattre contre quelqu’un qui ment tout le temps concède t il.

On termine par un cocorico dans la presse ce matin

Salué par Alain Rémond dans la Croix par sa blague préférée : « Banane, ça commence par un B, mais normalement, ça commence par un N » Blague Carambar évidemment, et « Cocorico » se réjouit Michel Schifres à la Une de l’OPinion, car Carambar redevient français après des années d’exil aux Etats-unis. « victoire sur la mondialisation s’exclame t il, on va sucer et mâcher tricolore, ni le pen, ni Macron ne le contesteront, c’est une satisfaction autant pour l’esprit que pour les machoires, avec un parfum de nostalgie. Ce qui est fort utile par les temps qui courent, le passé permettant de supporter le présent » conclut-il.

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