Emmanuel Macron, ce Vendéen

Emmanuel Macron, ce Vendéen
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J-7 : gauche, année zéro, voire moins une ! / J+7 : Macron et son tropisme vendéen

Pourtant les sondages disent tous la même chose : la politique économique d’Emmanuel Macron est largement perçue comme injuste. Une aubaine pour l’opposition à gauche ? En fait non, ce sont surtout des gauches qui s’opposent entre elles.   

Jean-Luc Mélenchon a servi plusieurs fois d'idiot utile du gouvernement.

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(Olivier Faure, premier secrétaire du PS, sur France 2, le 4 juin 2018) 

Le socialiste Olivier Faure qui tacle les Insoumis. Règlement de comptes, suite... Comme un parfait résumé de ce printemps social qu’Emmanuel Macron aura donc enjambé sans se faire mal. Tellement en confiance qu’il a réuni à l’Élysée, lundi soir, pour un cocktail, tout le banc et l’arrière banc de ses soutiens. Imaginez le scandale que cela aurait provoqué sous François Hollande ou Nicolas Sarkozy !  

Après les ordonnances travail, Emmanuel Macron s’apprête à boucler le deuxième set sur la réforme de la SNCF. Terminus la semaine prochaine au Parlement. Depuis mars, à la fin de chaque manif, on s’était habitué au "teasing" de la manif suivante. Une fête à Macron, un pot-au-feu avant une marée humaine. Mais rien n’a été relancé depuis le 26 mai. Même chez les Insoumis, on s’est mis en retrait. "J’espère que les syndicats lanceront une autre date avant la rentrée", me confiait un proche de Jean-Luc Mélenchon, sans vraiment y croire.  

Les optimistes vous diront que s’il n’y a plus la quantité, le nombre, dans les mobilisations, il y a la qualité : agrégation large de partis et d'associations. Mais quand on regarde les grandes manœuvres pour les européennes, il y a de quoi désespérer Billancourt : communistes et insoumis ? À chacun sa liste. Les écologistes ? Divisés entre pro et anti-Hamon. Les socialistes ? Inaudibles et étouffés par François Hollande.  

Ce week-end, un colloque intitulé "gauche année zéro" est organisé au Sénat. C’est pire que ça, c’est une année " – 1" depuis la présidentielle.    

La météo politique à 7 jours... 

A priori soleil sur la Vendée mercredi prochain. Emmanuel Macron y retourne, deux ans après son coup de foudre politique avec le vicomte De Villiers.

Il me dit tout de suite qu'il vient pour sauver un fleuron français, qui a traversé la crise, comme la salamandre de François-1er a traversé le feu. Il me dit : 'peut-être que vous vous demandez pourquoi je suis au Puy du Fou ? Où allaient les autres ? A Disneyland !' 

(Philippe de Villiers sur BFMTV, extrait du documentaire "Le casse du siècle")

Souvenir de cette escapade avec Emmanuel et Brigitte. En août 2016, Macron n’est plus "socialiste", il le dit à l'époque, mais il est déjà en marche vers sa candidature. Depuis, de Villiers est devenu un confident. Récemment ils se sont revus au stade de France pour la finale PSG / Les Herbiers, le Président l’a même fait venir dans sa loge.  

Cette fois, c'est le président qui joue à l'extérieur : mercredi prochain Emmanuel Macron se rend aux Herbiers, la ville de Philippe de Villiers, visite d'entreprises en pleine croissance, 4% de chômage dans le haut bocage vendéen, ça fait rêver ! C'est aussi l'effet Puy du Fou, juste à côté, qui fait travailler 2 000 salariés en haute saison.   

La Vendée, une France en miniature, une terre d’histoire mélangée comme Emmanuel Macron les affectionne… Et dont Philippe de Villiers n’a pas le monopole. Car c’est d’abord la figure d'un autre Vendéen, le Tigre, Georges Clemenceau, que le Président viendra commémorer. Inauguration d’un musée à Mouilleron, village qui a vu naître Clemenceau, mais où est né aussi un autre héros français, de la deuxième guerre mondiale celui-là, le général de Lattre de Tassigny.

Vous me suivez ? Deux Vendée(s), la bleue, républicaine et anticléricale (Clémenceau) et la blanche, catholique et aristocratique (de Lattre de Tassigny), réunie en un même lieu… Avec Philippe de Villiers pas loin aux Herbiers, dans un département où cinq députés sur cinq sont En Marche. Le décor sera parfait pour une nouvelle déclinaison complexe du "et en même temps" macroniste.

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