J-7 : les eurodéputés LR sans boussole face au cas d'école Orban. J+7 : la deuxième "jambe" d'Emmanuel Macron pour renouer le fil.
La semaine politique ! Avec vous, Yael Goosz, chef du service politique. On regarde dans le rétro et on se projette : et ce que vous retenez de la semaine, Yael, c’est un énorme caillou dans la chaussure de Laurent Wauquiez…
Et même plusieurs, on va le voir… Caillou numéro 1, il s’appelle Victor Orban.
Nous ne céderons pas au chantage, la Hongrie défendra ses frontières et ses droits, y compris contre vous, s'il le faut" (Victor Orban, mardi, devant les eurodéputés)
Le coup de sang du Premier ministre hongrois mardi au Parlement de Strasbourg… On connaît la suite : Orban lâché par la droite européenne, le PPE, au nom des droits fondamentaux bafoués à Budapest. Lâché, vraiment, par toute la droite ? Pas du tout... Regardons dans le détail le vote des eurodéputés français, LR, à Strasbourg : ils sont 20. On a eu 9 "pour" (pour les sanctions), 3 contre, 5 abstentions... Et puis des absents. C'est parti dans tous les sens, et pour cause, mercredi, le chef, Laurent Wauquiez, était loin, une semaine de visites en Nouvelle Calédonie, pas question qu'on le dérange sur Orban, pas même un tweet ! Parce que Wauquiez, qui soutient Orban sur les questions migratoires, estime que le punir, c’est l’ostraciser, qu'il ne faut pas jouer les élites de l’Ouest contre les peuples de l’Est. En clair, mieux vaut garder Orban dans la droite européenne, plutôt que de le laisser grossir les rangs de l’extrême droite…
C’est un peu court comme raisonnement. Et Laurent Wauquiez ne pourra pas rester longtemps dans l’ambiguïté, sous peine de voir ses élus et ses électeurs dragués par Emmanuel Macron, pour les plus europhiles, ou par Marine Le Pen pour les plus europhobes.
En sachant que d’autres dossiers chauds l’attendent à son retour de Nouméa : l’ancien ministre sarkozyste, Thierry Mariani, sur le point de signer avec Marine Le Pen pour les européennes… On nous dit qu’il sera "viré" dans la seconde ! Et puis il va aussi falloir faire du ménage chez les jeunes des Républicains : Erik Tegner, 24 ans, continue tranquillement de faire campagne sur l’union des droites.
Orban, Mariani, jeunes LR : impression de flottement, d’un relativisme mou, comme si Wauquiez lui aussi se mettait à faire du « en même temps »… C’est le comble.
Allez, Yael, on se projette sur la suite, météo politique à 7 jours...
Après le plan pauvreté, le plan hôpital…
J'entends parfois des commentateurs (...) dire que le gouvernement ne marcherait pas sur ses deux jambes : il n'y a rien de plus faux." (Edouard Philippe, mardi, devant le groupe La REM réuni à Tours)
Cette deuxième jambe, sociale, activée hier avec le plan pauvreté. C'était la botte secrète de la rentrée, pour rebondir, après le dérèglement des horloges (Benalla, Hulot, et le prélèvement à la source).
La secousse est passée, et s’ouvre une nouvelle séquence. "Séquence", un mot qu’on déteste à l’Elysée, et pourtant c’est bien pour insuffler un nouveau « récit », qu’Emmanuel Macron a rappelé auprès de lui son spin doctor de la campagne, Sylvain Fort… Avec comme fil conducteur, "l’humilité", si, si, je vous assure ! Sa grille de lecture des quinze mois écoulés : « on a oublié la pédagogie, on s’est refermés dans le bunker élyséen, alors qu’on aurait dû aller vers vous, les journalistes ».
Bref, un nouveau Macron serait né ! "A l’écoute"…Comme pendant ces cinq heures passées en immersion chez ATQ-Quart Monde lundi dernier. Plan pauvreté, plan Hôpital, ce geste envers la famille Audin en pleine fête de l'Huma... Avant une tournée hors normes, dans la semaine qui précédera les commémorations du 11-Novembre. Grand Est, Hauts de France, Emmanuel Macron s'arrêtera dans plusieurs villages martyrs de la guerre en 14/18, martyrs aujourd'hui de la mondialisation… Des lieux, nous promet-on, où aucun Président n'est jamais venu ! Humilité choisie, ou subie : Emmanuel Macron arrive, déjà, à ce point critique d'un mandat, où l'urgence est de "renouer le fil" avec les Français.
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