Les bidonvilles

Rio de Janeiro. Tijuca favela.
Rio de Janeiro. Tijuca favela. ©Getty - Sebastien Desarmaux /GODONG
Rio de Janeiro. Tijuca favela. ©Getty - Sebastien Desarmaux /GODONG
Rio de Janeiro. Tijuca favela. ©Getty - Sebastien Desarmaux /GODONG
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En 2030, 2 milliards d'humains vivront dans des bidonvilles, soit plus d’un tiers de la population urbaine. La grande majorité des bidonvillois résident dans les villes des pays du Sud, où les bidonvilles accueillent parfois jusqu’à 80% de la population urbaine du pays.

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Si nous pouvons faire une typologie différencielle des bidonvilles à travers le monde, ils rassemblent néanmoins les mêmes caractéristiques et les mêmes raisons d’existences : exode rurale, production insuffisante de logements accessibles à des populations aux revenus limités, chômage endémique, ségrégation sociale inscrite dans le territoire et liée à la propriété du foncier et aux spéculations dont il fait l’objet.

Quelles sont les origines des bidonvilles ?

Le mot « bidonville » est contemporain de la crise économique déclarée en 1929 qui ne concerne pas seulement Wall Street ou les grands puissances industrielles et financières de l’époque mais aussi des économies moins vigoureuses, comme celles du Brésil et de l’Egypte ou de l’Inde écrit Thierry Paquot dans  Les bidonvilles aux ed. la Découverte.

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Le bidonville naît ainsi de l’occupation illégale d’une terre disponible par une population démunie : un terrain vacant d’une administration publique, une bordure de voie ferrée, une décharge improvisée, le flanc inoccupé d’une colline, une ravine ….

Et dans sa version anglaise, selon Mike Davis, la première définition écrite du terme anglais slum paraît, dit-on, en 1812 sous la plume de l’écrivain et hors-la-loi Hardy Vaux dans son Vocabulary of the Flash Language où il est présenté comme synonyme de “racket” ou “commerce criminel”.

Déconstruire les présupposés sur les bidonvilles, montrer la complexité

Le journaliste d’investigation Robert Neuwirth publie en 2005 « Shadow Cities. A billion squatters, a new urban world » il réside plusieurs mois dans quatre bidonvilles, à Rio de Janeiro, à Nairobi, à Mumbai et à Istanbul. Il prend le temps de se familiariser avec ses voisins, observer la vie quotidienne…

Ses monographies infirment l’idée reçue que les bidonvillois sont des délinquants, des voleurs écrit Thierry Paquot. Au contraire, le travail du journaliste vient démontrer « que ce sont des personnes courageuses, travailleuses, qui tentent avec une rare ténacité d’améliorer leur sort, de garder la tête hors de l’eau alors même qu’elles baignent dans un océan de misère… » sans pour autant dissimuler la part d’ombre du bidonville qui sont les trafics, les inégalités, les violences vis-à-vis des femmes et des enfants.

Dans son dernier livre Thierry Paquot rappelle que "les politiques néolibérales, en privatisant les services publics ou en laissant le marché s’y substituer, abandonnent sur le bord du chemin celles et ceux qui n’ont pas de revenus réguliers à la hauteur de leurs aspirations."

On en parle avec

Thierry Paquot, philosophe et professeur émérite à l'Institut d'urbanisme de Paris auteur de Les bidonvilles aux ed. la Découverte.

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