Au programme du club : les militantes de l'écologie et de la science sont à l'honneur. On dressera le portrait de l'exploratrice et féministe Alexandra David-Neel, mais aussi celui de Françoise d'Eaubonne instigatrice de l'écoféminisme. Et celui d'autres femmes scientifiques d'hier et d'aujourd'hui.
- Elise Thiébaut Journaliste, et auteure, notamment de l'ouvrage " Ceci est mon sang - petite histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font" aux éditionsLa Découverte
- Laure Dominique Agniel Journaliste et réalisatrice
- Annabelle Kremer-Lecointre Enseignante agrégée Sciences de la Vie et de la Terre à Souffelweyersheim en Alsace
Françoise d'Eaubonne et l'écoféminisme
L’écoféminisme, ou
“une société enfin au féminin qui serait le non-pouvoir [….] l’être humain serait enfin traité en personne et non avant toute chose en mâle et femelle. Et la planète au féminin reverdirait pour tous. ”
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Pourquoi écrire sur Françoise d’Eeaubonne, au-delà de l’écho tout particulier avec les luttes et enjeux contemporains de la notion d’écoféminisme, l'autrice Elise Thiébaut dresse ce portrait de l’écrivaine car “tout le monde l’avait oubliée”. Avec 50 ans d’avance, l’écoféminisme prend aujourd’hui tout son sens et est définit par l’autrice comme
“penser un lien entre l’oppression des femmes et la destruction de la planète”
En premier lieu, Françoise d’Eaubonne enjoint à la réappropriation de la natalité par les femmes. Elle dénonce un monde fondé sur la hiérarchie, la domination et l’exploitation. L’écrivaine ne souhaitait pas pour autant retirer le pouvoir aux hommes pour le donner aux femmes, mais plutôt créer un monde sans pouvoir, créatif et non violent. Prolifique dans ses écrits, elle est visionnaire et aborde tant dans ses ouvrages que dans ses luttes sur le terrain tous les sujets saillants qui animent aujourd’hui notre société contemporaine.
On en parle avec Elise Thiébaut, autrice de L’Amazone verte (éditions Charleston)
Portrait d'Alexandra David-Neel, femme exploratrice et féministe
Alexandra David-Neel, femme exploratrice et féministe militante. Mais elle est aussi bouddhiste, écologiste, orientaliste, anarchiste, cantatrice, anthropologue, reporter orientaliste et elle est la première femme européenne à pénétrer en 1924 dans la capitale du Tibet, alors interdite aux étrangers. De plus, Alexandra est mariée à Philippe Neel de Saint-Sauveur avec qui elle vivra quatre décennies de vie non commune et entretiendra une magnifique relation épistolaire. Il sera « la balise, la bouée, le confident, le tourmenteur et le sauveur » et le plus à même de percevoir chez elle sa soif inextinguible de liberté.
Alexandra rêve du pays des neiges, entrevu au-delà du Népal et du Sikkim :
J’ai des visions d’Himalaya, de lacs où se mirent les pics neigeux, de cascades dans les forêts […]. Tibet ! Tibet ! Une partie de moi est restée là-haut dans les steppes, dans cette solitude désolée.
Elle franchit la frontière du Tibet le 6 octobre 1914 pour la première fois et y retournera.
Alexandra écrit immédiatement à Philippe, après lui avoir annoncé la totale réussite de sa « promenade » :
Sache que je suis arrivée à Lhassa réduite à l’état de squelette
Elle a atteint son but. Alexandra, aveuglée par sa grande fatigue, n’aime pas Lhassa : elle vient de parcourir 2 000 kilomètres, franchissant des cols à plus de 5 000 mètres en mangeant des racines, de vagues bouillies, elle a perdu plus de 20 kilos. Elle précisera que «Ce voyage a surtout été inspiré par le désir de faire ce que d’autres n’avaient pas réussi à accomplir, de mesurer mes vieilles forces avec des obstacles matériels et mon intelligence avec des obstacles d’un autre ordre.
Deux fois, on avait voulu m’arrêter, me barrer le passage, je m’étais dit que je ne serais pas vaincue. Il y a des gens qui ont la résignation facile, je ne suis pas du nombre. Au fond, je me souciais très peu de voir Lhassa, mais c’était drôle d’y aller de la façon dont j’y suis allée et j’ai vu, en route, les plus merveilleux paysages du monde? "Ce n’est qu’au retour du Tibet, alors qu’elle publie le récit de ses aventures, que le public découvre le nom d’Alexandra David-Neel .
Avec Laure Dominique Agniel, écrivaine, documentariste et autrice du livre Alexandra David-Neel, exploratrice et féministe (Ed Tallandier). Elle a suivi les traces de l’exploratrice et a réalisé une série documentaire sur Alexandra David-Neel pour France Culture. Elle a fondé le festival Terre & Lettres en 2009, festival éco citoyen autour des livres et des films qui traitent de questions écologiques. Elle a publié sept livres, qui sont tous tournés vers le voyage
Femmes de science d'hier et d'aujourd'hui
L'histoire des sciences est remplie de noms masculins. Pourtant, de tout temps, des femmes ont brillé dans la diffusion et la construction des connaissances scientifiques. Alors pourquoi sont-elles restées si longtemps dans l’ombre ?
Dans son ouvrage, Annabelle Kremer-Lecointre est allée à la rencontre de 14 chercheuses d’hier et d’aujourd’hui : Émilie du Châtelet, Irène Joliot-Curie, Rosalind Franklin, Dian Fossey et d’autres…. L’occasion de redécouvrir leurs recherches mais aussi les luttes qu’elles ont souvent dû mener pour s’affranchir des préjugés de leur époque et conquérir leurs droits.
Annabelle Kremer-Lecointre : Femmes de science. À la rencontre de 14 chercheuses d’hier et d’aujourd’hui (Édition La Martinière)
Les gagnantes du concours #OLMAdessin
Programmation musicale
- 14h08
Respect - 14h43
Lose your head
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