
Regarder les implications d’un monde 1,5 °C plus chaud, c’est explorer le climat dans lequel vivront nos enfants. Quelle sera l’évolution future ? Qu'en dit le sixième Rapport d’évaluation du GIEC ?
Valérie Masson Delmotte est directrice de recherche au CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement à l’Université Paris-Saclay, coprésidente du groupe no 1 du GIEC et membre du Haut Conseil pour le climat. Elle est l’auteur de "Quel climat pour vous, vos enfants, vos petits-enfants" (Editions Bayard).
Dans son livre "Quel climat pour vous, vos enfants, vos petits-enfants", la physicienne partage son savoir sur sa discipline pour sensibiliser au réchauffement climatique . "La science du climat consiste à observer, à donner sens à ce que nous observons, à comprendre pourquoi le climat fluctue et change, pourquoi les choses ont changé dans le passé et en quoi la situation actuelle est inédite. Elle consiste également à explorer des futurs physiquement plausibles.
Nous devons nous demander quels sont les changements inéluctables à moyen terme, en 2050, en fonction de ce que nous avons déjà injecté dans l’atmosphère et de l’inertie de nos infrastructures
Et à quel point les évolutions à venir dépendront de ce que nous choisirons de faire ou de ne pas faire dans notre interaction avec le climat planétaire".
Mais quelle sera l’évolution future ? Le climat de vos enfants et petits-enfants ?
Cela dépendra de ce que nous ferons des émissions des gaz à effet de serre. Que se passerait-il si nous arrêtions les rejets de gaz à effet de serre, de particules de pollution et les changements d’usage des terres ? Si nous arrêtons tout, le climat continuera de se réchauffer de quelques dixièmes de degré. Dans tous les cas, le niveau des mers continuera d’augmenter car les océans accumulent encore de la chaleur en profondeur et les glaciers continuent de s’ajuster. Il faudra donc faire avec. Pour que ce cumul des émissions de CO2 arrête d’augmenter, il faut donc que l’émission soit net zéro dans le monde, que l’humanité ne mette pas plus de CO2 dans l’atmosphère qu’elle n’est capable d’en enlever puis de stocker de manière durable. C’est le défi. Il existe un ensemble de solutions qui peuvent être déployées et construites. Agir pour limiter les risques climatiques exige des transitions majeures dans tous les grands systèmes.
Le sixième Rapport d’évaluation du GIEC
Au cours de ce cycle, le Groupe d’experts a établi à ce jour trois rapports spéciaux et un rapport méthodologique sur les inventaires nationaux de gaz à effet de serre. Il travaille actuellement au sixième Rapport d’évaluation. La publication des trois volumes du 6e rapport d’évaluation est programmée par les différents groupes de travail pour l’année 2021. Valérie Masson Delmotte est coprésidente du groupe no 1 du GIEC. Le prochain rapport que son groupe rendra au mois d’août sur le climat porte sur le changement climatique et l’utilisation des terres, leur dégradation, leur gestion durable et la sécurité alimentaire. C’est le climat dans nos paysages, dans notre assiette, dans nos fermes. Chacun à son échelle dispose de leviers d’action pertinents.
Avec
- Valérie Masson-Delmotte, directrice de recherche au CEA au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement à l’Université Paris-Saclay, coprésidente du groupe no 1 du GIEC et membre du Haut Conseil pour le climat. Elle est l’auteur de "Quel climat pour vous, vos enfants, vos petits-enfants" (éditions Bayard)
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