Les micro-organismes extrêmophiles

Thermophiles du parc de Yellowstone. Les thermophiles sont un type d'organismes extrémophiles se développant dans les sources chaudes
Thermophiles du parc de Yellowstone. Les thermophiles sont un type d'organismes extrémophiles se développant dans les sources chaudes ©Getty
Thermophiles du parc de Yellowstone. Les thermophiles sont un type d'organismes extrémophiles se développant dans les sources chaudes ©Getty
Thermophiles du parc de Yellowstone. Les thermophiles sont un type d'organismes extrémophiles se développant dans les sources chaudes ©Getty
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Les micro-organismes représentent la forme de vie la plus répandue sur Terre. La vie microbienne dispose d'une étonnante souplesse d'adaptation aux environnements extrêmes : chaudes ou froides, acides ou basiques, salées… Mais comment font-ils pour vivre dans ces conditions ?

Avec
  • Guiseppe Zaccaï Chercheur, biophysicien et directeur de chercheur émérite au CNRS à l’Institut de Biologie structurelle de Grenoble et attaché au l’ILL, Institut Laue-Langevin, toujours à Grenoble
  • Karine Alain Microbiologiste et chercheur Cnrs au Laboratoire de microbiologie et des Environnements extrêmes à l’Institut universitaire européen de la mer de Brest

Le plus grand écosystème terrestre

Le plancher océanique représente le plus grand écosystème terrestre. Mais il est l'un des plus difficile d’accès et l'un des moins connus. La vie microbienne qui y prospère dispose d'une étonnante souplesse d'adaptation aux environnements extrêmes - pouvant survivre par exemple dans des conditions extrêmement chaudes ou froides, acides ou basiques, salées comme dans la mer Morte ou sous haute pression comme dans les grandes profondeurs océaniques - conditions qui serait préjudiciables à des organismes complexes. Ces organismes sont appelés extrêmophiles.

En 2014,  la microbiologiste Karine Alain a fait partie d’une équipe européenne  qui a identifié des bactéries et des champignons microscopiques à des profondeurs record de 1 922 et de 1 740 mètres sous le bassin de Canterbury, au large de la Nouvelle-Zélande. Ils ont isolé des traces de vie à deux kilomètres sous le plancher océanique. La vie persisterait donc là, où les températures frôlent les 100°C et les pressions les 50 MPa.

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La bactérie "Halomonas titanicae"

La bactérie Halomonas titanicae a été  récemment découverte dans la coque du paquebot RMS Titanic. Il a été estimé que l'action de H. titanicae produit une rouille qui pourrait entraîner la détérioration totale du Titanic vers 2030. Les micro-organismes Halomonas sont capables de survivre à des environnements salés très hostiles. 

Mais comment font ils pour vivre dans ces conditions ?  Pour cela ils accumulent la molécule ectoïne afin de compenser les fluctuations des concentrations externes de sel. Des expériences de diffusion de neutrons ont permis d'expliquer comment l'ectoïne permet à ces bactéries de survivre : elle agit, à l'intérieur des bactéries, en maintenant les propriétés dynamiques de l'eau, essentielles à la vie. 

Publié dans Scientific Reports, ce résultat a été obtenu par une collaboration de chercheurs dont Guiseppe Zaccai  de l'Institut Laue-Langevin, du CNRS, du CEA, de l'UGA, de l'Institut Max Planck de biochimie et de la société de biotechnologies Bitop. Il permet une meilleure compréhension de l'adaptation des microbes à des environnements extrêmes

À l'antenne dans "La Tête au carré"

Pour en parler, Mathieu Vidard reçoit :

  • Karine Alain microbiologiste et chercheur Cnrs au Laboratoire de microbiologie et des Environnements extrêmes à  l’Institut universitaire européen de la mer de Brest 
  • Guiseppe Zaccaï chercheur, biophysicien  et  directeur de chercheur émérite au  CNRS  à l’Institut de Biologie structurelle de Grenoble et attaché au l’ILL, Institut Laue-Langevin,  toujours à Grenoble.

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