Claude Debussy et Erik Satie, les amis de balle jaune

Les compositeurs Claude Debussy et Erik Satie.
Les compositeurs Claude Debussy et Erik Satie.  ©Getty - API/Gamma-Rapho
Les compositeurs Claude Debussy et Erik Satie. ©Getty - API/Gamma-Rapho
Les compositeurs Claude Debussy et Erik Satie. ©Getty - API/Gamma-Rapho
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Le tennis est un sport qui se pratique à deux, et comme c’était aujourd’hui la finale de Roland Garros, Porte d’Auteuil, j’ai choisi d’évoquer deux monuments de la musique classique française, qui sont décédés il y a un siècle environ, à Paris : Claude Debussy et Erik Satie.

Comme Roger Federer et Rafaël Nadal aujourd’hui, Claude Debussy et Erik Satie étaient à la fois rivaux et amis, et leurs confrontations pouvaient aboutir à des chefs-d’œuvre. Illustration avec la première Gymnopédie, une valse composée par Satie et orchestrée par Debussy.

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Mais quel est le rapport entre ces deux compositeurs et le tennis ?

Claude Debussy et Erik Satie ont un point commun étonnant : ils ont coup sur coup composé une œuvre dans laquelle le tennis joue un rôle essentiel. C’était juste avant la Première Guerre Mondiale, à un moment où ce sport était de plus en plus pratiqué et médiatisé en France. L'hebdomadaire Tennis par exemple, a fait son apparition dans les kiosques en 1910. Deux ans plus tard, Debussy a composé un ballet intitulé Jeux.

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Un ballet qui parle de tennis donc ?

Cette œuvre raconte en fait l’histoire d’un homme et deux jeunes filles, qui partent à la recherche d’une balle de tennis, avec en fond, une musique qui incite à la pratique sportive. 

L’illustre critique musical Emile Vuillermoz a en effet décrit cette partition 

comme délicieusement frémissante et bondissante ».

Aujourd’hui, quand ce ballet est mis en scène, il est accompagné de chorégraphie modernes où l’on voit un danseur, et deux danseuses, tenir une raquette et exécuter harmonieusement des gestes évoquant ceux des joueurs de tennis. Mais en revanche, lors de la première de Jeux, en 1912, la chorégraphie avait été imaginée par le célèbre danseur russe Vaslav Nijinski et sa création, à l’époque, n’avait rien à voir avec la pratique du tennis. Ce qui avait d’ailleurs déplu à Erik Satie.

Pourquoi ?

Il trouvait que le ballet de son ami Debussy ne proposait pas une transposition convaincante du tennis en musique, notamment en raison de la chorégraphie un peu ratée de Nijinski. En réaction,  deux ans plus tard, au printemps 1914, Erik Satie a composé Sports et Divertissements, un cycle de vingt et une pièces brèves pour piano. Et la dernière de ces pièces se nomme Tennis.

L’ambition d'Erik Satie avec ce morceau est assez élevée : il s’agit de restituer au piano une partie de tennis. La mélodie, qui saute constamment de l’aigu au grave, est censée traduire le comportement des deux joueurs qui tapent à tour de rôle dans la balle.

Dans le livre Erik Satie de Jean-Pierre Armengaud, on peut lire à propos de Tennis

la musique imite à merveille le bruit dans les raquettes ». 

À mon modeste niveau, je me contenterai de remarquer que, quand Debussy et Satie s’attaquent à la petite balle jaune, c’est un peu comme quand les champions de tennis français abordent Roland-Garros : ils démontrent au départ beaucoup de talent et beaucoup d’ambitions, mais à l’arrivée le résultat est parfois déconcertant.

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